Arras (paroisse Saint-Géry) 02.03.1708 - Arras (paroisse Saint-Géry)15.03.01779. Avocat, conseiller au Conseil provincial d’Artois.
Élu le 7 février 1739 pour succéder à Salmon de la Barre sur le 22e fauteuil. Il est remplacé en 1780 par le Père Jérôme Vénière, de l'Oratoire.
La famille Enlart de Grandval illustre bien la stratégie d’ascension sociale de robins montreuillois venus faire carrière à Arras au Conseil provincial d’Artois.
Pierre-Grégoire-Marie naît en 1708 de l’union de Grégoire Enlart de Grandval, conseiller au Conseil d’Artois et de Marie Marguerite Ansart. Son parrain est Pierre Ansart de Mouy.
Il fait de bonnes études au collège des Quatre Nations avant de devenir avocat au Parlement de Paris puis conseiller au Conseil provincial d’Artois en 1733. En 1771 il postule en vain pour la présidence du nouveau Conseil supérieur d’Arras.
Il est marié avec Agnès Franoise Delelès, à Arras (église Saint-Géry), le 4 mai 1733, par son oncle, curé doyen de Verton. Son épouse est la fille de Joachim Delelès de la Taherie, ancien receveur général des finances de l'Artois, et de Jeanne Agnès Bataille. Leurs témoins sont Pierre Ansart de Mouy, parrain du marié, écuyer, commissaire ordinaire d'artillerie à la citadelle d'Arras, Guislain René Enlart de Conteville, frère du marié, avocat en parlement, et Louis Delelès de la Taherie, frère de la mariée.
Pierre-Grégoire-Marie avait été élu en 1739 à la Société littéraire d’Arras fondée en 1737 et devenue Académie royale en 1773. Il a été reçu par le directeur de l'année, Pierre François Xavier Joseph Galhault. Il y déploie une grande activité avec des lettres, des dissertations, des discours, des mémoires éclectiques sur la tragédie, la comédie, l’origine des langues, l’Artois, l’origine des fiefs… Il avait aussi en 1762 présenté avec succès la candidature de Dubois de Fosseux à l’Académie. D’après Laroche il avait aussi intégré les Rosati fondés en 1778. Il meurt à Arras en 1779 et est inhumé au cimetière Saint-Nicaise. Dom Gosse, prieur de l’abbaye d’Arrouaise, prononça son éloge funèbre au nom de l’Académie d’Arras : « C’était un magistrat intègre, un vertueux citoyen, un homme de lettres estimable ; c’était pour l’honnêteté, les mœurs et la bonne foi, un homme du vieux temps et pour les agréments de l’esprit, un homme du nôtre. »
Il est le père de l'académicien Grégoire-Joseph-Marie Enlart de Grandval.
Il existe au musée d’Arras un portrait de Pierre-Grégoire-Marie Enlart de Grandval restauré avec le concours des Amis du Musée d’Arras.
Communications ou envois à l’Académie
Discours de réception, Avantages des lettres et des sciences, 1738.
Dissertation sur la langue française, 1740.
Remerciement pour sa nomination comme directeur, 1741.
Réponse au discours de réception de M. du Petit-Rieux, 1741.
Ouverture d’une séance, L’histoire locale, 1742.
La tragédie en général, et celle de Didon en particulier, 1742.
La décadence du goût, 1751.
Les machines dans les poèmes épiques, 1751.
Les synonymes, 1752.
Le comique attendrissant, 1753.
Origine des langues et surtout de la langue française, 1754.
La difficulté de la versification française, 1754.
Essai historique sur l’origine de la langue française, 1755.
Du perfectionnement de la langue française, 1755.
Notice sur la Société littéraire d’Arras, 1756.
Origine des fiefs, 1759.
La Société littéraire d’Arras et l’agriculture, 1761.
Les fossiles en Artois, 1766.
L’amour dans la tragédie, 1767.
Les reproches injustes faits à la langue française, 1773.
Le langage artésien, 1779.
Sources
État civil : naissance AD 62, 5 MIR 041/3, p. 960/1365 ; mariage, AD 62, 5 MIR 041/4, p. 585/1309 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/6, p. 875-876/1186.
SUEUR Philippe, Le Conseil Provincial d’Artois (1640-1790). Mém. de la Comm. Dép. des Mon. hist. du Pas-de-Calais, t. XVIII, Arras, 1978, p.316, note 23.
VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras, Arras, 1872 p.297-298.
LAROCHE Antoine, « Rapport sur le concours d’histoire de 1857, MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 85-100.
HAUTECLOCQUE de Gustave, « Inventaire des archives de l’Académie d’Arras, 1737-1895 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXVIII [1897], p. 1-124.
Alain Nolibos