Arras (paroisse Saint-Jean-en-Ronville) 23.02.1719 – Arras (paroisse Sainte-Marie-Madeleine) 07.05.1791. Avocat, échevin, receveur général des États d’Artois.

Élu en 1745 pour succéder à Pierre-Antoine de La Place sur le 3e fauteuil, il est reçu par le chancelier Louis-François Palisot.  Il conserve son siège jusqu’à son décès en 1791. Le fauteuil est attribué en 1817 à Pierre Dominique Martin.

Il est le septième et dernier fils d’Antoine Cauwet de Basly (1655-1720) et de Marie Hélène Cambiez (1677-1745). Son père, avocat et conseiller du roi au Conseil d’Artois était aussi assesseur et échevin de la ville d’Arras.

Avocat en Parlement, il épouse, dans l’église Saint-Jean-en-Ronville d’Arras, le 7 novembre 1746, Marie Catherine Angélique Cochet (1718-1773). Elle est la fille de Pierre Philippe Cochet, seigneur de Baudimont, lointain parent des Lallart par les Harduin, et de Marie Philippe Fruleux. Le mariage se passe en famille, célébré par le cousin germain du marié, Bernard Onuphre Louis Desmarets, curé de Saint-Nicaise à Arras, en présence de témoins qui sont les frères et sœurs des deux conjoints, notamment d’Antoine Joseph Noël Cauwet, frère ainé du marié, qui a hérité de son père les charges de conseiller du roi et d’assesseur de la ville d’Arras.

Le couple s’installe rue des Vieziers et donne la vie à 6 enfants entre 1749 et 1759, dont Marie Catherine Hélène qui épouse le 23 avril 1769, en l’église Sainte-Marie-Madeleine d’Arras, l’académicien Jacques Ignace Rouvroy de Libessart écuyer, conseiller au Conseil d’Artois.

Élu encore jeune à l’Académie en 1745, il en est pendant dix ans la cheville ouvrière, assumant toutes les charges de la Société. Il remplace le secrétaire perpétuel Alexandre Harduin chaque fois que celui-ci doit s’absenter pour représenter à Paris le Tiers-État des États d’Artois. C’est le cas en 1747, 1748, 1751. Il est également élu chancelier en 1749, puis directeur en 1750.

En même temps, il rédige et lit en séance une suite de mémoires sur l’histoire médiévale d’Arras : Mémoire pour servir à l’histoire de la province d’Artois depuis 1180 jusqu’au temps de Robert 1er comte d’Artois (11 mars 1747), Mémoire sur l’Artois contenant la vie, les faits et gestes de Robert 1er comte d’Artois (23 mars 1748), Mémoire pour servir à l’histoire de Robert II comte d’Artois (8 février 1749 et 6 février 1751), Esquisse d’une histoire de l’Artois sous le comte Robert II, jusqu’à sa mort (20 mars 1751), Dissertation sur une médaille concernant la province d’Artois (27 mars 1751), Mémoire historique et topographique concernant la rivière de la Scarpe (18 mars 1752), Mémoire pour servir à l’histoire de Mahaut d’Artois (30 mars 1754).

Pendant ces mêmes années, il s’acquitte des obligations liées à ses fonctions de secrétaire général par intérim, de chancelier et de directeur : il répond aux discours d’ouverture du directeur et du chancelier de l’année 1748, prononce les discours de remerciement après chacune de ses nominations, ouvre la séance publique quand il est directeur en 1750 « Combien il nous est utile d’étudier l’histoire de notre province… ». Avec opportunité, il discourt sur « Les grands capitaines ont aimé la littérature » quand il reçoit le nouvel élu de 1750, le chevalier Louis Ignace Le Pippre, capitaine de cavalerie.

Déjà échevin de la ville d’Arras en 1752, sa nomination en 1754 comme député ordinaire des États d’Artois à la Cour, puis comme receveur général des États d’Artois, l’oblige à ralentir ses activités académiques.

En 1755, sa sœur aînée, Marie Hélène Onuphre, devenue veuve, épouse Josse Binot, vieux célibataire, garde des archives de l’Académie.

Au printemps 1769, il fait entrer à l’Académie son tout nouveau gendre Rouvroy de Libessart en même temps qu’un neveu de sa belle-mère, Jean Guillaume Fruleux dont il est très proche. L’Académie est devenue à cette époque une affaire de famille !

Il reprend du service acceptant une nouvelle fois, en 1777 la responsabilité de chancelier, et en 1778 celle de directeur. C’est l’occasion pour lui de rendre compte des recherches historiques qu’il a poursuivies : Mémoire sur les tentatives de Robert d’Artois pour hériter de l’Artois en évinçant la comtesse Mahaut (1777), Mémoire sur les aides que les États d’Artois ont accordé autrefois à leurs souverains (1778).

Il reste ensuite membre ordinaire de l’Académie jusqu’à son décès.

Veuf, il décède le 7 mai 1791, âgé de 72 ans, et il est inhumé le 9 mai au cimetière de Saint-Nicaise, en présence de l’académicien François-Guislain Boucquel de La Comté et de son fils aîné, Pierre Louis Antoine Cauwet.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 041/7, p. 1280-1281/1370 ; mariage, AD 62, 5 MIR 041/8, p.253/1347 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/18, p. 117/1435.

« Séance publique de l’Académie d’Arras, tenue le 5 avril 1777 », Mercure de France 1 juillet 1777, p. 157 – 159 ; et « Académies, Arras », juin 1778, p. 62. 

Père IGNACE, « Extraits des Recueils des Mercures et autres écris du temps pour servir à l’histoire de l’ancienne Société littéraire d’Arras », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXXV [1863], p. 411-505.

VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras, 1872, p. 30, 36, 60, 65, 67, 70-71, 224, 233.

HAUTECLOCQUE Gustave de, « Inventaire des archives de l’Académie d’Arras », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXVIII [1897], p. 50, 51, 59,60, 63.

DIERS Jean-Pierre, « Étude sociologique de l’académie d’Arras des origines à nos jours (1737-2006) », Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série [1991-2006], 2007, p. 13, 32 40, 41.