Arras 09.01.1847 - Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) 23.03.1916. Ancien professeur d’histoire et de rhétorique au collège d’Arras, principal honoraire, bibliothécaire adjoint de la bibliothèque municipale d’Arras.

Élu en 1907 pour succéder à l’ingénieur Léonce Alayrac sur le 7e fauteuil. Reçu le 22 octobre 1908 par l’abbé Charles Rohart, président. Remplacé le 12 mars 1920 par Joseph Louart.

Il est le fils d’Abel Edmond Morel, menuisier et artiste sculpteur sur bois, auteur des bas-reliefs du portail intérieur de la cathédrale d’Arras, et de Sophie Roger.

Au collège d’Arras il est élève d’Henri de Mallortie, Auguste Wicquot, Aimé Pagnoul et il croise Victor Barbier tous futurs académiciens. Bachelier en 1865, licencié ès lettres en 1867, il commence à enseigner à Laon (1867) où il est déjà membre de la société académique, puis à Valenciennes (1868), avant de revenir à Arras en 1872 où il restera dix ans. Il y épouse Léonie Planterose, fille d’un négociant, le 25 mai 1874.

Enseignant ouvert aux questions sociales et à la cause démocratique, il participe en 1878, avec Benoît Leloup et Adolphe Lenglet, à la fondation de la Société artésienne des amis de l’instruction qui devient en 1880 l’Association philotechnique du Pas-de-Calais dont le but est de propager l’instruction dans le peuple.

Il consacre une partie de ses loisirs à la peinture et au dessin, conseillé par le professeur d’arts plastiques du collège, Désiré Dubois, ami de Constant Dutilleux. Proche des milieux artistiques locaux, il dessine pour le quotidien libéral l’Ordre et il publie quelques articles sur les expositions arrageoises de 1873 et 1875 dans L’Avenir d’Arras et du Pas-de-Calais. Il participe en 1874 à la fondation de l’Union artistique du Pas-de-Calais, et livre quelques dessins pour son Bulletin. Il est lui-même, à partir de 1880, cinq fois exposant au salon des artistes français au palais des Champs-Élysées à Paris.

Poète à ses heures, il obtient en 1884 une médaille d’argent au concours de sonnets de l’Académie du Tarn-et-Garonne à Montauban.

Obligé de renoncer à l’enseignement par suite d’une affection du larynx, il se tourne vers l’administration. Il est nommé en février 1882 principal du collège de Clermont l’Hérault, puis de celui d’Abbeville en 1883 où il est membre de la Société d’émulation. Il arrive à Épinal en 1888. Il y reste assez longtemps pour y développer, en annexe du collège, l’école industrielle des Vosges, établissement d’enseignement professionnel. Admis à la Société d’émulation des Vosges, il obtient une médaille d’argent à l’exposition régionale de l’Est à Epinal en 1888. Son dernier poste est à Langres, de 1896 jusqu’à son départ en retraite en 1906. Il y ouvre en 1902 une section d’enseignement agricole d’hiver. Il est membre du conseil académique de Dijon. Admis à la retraite après plus de 40 ans de service, il rentre à Arras en 1907. L’Académie, où siègent encore plusieurs de ses anciens collègues (Aimé Pagnoul, Auguste Wicquot, Victor Barbier), lui offre immédiatement un fauteuil.

En 1909, il est nommé à la Commission départementale des monuments historiques. La même année, Auguste Wicquot, conservateur de la bibliothèque municipale, lui offre une place de bibliothécaire-adjoint.

« C’est à ce titre que dès le début de la guerre en août 1914, avec Fernand Lennel, autre académicien et également bibliothécaire-adjoint, il descend les collections les plus précieuses à la cave du palais Saint-Vaast, sage décision qui sauvera quelques œuvres du funeste incendie de juillet 1915. Sa fonction de bibliothécaire lui donne un accès privilégié aux collections de manuscrits et d’archives du Pas-de-Calais. Ce travailleur assidu se plonge à corps perdu dans l’histoire locale et se forme à la paléographie. De son travail appliqué et rigoureux naissent plusieurs fascicules salués par la critique et publiés dans les Mémoires de l’Académie d’Arras. Mais c’est surtout son ouvrage sur la reconstitution du plan de la ville d’Arras au 14e siècle, imprimé avec le concours de la municipalité, qui le distingue. Dans cet ouvrage paru en 1914, il donne la nomenclature de toutes les maisons de la ville existantes en 1382, avec, à l’appui, les indications et les références sur les changements de propriété, complétant l’identification de chacune d’elle. Ce travail colossal est récompensé par un prix de l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres ». (https://www.archivespasdecalais.fr/Decouvrir/Anniversaires/Anniversaires/Deces-de-l-arrageois-Edmond-Morel)

Il quitte Arras en octobre 1914, peu après son quasi encerclement par l’armée allemande et le début des bombardements quotidiens, et se réfugie à Sotteville-lès-Rouen où il meurt le 23 mars 1916.

Officier de l’Instruction publique le 21 juillet 1883.

Publication

Essai de topographie arrageoise : Plan d’Arras-Ville, en 1382, reconstitué d’après les documents contemporains, 1914.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Comment s’est formée une légende ? MAA, 2e série, t. XLIV (1913), p. 67-72.

Un Empereur des Arbalétriers à Arras en 1654, MAA, 2e série, t. XLIV (1913), p. 55-66.

Mutinerie militaire à Arras en 1773, MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 36-93.

Les Guetteurs, MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 7-17.

Rapport sur le concours de poésie (1911), MAA, 2e série, t. XLII (1911), p. 402-420.

Le costume des Échevins d’Arras, MAA, 2e série, t. XLII (1911), p. 214-255.

Rapport sur le concours de poésie (1910), MAA, 2e série, t. XLI (1910), p. 290-307.

La confrérie de Saint-Éloi d’Arras, MAA, 2e série, t. XLI (1910), p. 158-263.

Les Étainiers d’Arras, MAA, 2e série, t. XL (1909), p. 245-199.

Une tragédie-ballet dans un collège de Jésuites (1695), MAA, 2e série, t. XL (1909), p. 236-244.

Discours de réception le 22 octobre 1908, MAA, 2e série, t. XXXIX (1908), p. 339-353.

Sources

État civil : mariage, AD 62, 5 MIR 041/47, p ; 1182/1298.

VISSE Jean-Paul, La presse arrageoise, 1788-1940, 2009.

DHERENT Camille, « L’Association philotechnique du Pas-de-Calais. Une société d’éducation populaire à Arras au cours du dernier quart du XIXe siècle », in « Arras, le savoir et la curiosité, aspects de la vie culturelle dans une ville-préfecture au XIXe siècle », Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série, t. III (2000).

LOUART, « Discours de réception le 10 janvier 1924 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 3e série, t. III (1924), p. 219-232.

MARTINVILLE Henri, « Morel Edmond », Les hommes et les œuvres, dictionnaire biographique des contemporains, p. 271-272, 1911.

ROHART Charles, « Réponse au discours de réception de M. Morel le 22 octobre 1908 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXXIX (1908), p. 354-361.

BELLIER DE LA CHAVIGNERIE Émile, « Morel », Dictionnaire général des artistes de l'école française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours. Architectes, peintres, sculpteurs, graveurs, t ; 2 1882-1885, p. 125.