Paris (Saint-Roch) 29.08.1779 – Paris 29.03.1845. Polytechnicien, ancien officier de la Grande Armée, colonel du génie en retraite retiré à Arras, conseiller municipal.
Élu le 22 janvier 1841, pour succéder à Stéphane Audibert sur le 27e fauteuil. Président le 7 juin 1844, il décède au cours de son mandat et il est remplacé le 1er août 1845 par Antoine Derbigny directeur de l’administration de l’Enregistrement et des domaines.
Il est le fils de René Maillard, contrôleur général des fermes de Paris, et de Louise Destouches.
Admis à l’École polytechnique en 1798 et sorti en 1800, il poursuit sa formation à l’École de l’artillerie et du génie de Metz d’où il sort en 1802. Nommé lieutenant en 1803, il commence alors une longue carrière militaire.
Il sert d’abord en Italie dans le Piémont annexé, affecté aux travaux de la place d’Alexandrie en 1804, puis à ceux de la place de Mantoue en 1805.
Après la création par Napoléon du royaume d’Italie (mai 1805) et la formation de la troisième coalition, il participe dans l’armée de Massena, à la campagne contre l’Autriche dans l’Italie septentrionale : il est au passage en force de l’Adige à Vérone le 18 octobre 1805 et à la bataille de Caldiero pour couper la retraite de l’armée autrichienne le 30 octobre. Il est toujours dans l’armée de Masséna quand celui-ci envahit le royaume de Naples en janvier 1806, et participe au siège de Gaëte du 26 février au 18 juillet 1806, au cours duquel il est blessé ; ce fait d’armes lui vaut la Légion d’honneur le 15 août 1806. Il est encore à la prise du fort de l’Amantea en Calabre le 7 février 1807.
Après la paix de Tilsit (8 juillet 1807), il passe au 3e corps de la Grande Armée, sous les ordres du maréchal Davoult, où il commande le génie de la division Gudin. En 1808, en Silésie, il commande le génie des places de Thorn sur la Vistule, de Neisse, et de Glogau sur l’Oder.
À la reprise des hostilités par la cinquième coalition au printemps 1809, il est affecté au 7e corps commandé par le maréchal Lefevre ; il organise la défense du fort d’Oberhaus en Bavière, et participe à la bataille de Wagram en contribuant au passage du Danube par l’armée française le 4 juillet 1809 ; il est envoyé ensuite au Tyrol. avec les troupes chargées de réprimer les mouvements insurrectionnels.
Après la paix de Vienne (14 octobre 1809), il est muté en Espagne dans l’armée d’Aragon du maréchal Suchet. Il y travaille encore à l’organisation des sièges : Mequinenza, en mai-juin 1810, Tortosa et Tarragone en mai-juin 1811, Sagonte où il est promu officier de la Légion d’honneur avec la citation : « étant capitaine, est monté plusieurs fois dans les sièges à l’assaut ». Il est une nouvelle fois blessé (23 septembre 1811) avant de participer encore au siège de Valence (décembre 1811-janvier 1812).
Après la perte de l’Espagne, au début de l’année 1813, promu chef de bataillon, il participe avec le 5e corps, sous le général de Lauriston, à la campagne d’Allemagne en Saxe, en tant que chef de l’état-major du génie ; il est encore « blessé deux fois dans les différentes affaires et il a eu deux chevaux tués sous lui ». Tout s’accélère dans la brève campagne de France, en 1814 : il commande le génie successivement au 5e, puis au 11e corps de ce qui reste de la Grande Armée.
Sous la Restauration, il est réadmis au service actif en décembre 1815, dans la 16e division du marquis de Jumilhac, chargé de commander le génie à Béthune. C’est à cette époque qu’il épouse à Béthune, le 12 mai 1820, Adélaïde Marie Sophie Dissaux. Il termine sa carrière militaire comme directeur des fortifications de Lille. Il part en retraite en 1839, âgé de soixante ans, avec le grade de colonel et l’élévation à la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur.
Installé à Arras en 1840, il est nommé membre, puis secrétaire de la Commission des bâtiments civils du département du Pas-de-Calais, et membre du Conseil municipal d'Arras.
Il est élu à l’Académie le 22 janvier 1841, sur le 27e fauteuil où il succède à un confrère, M. Audibert, professeur à l’école du génie d’Arras. Archiviste-adjoint de l’Académie depuis le 3 juin 1842, il en est élu président le 7 juin 1844, à la suite de M. Louis François Harbaville. Il décède au cours de son mandat, à Paris, le 29 mars 1845, à l'âge de 65 ans et sept mois. Dans ses « paroles prononcées sur la tombe de M. Maillard » le colonel Répécaud, son condisciple à l’École du génie, son prédécesseur comme directeur des fortifications de Lille, et son successeur comme président de l’Académie d'Arras, évoque avec émotion son rôle aux sièges de Tortosa, Tarragone et Sagonte. C’est le directeur de l’Enregistrement et des Domaines le poète Antoine-Valéry-Bourguignon Derbigny, qui le remplace sur le 27e fauteuil, le 1er août 1845.
Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
Discours de réception, MAA, 1ère série, t. XX (1842), p 185-195.
Rapport à la Société sur les onze premiers cahiers des Annales de la Société libre des Beaux-Arts de Paris, MAA, 1ère série, t. XX (1842), p. 7-73.
Réponse au discours de réception de M. Fréchon, MAA, 1ère série, t. XXI (1843), p. 151-156.
Réponse au discours de réception de M. Godin, MAA, 1ère série, t. XXII (1844), p. 365-369.
Sources
État civil : mariage : AD 62, 5MIR 119/10, p. 1212.
Base Léonore – LH/1693/43.
VAN DRIVAL, Histoire de l’Académie d’Arras, Arras, 1872, p.143, 144, 145.
RÉPÉCAUD, « Discours d’ouverture de la séance publique du 25 avril 1845 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXIII (1845), p. 1 à 19.
RÉPÉCAUD, « Paroles prononcées sur la tombe de M. le Colonel Maillart d’Ontot, le 31 mars 1845 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXIII (1845) p. 370-374.
GODIN Alexandre, « Discours de réception lors de la séance du 14 juin 1844 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXIII (1845), p. 358-364.
Jean Pierre Diers
Jean Pierre Diers
Notice à venir par JP Diers