Étrun 20.01.1853 - Torgau (Saxe, Allemagne) 28.12.1914 (mort en captivité, inhumé à Étrun le 18 avril 1922). Licencié en droit, propriétaire, maire d’Étrun durant 33 ans.
Élu en 1900, sous la présidence du chanoine Charles Rohart, pour succéder à Adolphe de Cardevacque sur le 2e fauteuil ; il est reçu le 5 novembre 1903 par le secrétaire Gustave Acremant. Il est remplacé par Alexis Lavoine en 1920.
Il est le fils d'Augustin Lesueur, propriétaire, brasseur, maire d’Étrun, et d’Augustine Aldegonde Debourrez.
Étudiant en droit, dispensé de service militaire, il signe un engagement conditionnel de cinq ans le 29 octobre 1873. Il effectue un an de service au 94e régiment d’infanterie, du 1er novembre 1873 au 1er novembre 1874, et devient sous-officier, avant d’être mis en disponibilité jusqu’au 29 octobre 1878. Versé ensuite dans la réserve de l’armée de terre, il effectue des périodes d’instruction, et devient sous-lieutenant de réserve le 24 juillet 1879. Passé dans l’armée territoriale en 1883, il continue sa progression : lieutenant en 1884, capitaine en 1893, commandant en 1897. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 22 mai 1904. Libéré de toute obligation en 1898, il demande à être maintenu dans l’armée territoriale avec son grade.
Il épouse le 26 janvier 1880 à Mons (Belgique), Emma Demoriamé (1859-1952). L’un des témoins est son cousin Édouard Sens. Notable soucieux d'asseoir sa réputation, Benoni Lesueur se fait appeler, après son mariage, « Lesueur de Moriamé ».
En 1881, à la suite de son père, il devient maire d’Étrun et exerce cette fonction durant trente-trois ans, jusqu’à son décès. Loin des grandes querelles nationales, son mandat est marqué principalement par l'acquisition d'un local pour l'école publique et l'augmentation du budget du bureau de bienfaisance.
En 1896, il effectue un voyage de trois mois en Algérie et en Tunisie.
En 1899, il présente au concours d’histoire de l’Académie d’Arras un mémoire de plus de six-cents pages intitulé « Notes sur Étrun » qui est primé d’une médaille d’or de deux-cents francs. Lors de la remise du prix, le secrétaire-adjoint, Gustave Acremant, juge le style de l’auteur « concis, clair et élégant ». Cette reconnaissance ouvre à Benoni Lesueur les portes de l’Académie où il est élu en 1900. Dans son discours de réception, après avoir fait l’éloge de son prédécesseur Adolphe de Cardevacque, il disserte sur les milices d’Artois : milices bourgeoises, milices locales, milices provinciales.
Il est nommé membre de la Commission des Monuments historiques en 1903.
En 1914, bien que libéré des obligations militaires, et malgré son âge de 61 ans, il rejoint son poste de chef du 1er bataillon du 3e régiment territorial d’infanterie au Quesnoy. Affecté à la défense de la place fortifiée de Maubeuge, il est fait prisonnier lorsque cette place isolée, cernée et bombardée, après le retrait de l’armée française, est contrainte à la reddition le 7 septembre 1914. Il fait partie des 45 636 défenseurs de la place emmenés en captivité. Il meurt au lazaret de la prison forteresse de Torgau en Saxe, le 29 décembre 1914.
Il est inhumé à Étrun le 18 avril 1922.
Un monument « Aux morts pour la patrie 1914-1919 » mais particulièrement dédié à Benoni Lesueur de Moriamé a été élevé en bordure du parc de son château, celui de l’ancienne abbaye, près de l’église du village. Il est visible de la rue, mais derrière la grille de la propriété. Un autre monument aux morts a été érigé par la commune sur le chemin de grande communication, devenu rue François Lemaître.
Officier d’Académie.
Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras
« Discours de réception le 5 novembre 1903 », MAA, 2e série, t. XXXV (1904), p. 56-79
Autre publication
Histoire d’Etrun : l’abbaye, la commune, 1899
Sources
État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 320/1, p. 425/441 ; mariage, Archives de l'Etat en Belgique, Hainaut, arr. Mons, Charleroi – Mons, Mariages 1880-1885, image 18/1066, acte 17 - 22-23 ; décès, AD 62, 3 E 320/15, p. 69/104.
Base Léonore : notice c-209990
Feuillet matricule, AD 62, 1r_7013, p. 11/298.
Site Mémoire des hommes.
ACREMANT Gustave, « Rapport sur le concours d’histoire (1899) », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXX (1899), p. 211-216, et « Réponse au discours de réception de M. Lesueur », t. XXXV (1904), p ; 80-85.