Auguste PARENTY
Auguste PARENTY

Saint-Tricat 18.10.1823 – Arras 13.06.1868. Chef de la 1ère division division (administration générale) à la préfecture du Pas-de-Calais.

Élu en 1856, sous la présidence de son oncle, le chanoine François Parenty, pour succéder au docteur Dassonneville sur le 21e fauteuil. Il est reçu le 27 août 1856 par le chancelier Charles Wartelle-Deretz Il est secrétaire adjoint de 1862 à 1866 et secrétaire général de l’Académie jusqu'à son décès en 1868. Il est remplacé par Paul Caminade de Castres.

Il est le fils de Gabriel Parenty, cultivateur, maire de Nielles-lès-Calais, et de Marie Josèphe Desaint. Il épouse Virginie Derode, à Lillers, le 16 avril 1850. Le couple a eu quatre enfants.

Envoyé au collège d’Arras, à l’âge de onze ans, sous la tutelle de son oncle le chanoine François Parenty, il y achève ses études avec le baccalauréat ès lettres.

Le 17 juillet 1843, il entre à la préfecture en qualité d’employé et gravit rapidement tous les échelons de l’administration préfectorale : sous-chef de bureau en 1846, chef en 1847, chef de section puis chef de division en 1852. Il a alors la haute direction de tous les bureaux de la préfecture. En 1860, atteint par la maladie, il demande une affectation moins lourde et il est nommé conseiller de préfecture le 15 mai 1861, puis vice-président du conseil de préfecture en 1865. Son collègue Théophile Coffinier dira de lui : « Sa science des affaires était reconnue de tous, et, dernièrement encore, j’entendais deux des principaux avocats du barreau d’Arras, faire un éloge complet de la manière dont il dirigeait, comme vice-président du conseil de préfecture, les débats les plus difficiles ».

Un de ses travaux les plus remarquables a été, à la suite de Benoît Caffin, la rédaction et la publication de l’Annuaire du Pas-de-Calais à partir de 1852. Jusqu’à sa mort, il en publie dix-sept volumes, organisés autour d’un plan tripartite : administration, statistiques, variétés. Il innove en introduisant des notions historiques dans la deuxième partie, à la suite de la topographie, des voies de communication et de l’économie départementale. Il étudie systématiquement les principales villes du département, évoquant leurs origines, les mentions les concernant dans les chartes et les chroniques médiévales, les changements de suzeraineté, les faits militaires ayant émaillé leur histoire jusqu’au rattachement définitif à la France. Il recourt à un réseau d’érudits locaux et, lui-même membre de l’Académie d’Arras, ouvre les pages de l’annuaire à d’autres académiciens comme Charles de Linas et Achmet d'Héricourt pour ses notices historiques. Il répertorie les sociétés savantes, les dépôts d’archives, les bibliothèques publiques et les musées, en donnant, chaque année, des comptes rendus d’activité puisés dans leurs Bulletins ou Mémoires. Son volume de 1857 est envoyé dans toutes les préfectures de l’Empire avec une circulaire qui le recommande comme modèle. Cette publication fort utile sera poursuivie après son décès, jusqu’en 1939. Suivant l’exemple de Parenty, l’abbé François Robitaille, académicien depuis 1854, crée l’Annuaire du diocèse d’Arras-Boulogne et Saint-Omer (1864), puis La Semaine religieuse du diocèse d’Arras, Boulogne et Saint-Omer (1868) et y introduit de même des notices historiques et biographiques.

Auguste Parenty est déjà membre de la Commission des Antiquités départementales depuis 1861, et correspondant de la Société des Antiquaires de la Morinie, quand il est élu à l’Académie d’Arras en 1856. Académicien, « il fut l’un des hommes les plus utiles que notre compagnie ait compté dans son sein. Son intelligence et son activité lui avaient fait confier les délicates fonctions de secrétaire général, et chacun de nous sait avec quel dévouement il s’acquittait de cette mission. Par lui, nos délibérations ont été, pendant ces six dernières années, relevées avec le soin le plus scrupuleux et reproduites avec une méthode et une clarté qui faciliteront beaucoup les recherches ultérieures ». Il est chargé en 1865 d’instruire administrativement la demande formée par l’Académie à l’effet d’obtenir sa reconnaissance comme établissement d’utilité publique. Elle se voit, grâce à lui, décerner le titre d’Académie impériale (Edmond Lecesne) ».

Il décède à l’âge de quarante-quatre ans, dans l’exercice de ses fonctions de vice-président du conseil de préfecture et dans sa responsabilité de secrétaire général de l’Académie.

« Sa vie a été une suite de bons offices rendus à tous ceux qui les réclamaient (Coffinier) ».

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

« Discours de réception le 27 août 1856 », MAA, 1ère série, t. XXIX (1857), p. 143-160.

« Rapport sur l’ouvrage de M. l’abbé Carton, intitulé : l’Instruction des sourds-muets à la portée des instituteurs primaires et des parents », MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 159-170.

« Rapport sur les travaux de l’Académie pendant l’année 1857-1858 », MAA, 1ère série, t. XXXI (1859), p. 21-34.

« Étude sur les almanachs d’Artois », MAA, 1ère série, t. XXXI (supplément) (1859).

« Rapport sur les travaux de l’Académie pendant l’année 1960-1861 », MAA, 1ère série, t. XXXIV (1862), p. 7-21.

« Étude sur le dénombrement de la population dans le Pas-de-Calais en 1861 », MAA, 1ère série, t. XXXIV (1862), p. 233-254.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1861-1862 », MAA, 1ère série, t. XXXV (1863), p. 23-40.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1862-1863 », MAA, 1ère série, t. XXXVI (1864), p. 23-50.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1863-1864 », MAA, 1ère série, t. XXXVII (1865), p. 21-32.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1864-1865 », MAA, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p. 73-82.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1866-1867 », MAA, 2e série, t. Ier (1867), p. 25-32.

« Compte-rendu des travaux de l’année 1867-1868 », MAA, 2e série, t. II (1868), p. 25-36.

« Notice sur M. Crespel-Dellisse, étude sur l’industrie sucrière », MAA, 2e série, t. II (1868), p. 201-314.

Autres publications

Avec Gossart, Rapport général sur les travaux des Conseils d’hygiène publique et de salubrité, de 1853 à 1857, présenté à M. le préfet du Pas-de-Calais, 1859.

Notice nécrologique sur M. Lefebvre-Hermant, 1860

Les biens communaux dans le Pas-de-Calais, 1864

Les anciennes corporations d’arts et métiers de la ville d’Arras, 1868.

« Étude sur l'industrie et le commerce de la ville d'Arras », dans l'Annuaire administratif du Pas-de-Calais, 1867, p.351-352.

« Étude sur les annuaires et almanachs du Pas-de-Calais depuis 1791 jusqu'en 1852 », Annuaires du Pas-de-Calais, 1861 et 1962.

« Notice descriptive du Pas-de-Calais », Annuaires du Pas-de-Calais, 1862, p. 254-256.

« Étude sur les progrès de l’industrie minérale dans le Pas-de-Calais », l'Annuaire administratif du Pas-de-Calais, 1868.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 769/2, p. 223/1481 ; mariage, AD 62, 5 MIR 516/10, p. 1297/1319 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/58, p. 504/1166.

LECESNE Edmond, « Discours prononcé sur la tombe de M. A. Parenty », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. II (1868), p. 341-345.

COFFINIER, « Notice sur M. Auguste Parenty lue dans la séance du 3 décembre 1868 », Bulletin de la Commission des Antiquités départementales du Pas-de-Calais, t. III, (1869), p 34-39

PARSIS-BARUBÉ Odile, « L’invention du département comme exercice intellectuel : les discours sur l’espace et le temps dans les annuaires du Pas-de-Calais, du Consulat au Second Empire », p. 48, 50-52, et « Des historiens dans la ville : structure et représentations du groupe chez les érudits arrageois du XIXe siècle », p. 104, 112, et « De l’utilité publique à l’histoire locale : l’évolution des préoccupations intellectuelles de l’Académie d’Arras, 1816-1870 », p. 250, dans  Arras, le savoir et la curiosité, Aspects de la vie culturelle dans une ville de préfecture au XIXe siècle, Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série, t. III (2000).