Fernand VINCHON

Neuville-Bourjonval 30.12.1851 – Boulogne-sur-Mer 05.04.1938. Ancien magistrat.

Élu le 12 mars 1920 pour succéder au magistrat Emmanuel Petit sur le 25e fauteuil. Il fait partie des dix académiciens élus lors de la troisième séance de 1920 pour combler les vides de la Première Guerre mondiale, et qui, exceptionnellement, du fait de leur nombre, sont dispensés du discours de réception.  Il démissionne le 9 novembre 1928, pour « cause d’éloignement », et il est remplacé en 1929 par le magistrat Gabriel Bourdrel

Il est le fils de Charles Marie Vinchon, propriétaire, et d’Irma Lestocquoy. Il épouse, le 28 janvier 1879, à Arras, Marie Vasselle fille de Pierre Vasselle, (notaire, censeur de l'agence d'Arras de la Banque de France, membre du conseil d’administration des Facultés catholiques de Lille, chevalier de l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire le Grand), et d’Eugénie Legentil.

Licencié en droit, avocat, il entre dans la magistrature comme juge suppléant au tribunal de 1ère instance de Laon (28/10/1877) ; il est ensuite juge au tribunal de 1ère instance de Soissons (07/02/1890), juge au tribunal de 1ère instance de Montreuil-sur-Mer (11/09/1891), et enfin, juge d’instruction au même tribunal (28/02/1901). Catholique intransigeant, il ne veut pas servir un gouvernement qui a voté la loi de séparation des Églises et de l’État (entrée en vigueur le 1er janvier 1906), et il démissionne le 22 avril 1906. Il s’installe à Arras, berceau de ses parents et de la famille de son épouse. Son fils aîné y décède le 17 décembre 1913, âgé de vingt-deux ans, et son épouse y décède elle aussi, le 11 avril 1914, âgée de cinquante-six ans.

Il était depuis 1894 membre des « Unions de la paix sociale », (cercles d’études fondés en 1872 par Frédéric Le Play pour diffuser et appliquer sur le terrain local, sa méthode et ses idées), dont font aussi partie, au tournant du siècle, les académiciens Alexandre Cavrois de Saternault et Louis Blondel.

Membre de l’Académie d’Arras pendant huit ans, il n’y a pas joué de rôle particulier, mais il y était apprécié au point que Georges Besnier dira de lui en 1937, qu’après sa démission, « ses confrères souhaitaient son retour à Arras ».

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 608/1, p. 1040/1309 ; mariage, AD 62, 5 MIR 041/48, p. 274/1318 ; décès, AD 62, 3 E 160/588, p. 57/198. Décès de son épouse, 3 E 041/545, p ; 40/200.

Gazette des tribunaux, n° 15720, 2-3 novembre 1877, p. 1.

Annuaire rétrospectif de la magistrature

La Réforme Sociale, bulletin de la Société d’économie sociale et des Unions de la paix sociale, 4e série, t. VII (janvier-juin 1894), p. 314, et numéros suivants.