Henri Trannin
Henri Trannin

Arras 27.08.1846 – Mers-les-Bains (Somme) 24.07.1909.  Docteur ès sciences, propriétaire, industriel et négociant. 

Élu en 1883 pour succéder au docteur Albert Plichon sur le 4e fauteuil.. Il est remplacé en 1891 par l’enseignant Jules Boucry.

Il est le fils de Louis Désiré Trannin, fabricant d’huiles et négociant à Arras, et de Marie Lucie Harbaville, fille de l’académicien Harbaville.

Après de brillantes études à la faculté des Sciences de Lille, il soutient en avril 1877 sa thèse de doctorat sur : « Photométrie. Mesure des intensités relatives des diverses radiations constitutives des sources lumineuses ». Dans la foulée, il invente un saccharimètre de râperie qui le fait connaître dans le monde de l’agriculture et de la sucrerie. Ses travaux sont récompensés par la Société industrielle et par la Société des Sciences qui lui décerne le prix Kuhlmann. Il semble promis à un avenir universitaire. Il préfère revenir à Arras prendre la succession de son père à la tête de l’entreprise familiale.

C’est à ce moment de sa carrière qu’il est élu à l’Académie d’Arras en 1883.

Après le décès de son père en 1886, reconnu tant pour ses connaissances théoriques que pour son sens pratique, il est un notable qui siège dans beaucoup d’institutions. Celles du monde économique : co-président de la Chambre de commerce, administrateur de la succursale d’Arras de la Banque de France, juge au tribunal de commerce, membre du comité de surveillance de l’école pratique d’agriculture du domaine de Berthonval à Mont-Saint-Éloi. Il est aussi appelé par le préfet ou par le maire à siéger dans des comités à vocation sociale, éducative ou culturelle : commission de surveillance de l’Institution des sourds-muets et aveugles, conseil départemental d’hygiène publique, comité de patronage pour l’enseignement spécial du collège d’Arras, commission d’examen pour les brevets de capacité au brevet supérieur et au brevet élémentaire, conseil d’administration de l’école normale d’institutrices, membre du comité d’inspection de la bibliothèque d’Arras, membre de la commission du Musée d’Arras (section des Sciences naturelles). Il est aussi délégué cantonal pour la surveillance des écoles publiques et privées du canton d’Arras-nord.

Le 28 mars 1891, il épouse à Lille une jeune veuve, Marie Amélie Josèphe Decroix, fille d’un négociant. Il quitte Arras pour Lille où il devient le premier directeur de l’École supérieure de commerce de Lille fondée en 1892. Il entre à la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille en 1894, ainsi qu’à la commission Météorologique du Nord. Il est aussi membre de la Société astronomique de France à partir de 1906.

Il meurt prématurément pendant son séjour d’été à Mers-les-Bains, âgé de 62 ans.

Officier d’Académie en 1890

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Étude sur le magnétisme, MAA, 2e série, t. XVI (1885), p. 178-205.

Le saccharimètre des râperies, MAA, 2e série, t. XV (1884), p. 426-440.

Discours de réception, le 24 août 1883, sur un essai de conciliation entre le déterminisme mécanique, la vie et la liberté morale, MAA, 2e série, t. XV (1884), p. 13-26.

Sources

État civil : mariage, AD 59, 1 Mi EC 350 R 144, p. 151/408

LECESNE Edmond, « Réponse au discours de réception de M.H. Trannin », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XV (1884), p. 27-45.

La Croix de Lille-Roubaix-Tourcoing, 6 novembre 1911, p.4.

Le Figaro, 30 juillet 1909, p. 3.

Bulletin de la Société astronomique de France, 1908, p. 638.

Annuaire statistique du département du Nord, 1895, 1896

Annuaire administratif et statistique du Pas-de-Calais, 1891.

Michel Beirnaert