Charles Hollart
Charles Hollart

Arras 14.10.1891 – Arras 05.02.1971. Peintre et conservateur du musée d’Arras. 

Élu le 22 juin 1934 pour succéder à Daniel Boutet sur le 15e fauteuil ; reçu le 27 juin 1935 ; il est remplacé en 1973 par Henri Caudron.

Son père, Camille, originaire de l’Artois est journaliste ; sa mère est née dans les Flandres.

Après des études classiques au petit séminaire d’Arras puis à Saint-Vaast à Béthune, Charles Hollart, très attiré par le dessin et admirateur de Corot, fréquente l’école des Beaux-Arts de Lille, y acquérant une grande technique auprès du peintre Pharaon de Winter ; il est ensuite, de 1914 à 1919, à l’école des Beaux - Arts de Paris où il est l’élève de Louis Noël, de Raphaël Collin et de Ferdinand Cormon. Après avoir réalisé de nombreuses copies, rencontré Lucie son épouse, peintre de talent, il participe pour la première fois, en 1920, au Salon des Artistes Français, avec un portrait de la jeune femme qui lance sa carrière de portraitiste. Suivent d’autres œuvres : Mme la Comtesse de Voguë, Mgr Julien, Mgr Dutoit, le Cardinal Liénart, Émile Poiteau, Augustin Lesieux… Dans ses portraits, il « saisit ses personnages au moment précis où leur expression est la plus intense ». Il réalise aussi de grandes compositions à la Puvis de Chavanne : fresque de la salle du conseil municipal à l’hôtel de ville d’Arras qui représente les arts locaux. À la demande de Mgr Julien, il intervient dans de nombreuses églises de la Grande Reconstruction. Pour Arras : cartons de douze vitraux consacrés aux origines du diocèse à Saint-Nicolas-en-Cité ; fresque du baptême du Christ et carton du vitrail de Sainte-Cécile à Saint Jean-Baptiste ; toile représentant saint Vaast à la cathédrale. Il réalise aussi des fresques pour l’église Saint-Léger de Lens, le chemin de croix et les cartons des vitraux pour l’église Saint-Vaast à Bailleul (Nord). Charles Hollart évoque d’une manière délicate et sensible des épisodes de la Bible, ses fresques devenant comme les « prières d‘un croyant » (Émile Poiteau). Il est aussi chargé par Pierre Paquet de terminer la décoration de la salle du conseil municipal d’Arras. Pour réaliser sa composition, il s’inspire des activités artisanales et artistiques de la ville. Sa toile marouflée représente au centre le plan d’Arras. Plusieurs figures évoquent le passé d’art et de travail : porcelaine, dentelle, tapisserie, ainsi que des personnalités célèbres : Jehan Bodel, Adam de la Halle.

 Artiste reconnu, il est lauréat de nombreux concours, membre de la Commission des monuments et des sites ; il devient Rosati en 1930. En 1935, il est admis à l’Académie d’Arras où il est systématiquement rapporteur du concours des Beaux-Arts, et dont il assure la présidence de 1963 à 1967. Il est aussi de 1936 à 1963, Conservateur du musée d’Arras, puis conservateur honoraire jusqu’en 1967. À ce titre, il met en valeur le patrimoine de sa région à laquelle il est très attaché, œuvre beaucoup pour la mise en valeur des tapisseries, crée une salle consacrée aux coiffures et objets usuels d’Artois, collabore avec le Centre Noroit d’Arras pour promouvoir l’art contemporain (Hartung, Magnelli, Arp, Täuber…). Il meurt à son domicile, 4 rue du Péage.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 27 juin 1935, MAA, 3e série, t. XIII, p.240-251.

Discours lors de la séance annuelle de 1954 [les sept tableaux peints en 1620 par Giovanni Baglioni, représentant Apollon et les six muses, reçus en dépôt au musée d’Arras], MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 126-134.

Présence du musée d’Arras, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 134-137.

Sources

AD 62, PG 231/229 ; Arch. dioc. Arras : BIO GF 132, 1935 ; Arch. municipales Arras 2R3/2, 2R3/3 ; Archives des Rosati.

WINTREBERT Patrick, Le vitrail dans le Pas-de-Calais de 1918 à 1939, exposition AD 62 du 27 .10. 1989 au 06.01.1990, catalogue.   

CAUDRON Louis, Histoire des Rosati du vingtième siècle, sd.                 

50 ans de réflexion et d’action en art contemporain à Noroit, Arras 1990 ; 45 ans d’activité à Noroit, Arras 1984.

DHUIN Charles, chanoine, Réponse au discours de réception de M. Charles Hollart, MMA, 3° série t. XIII (1933-1934-1935), p.252-260.

LANGLADE Charles, « documentation sur Charles Hollart, in Dossiers biographiques Boutillier du Retail, Revue septentrionale, Paris, 1929.

 

Gérard Devulder et Patrick Wintrebert