le docteur Émile TRANNOY
le docteur Émile TRANNOY

Arras 13.04.1814 – Arras 11.06.1899.  Médecin, chirurgien en chef de l’hôpital d'Arras, dernier directeur de l'École préparatoire de médecine et de pharmacie d'Arras, président de l’Association des médecins du Pas-de-Calais.

Élu en 1872 pour succéder au chirurgien Michel Louis Lestocquoy sur le 17e fauteuil, reçu le 20 août 1874 par le président Hippolyte Gardin. Vice-chancelier de 1881 à 1883 et chancelier de 1883 à 1886. Il est remplacé en 1900 par l’archiviste Jules Chavanon.

Fils de Pierre Guislain Joseph Trannoy, marchand installé sur la Petite Place, et de Catherine Lestocquoy, il est le cousin du docteur Michel Lestocquoy.

Ancien élève de l’école pratique et des hôpitaux de Paris, reçu par la faculté de Paris le 31 janvier 1838 avec une thèse traitant des Questions sur diverses branches des sciences médicales. Il s’installe à Arras en 1838 à l’âge de 24 ans. Il y épouse le 23 janvier 1839 Élise Gamot, fille du magistrat Antoine Gamot

Il exerce à Arras pendant soixante ans avec abnégation, bonté et dévouement. Témoin attentif des rapides progrès de la médecine initiés par Laënnec, Pasteur et d’autres moins illustres, appliqués aux domaines et pratiques de l’auscultation, de l’anatomie, de l’anesthésie, de l’antisepsie, il s’intéresse à toutes ces découvertes et s’y adapte. Reconnu pour ses compétences, il est nommé professeur à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie d’Arras et chef des travaux anatomiques en 1841. Il est aussi nommé médecin adjoint à l’hôpital en 1847, et en 1849 chirurgien adjoint et professeur adjoint de pathologie externe, puis après la démission de Louis Lestocquoy en 1868, il lui succède comme chirurgien en chef. En septembre 1870, après la mort rapide du docteur Jean-Baptiste Ledieu, préférant la médecine à la chirurgie, il devient professeur de clinique interne, médecin en chef de l’hôpital et directeur de l’école de médecine d’Arras en juillet 1871.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il organise la réception dans l’hôpital et les ambulances d’Arras des très nombreux blessés des batailles de Bapaume et Saint-Quentin.

Il ne cherche pas les honneurs, mais il accepte et assume de nombreuses responsabilités : médecin du dépôt de mendicité d’Arras, président de la Société de prévoyance des médecins du Pas-de-Calais, vice-président du conseil départemental d’hygiène, membre du comité départemental pour la protection des enfants du premier âge, de la commission de l’établissement des Sourds-et-muets d’Arras, du comité consultatif des établissements de bienfaisance.

Admis à la retraite de son enseignement à partir de 1883, il continue à exercer.

Il décède de la grippe en 1899.

Académicien pendant 27 ans, il en est un membre assidu, intéressé à toutes les productions intellectuelles ; il assume les fonctions de vice chancelier puis de chancelier de 1881 à 1886.

Chevalier de la Légion d’honneur le 4 janvier 1872 au titre du Ministre de la Guerre, pour services rendus pendant la guerre.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Réponse au discours de M. Boutry (1885), MAA 2e série, t. XVII (1886), p. 63-72.

Rapport sur un mémoire historico-médical : Notes et documents pour servir à l’histoire de la peste en Europe, principalement en France et à Béthune, MAA 2e série, t. IX (1877), p. 32-38.

Discours de réception le 20 août 1874, MAA 2e série, t. VII (1875), p. 36-48.

Sources

Base Léonore, LH//2624/40.

Courrier du Pas-de-Calais, 14 juin 1899.

GARDIN Hippolyte, « Réponse au discours de réception de M. Trannoy le 20 août 1874 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. VII (1875), p. 49-57.

CHAVANON Jules, Discours de réception le 25 juillet 1901, Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXXII (1901), p. 272-282.

ROHART Charles, « Discours prononcé sur la tombe de M. le docteur Trannoy », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXX (1899), p. 106-112.

Michel Beirnaert