Bernard Sénéca

Arras 01.12.1945. Horloger bijoutier.

Élu le 17 février 1984 pour succéder à Maurice Anselin sur le 3e fauteuil ; reçu le 18 mars 1984 par Omer Gourlet.

Bernard Sénéca naît dans une famille d’horlogers. Son grand-père, Raoul, ouvre largement sa maison aux artistes, aux écrivains et, en 1927, il est intronisé Rosati. Son fils Jean (1920-1953), horloger bijoutier, fait partie de la troupe de théâtre du Cercle des Rosati. Il se noie accidentellement en expérimentant une caméra sous-marine. Son fils Bernard, dont l’enfance a été riche de belles rencontres dans sa famille, entre à treize ans à l’école d’horlogerie de Dreux (Eure) dont il sort quatre ans plus tard plus jeune horloger diplômé de France. Malgré son vif désir de s’inscrire à l’école Boulle, il rejoint, en 1963, l’atelier familial. Il se passionne pour son métier, notamment pour la restauration d’horlogerie ancienne, et bientôt acquiert une notoriété qui fait de lui un expert reconnu. De sa riche expérience professionnelle, une de ses principales fiertés est d’avoir été maître d’apprentissage pour de nombreux jeunes, dont Éric Mayot, meilleur ouvrier de France en 1997. Il rédige de nombreux articles pour l’Association des collectionneurs et amateurs d’horlogerie ancienne et pour l’Association française d’horlogerie ancienne, deux institutions dont il est membre. Depuis 1989, il est délégué pour la région Nord de l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne. Par ailleurs, il donne de nombreuses conférences, publie dans des revues et rédige les catalogues des expositions qu’il organise Il est commissaire de plus de dix expositions : au Musée de l’hôtel Sandelin de Saint-Omer ; au salon international de la haute horlogerie à Genève ; au musée Le Vergeur à Reims et, à cinq reprises, au Musée des beaux-arts d’Arras.

B. Sénéca est membre fondateur d’Arras cartophilie et de Muse, Musons, Musée, association qui vise à la promotion du musée d’Arras et à l’éducation des jeunes à l’art. Depuis 1984, il est aussi membre de l’Académie d’Arras dont il assure, de 1995 à 2019, la charge de chancelier. En 2007, il rejoint la société des Rosati. En 2000, il est le premier président de l’Office culturel de la ville d’Arras (dont il est l’un des membres fondateurs) et, en 2016, il en devient président d’honneur. Il est aussi, depuis 1983, membre de la Commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais (CDHA), dont il est le conseiller horlogerie pour l’inventaire des monuments historiques.

À vingt ans, il est vice-président de l’Union commerciale d’Arras dont il sera également un temps trésorier. De 1990 à 1998, il est juge assesseur au tribunal de la Sécurité sociale ; de 2000 à 2005, il est vice-président de la Médecine du travail Arras-Saint-Pol, après en être devenu administrateur en 1994. Membre du Rotary-club d’Arras depuis 1980, il en est le président de 2007 à 2008. Il participe en 2010, en tant que vice-président, à la fondation de l’association AIMA (Aide internationale médicale d’Arras) qui cherche, malgré d’innombrables difficultés, à créer des structures sanitaires à Madagascar. Il a de nombreuses occasions de rendre service, jouant pour beaucoup d’organismes un rôle de facilitateur, par exemple dans l’installation de l’Académie et des Rosati à l’Hôtel de Guînes.

Passionné d’histoire, d’horlogerie ancienne, de livres et de cartes postales, B. Sénéca est récompensé à de nombreuses reprises. Double médaillé de rotarien : médaille de Paul Harris Fellow en 1992 et en 2012 ; médaille d’or et lion d’or de la ville d’Arras en 2005 et en 2016. Il est aussi, en 2009, fait chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. En 2014, il reçoit la médaille d’or de la Renaissance Française et, en 2019, il reçoit une rose d’or de la société des Rosati.

Il est marié avec Martine, qui a accepté de quitter l’enseignement pour travailler avec son mari. Il est père de deux enfants.

Discours de Bernard Sénéca recevant Florent Deleflie le 30 novembre 2023

 

Publications

B. Sénéca est l’auteur de nombreux articles dans les revues professionnelles d’horlogerie et d’art, en particulier, depuis 1977, dans la revue de l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne (AFAHA).

- Vivre noblement à Arras et en Artois au XVIIIe siècle, avec Dominique Coclet, Jacques Coclet, Agnès Devulder, Micheline Goulois et Alain Nolibos, Arras, ASSEMCA (ouvrage accompagné d’une exposition à l’hôtel de Guînes, Arras), 2015.

- La montre de carrosse et temps mesuré du voyage. De Louis XI à Émile Loubet, Arras, Muses, Musons, Musées (cat. expo. Musée des beaux-arts d’Arras, 17 avril-8 juillet), 2013.

- « Les horlogers d’Arras sous la Révolution », L’Incorruptible, Bulletin des Amis de Robespierre de la ville d’Arras, n° 67-75, 2009-2011.

- Les inventeurs du temps. Trésors de la haute époque horlogère (1500-1700), Arras, Éditions Degeorge-Cituation et Ensemble (cat. expo. Musée des beaux-arts d’Arras, 7 février-28 avril), 2009.

- « L’avenir de la restauration du patrimoine horloger en France », Mémoires de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Arras, 6e série, t. V (1991-2006), Arras, 2007, p. 192-206.

- « Bernard Sénéca : souvenir d’une enfance heureuse à Dainville », dans Dainville 2000. De 1945 à nos jours, Thérèse Louage, Michel Beirnaert et Alain Nolibos, Dainville, Club d’histoire de Dainville (ouvrage accompagné d’une exposition), 2004, p.155-171.

- Les Maîtres du temps. L’âge d’or de l’horlogerie (1750-1850), Arras, Musée des beaux-arts (cat. expo. 10 octobre-4 décembre), 1998.

- La montre et son histoire, Reims, Musée Le Vergeur (cat. expo. 9 mai-1er juin), 1997.

- Deux siècles de haute horlogerie 1580-1780, Genève, Salon international de la Haute Horlogerie (cat. expo. Salon international de la Haute Horlogerie, 19-23 janvier), 1995.

- La pendule à sujet : du Directoire à Louis-Philippe, avec Guy Blazy, Saint-Omer, Musée de l’hôtel Sandelin (cat. expo. 26 juin-12 septembre), 1993.

- « Commerce, Artisanat, Industrie », dans Dainville autrefois, Alain Nolibos et alii, Dainville, Club d’histoire de Dainville (ouvrage accompagné d’une exposition), 1989, p. 214-231.

- « Les mesures de la Révolution ou la révolution des mesures », dans Vivre sa ville à la veille de la Révolution, Alain Nolibos et alii, Arras, CAUE du Pas-de-Calais (cat. expo. Musée des beaux-arts d’Arras, 28 juin-27 novembre), 1989, p. 117-127.

- Au fil du temps, l’heure se montre, avec Annik Davy, Arras, Musée des beaux-arts (cat. expo. 31 octobre 1986-12 janvier 1987), 1986.

- La Montre, de 1580 à 1930, avec Jean-Claude Sabrier, Saint-Omer, Musée de l’hôtel Sandelin (cat. expo. 15 mai-20 juin), 1982. 

Sources 

- Arch. des Rosati.

- CAUDRON, Louis, Histoire des Rosati du vingtième siècle, Arras, Société des Rosati, s.d.

- LOUAGE, Thérèse, BEIRNAERT, Michel et NOLIBOS, Alain, Dainville 2000. De 1945 à nos jours, Dainville, Club d’histoire de Dainville, 2004, p.155-171.

Gérard Devulder