Vendôme (Loir-et-Cher) 24.07.1786 – Paris 20.12.1860. Ancien militaire de la Grande Armée, capitaine du génie en retraite, adjoint au maire d’Arras, futur député orléaniste.

Élu en1834 pour succéder à Jean Sallentin sur le 17e fauteuil ; reçu le 3 octobre 1834. Il est remplacé en 1851 par le docteur Michel Lestocquoy.

Fils d’un marchand de Vendôme, Charles Esnault s’engage comme sapeur-mineur du génie en 1805, et participe à la campagne de la Grande Armée contre la Prusse en 1806 et 1807. Il est nommé sergent en 1808. Lors de la campagne contre l’Autriche en 1809, il est employé à la construction des ponts mobiles sur le Danube, à l’est de l’île Lobau, au cours de la nuit du 4 au 5 juillet 1809, permettant le passage des renforts français et l’engagement de la bataille de Wagram. Il fait la campagne de Russie en 1812, et après la reprise de la guerre avec la Prusse en 1813, la campagne de Saxe ; il se distingue à Bautzen (20-21 mai 1813) où il gagne ses galons de lieutenant (26 mai 1813), à la défense de Magdebourg (où il est promu second-capitaine le 3 septembre 1813). Après l’abdication de Napoléon, ses grades sont confirmés par le roi Louis XVIII en décembre 1814. Il se rallie à Napoléon pendant les Cent-Jours et, après Waterloo se retrouve avec le commandant Faille à la défense de Valenciennes, en juin 1815. Le retour de Louis XVIII a pour conséquence sa mise en demi-solde le 5 octobre 1815, mais il est réintégré dans l’armée royale le 1er octobre 1816 et affecté au 2e régiment du génie à Arras. Promu premier-capitaine le 25 mai 1819, il fait partie de l’armée envoyée en Espagne en avril 1823 pour y réprimer la révolution libérale dressée contre le roi Ferdinand VII ; il y est engagé sur le front secondaire de Catalogne. À l’issue de cette campagne victorieuse, il est récompensé par la croix de la Légion d’honneur (16 septembre 1823).

Il démissionne de l’armée en 1829, et revient à Arras où, après la révolution de juillet 1830, il commence une carrière politique. Il est d’abord élu conseiller municipal puis adjoint au maire d’Arras, et il siège au conseil pendant vingt ans ; il a été administrateur des prisons et de la maison de refuge d’Arras. Porté par la majorité conservatrice, il est aussi élu député à quatre reprises, de 1838 à 1848 ; il siège dans les rangs orléanistes et soutient tous les ministères de la Monarchie de Juillet jusqu’à la révolution de février 1848 qui met fin à sa carrière politique.

Il est reçu à l’Académie d’Arras le 3 octobre 1834. Ses engagements politiques ne lui laissent guère le temps de s’y investir, bien qu’il se piquât de poésie et qu’il ait mis en vers deux comédies de Molière : l’Avare (1845) et Georges Dandin (1853). Il a quand-même été le rapporteur du concours d’archéologie de 1839.

Il a pris goût à la vie parisienne pendant ses mandats parlementaires ; il abandonne Arras et se fixe à Paris où il meurt.

Chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur le 16 septembre 1823

Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis le 23 mai 1825.

 

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Rapport sur le concours d’archéologie, MAA, 1ère série, t. XIX (1840), p. 153-156.

Autres publications

Georges Dandin, comédie en 3 actes de Molière, mise en vers par B. Esnault, 1853.

Un souverain d’Asie, tragédie historique en quatre actes et en vers, 1847.

L’Avare, comédie en 5 actes de Molière, mise en vers par B. Esnault, 1845.

Adresse à MM. les électeurs du 1er arrondissement électoral (Arras-ville), (1839).

Sources

Sources

Base Léonore, LH/905/24

ROBERT Adolphe et COUGNY Gaston, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1889), 1889.

VAPEREAU Gustave, Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, 1858.

Agnès et Gérard Devulder