Arras 17. 08.1830 – Arras 11. 12. 1912. Juge d’instruction au tribunal de première instance d’Arras.

Élu en 1879 pour succéder à Jules Richard  sur le 8^e fauteuil, il est reçu par Auguste Paris le 1^er juillet 1880. Il est remplacé en 1912 par Aimé Wartel.

Fils du marchand Hyacinthe-Joseph Guérard et de Philippine-Mélanie Bellet, il se marie le 23.04.1856 avec Marie-Clémence-Stéphanie Dupuich (1833-1857). 

Après des études de droit, il commence sa carrière comme avocat au barreau d’Arras. Il accède ensuite à la magistrature comme suppléant du juge de paix du canton d’Arras-sud, le 18 avril 1866, puis, le 19 avril 1868, comme juge suppléant au tribunal de première instance d’Arras. Le 30 juin 1874, il est promu juge au même tribunal, et le 14 juillet 1874, juge d’instruction. Il est unanimement apprécié pour ses dons de perspicacité, ses talents d’investigation et surtout pour sa bonne foi et son amour de la vérité.

Il entre à l’Académie en 1879 et y reste pendant trente-trois ans, jusqu’à sa mort. Il a présenté le rapport du concours des Beaux-Arts en 1883. Ses collègues apprécient ses compétences musicales et le chargent du rapport sur un mémoire traitant de la musique dans l’Empire persan. Son successeur à l’académie, Aimé Wartel, se plait à rappeler ses compétences professionnelles, « la connaissance des lois pénales, la science du cœur humain, la sagacité de l’esprit, l’indépendance du caractère ».

Jules Guérard est aussi très actif dans diverses sociétés. Entré en 1864 au Conseil d’administration de la Caisse d’épargne et de prévoyance d’Arras, il en devient secrétaire en 1871, vice-président en 1886. Pendant près d’un demi-siècle, il consacre beaucoup de temps à cette institution. La présidence d’honneur lui fut accordée par acclamation le 17 octobre 1911. En 1885, il est secrétaire adjoint de la Société philharmonique dont il devient bientôt le président et à laquelle il accorde tous ses soins. En 1887, il est encore nommé membre du Comité d’inspection et d’achat des livres de la bibliothèque municipale. Bibliophile, il forme une collection d’elzévirs, acquise par la bibliothèque.

Chevalier de la Légion d’honneur le 28 juillet 1887.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 1^er juillet 1880, MAA 2^e série, t. XII (1881), p.164-170.

Rapport sur le concours des Beaux-Arts, MAA, 2^e série, t. XIV (1883), p.68-75.

Sources

Paris Georges, « Réponse au discours de réception de M. Guérard », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2^e série, t. XII (1880), p.174-177.

Acremant Gustave, « Allocution prononcée dans la séance du 13 décembre 1912 à la mémoire de M. Jules Guérard », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2^e série, t. XLIV (1913), p. 151-154.

Wartel Aimé, « Discours de réception prononcé au cours de la séance publique du 30 juin 1921 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 3^e série, t. 1^er (1921), p. 159-174.

Légion d’honneur, base Léonore, dossier Guérard.

Jean-Pierre Diers et Gérard Devulder