Hénin-Liétard 12.03.1905 - Hénin-Beaumont 26.07.1990. Ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures, membre fondateur de l’ASSEMCA (Association pour la sauvegarde des sites et monuments du centre d’Arras).

Élu le 21 juin 1975 pour succéder au docteur Stéphane Belbenoît sur le 15e fauteuil; reçu le 21 mars 1976. Il est remplacé en 1993 par le professeur Patrick Berthier.

Fils de Joseph Gourlet, brasseur à Hénin-Liétard et de Lucy Boucquey, il épouse le 3 mai 1928 à Seclin (Nord) Germaine Collette.

Centralien en 1926. Après un court passage dans l’affaire familiale, il entre dans la société Kuhlmann. Il est chargé notamment de construire, d’animer puis de diriger l’usine de Courrières jusqu’en 1953. À cette date, il participe à la direction des recherches du groupe et termine sa carrière en 1965 en qualité de directeur-adjoint. Pour des raisons professionnelles, il a beaucoup voyagé, notamment aux États-Unis, en Égypte, en Grèce, en Extrême-Orient et au Liban où, appelé par des industriels, il apporte son concours au développement du pays.

En lien avec ses responsabilités professionnelles, et en collaboration avec M. Casierowski, directeur de l’usine de Feuchy, il fonde une société d’HLM « Nord-Artois » et s’attache à la construction de logements surtout destinés au personnel des usines des industries annexes, dérivées des Houillères.  À ce titre, il est membre coopté de l’office d’HLM d’Arras pendant plusieurs années jusqu’à la dissolution de cet organisme repris par l’Office départemental. Par ailleurs, Omer Gourlet a encore participé aux travaux de poudrerie pour l’armée et a été conseiller de la banque de France.

Devenu propriétaire de l’hôtel de Guînes à Arras, bel hôtel particulier reconstruit vers1740, il y entreprend pendant plusieurs décennies des travaux extérieurs et intérieurs. Ses efforts sont récompensés de manière posthume puisque le 31 décembre 1999, l’hôtel particulier est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Omer Gourlet devient un ardent défenseur du patrimoine local par le biais d’une association, l’ASSEMCA, qu’il fonde dans l’urgence, en février 1975. C’est le début d’une action incessante. Avec son association, il mène, par exemple, un long combat juridique pour faire attribuer en 1981 les anges en bois dorés du XIIIe siècle, provenant de l’ancienne cathédrale d’Arras, dits de Saudemont, au musée des Beaux-Arts d’Arras. Il assure la présidence de l’association jusqu’en 1987.

Une autre de ses initiatives est devenue pérenne. Dans son hôtel de Guînes, Omer Gourlet installe une bibliothèque patrimoniale, et, en partenariat avec la ville et le Syndicat d’Initiatives, il organise des formations pour les premiers guides-conférenciers d’Arras, assurées par trois historiens de la ville, Honoré Bernard, Alain Nolibos et Jacques Thiebaut. Ces formations durent jusqu’à environ 2000, date à laquelle elles sont intégrées dans l’un des cursus de l’UFR d’histoire et géographie de l’Université d’Artois.

Racheté en 1998 par la communauté urbaine d’Arras, huit ans après le décès d’Omer Gourlet, l’hôtel de Guînes devient un espace culturel public. En 2019, les anciens appartements privés ont été mis à la disposition de l’Académie d’Arras et des Rosati qui y ont établi leur siège. L’ASSEMCA l’avait déjà quitté pour installer son siège dans l’hôtel de ville d’Arras.

Homme cordial, bienveillant, chrétien engagé, Omer Gourlet préside, après la Deuxième Guerre mondiale, quand il travaille encore à Courrières, le Conseil d’administration du collège Sainte-Ide de Lens et, avant son départ pour Paris pour des raisons professionnelles, il jette les bases de la future Société des amis de Sainte-Ide qui verra le jour le 06 novembre 1953 et aura pour première et lourde tâche la gestion de l’école ainsi que sa reconstruction.

Plus tard, quand il s’est installé à Arras, il donne beaucoup de son temps pour assurer l’accueil des visiteurs de la cathédrale d’Arras.

Médaille d’Or de la ville d’Arras le 09.01.1987.

Agnès et Gérard Devulder, Frédéric Turner