Gand (Belgique) 25.03.1810 - Arras 30.06.1873. Archiviste départementalet diocésain.

Élu le 14 juin 1844 pour succéder au docteur Auguste Duchateau sur le 23e fauteuil. Reçu le 25 avril 1845 par Emmanuel Maillard Dontot. Il est remplacé en 1873 par Louis Brémard.

Georges-Alexandre est le plus jeune enfant de Jacques-Philippe Godin, lieutenant d’infanterie dans l’armée française et d’Alexandrine-Séraphine Cuvillier. Il suit l’enseignement sérieux mais limité de son instituteur communal, puis entre à la préfecture comme employé, en 1825, âgé de quinze ans, alors qu’il n’a même pas fréquenté le collège. Il se fait remarquer «  par son esprit d’ordre et d’exactitude ainsi que par son aptitude à la vie fatigante du travail de bureau » (Van Drival). Il est, à cause de ces qualités, en 1833, nommé archiviste adjoint puis en 1837 jusqu’à son décès, archiviste du département et du diocèse. Travailleur infatigable, il trie, classe et inventorie des masses d’archives, parmi lesquelles les fonds du Conseil d’Artois et des Intendances de Flandre et Picardie, que les saisies révolutionnaires avait livrées et il en organise les collections aujourd’hui presque entièrement détruites.

L’amitié que lui porte le comte Achmet d'Héricourt lui vaut d'être associé à la fondation du Cercle agricole et de la Société de secours mutuels ; il assure la gestion de cette dernière de 1856 à 1863. Il consacre aussi beaucoup d’énergie à la Société d’agriculture dont il est la cheville ouvrière et le trésorier et dont il dirige l’impression des Bulletins de 1854 à sa mort. Il est aussi associé  au comte d’Héricourt pour leur grande étude sur les rues d’Arras publiée en 1856. Ce vaste ouvrage précédé d’un résumé de l’histoire d’Arras présente des notices sur l’étymologie des noms de rues, sur leur direction ainsi que sur les établissements religieux, administratifs et militaires rencontrés dans chaque voie présentée. Par le contact quasi permanent avec livres et documents, il acquiert une somme considérable de notions et de connaissances diverses. Il lègue à la bibliothèque et à l’Académie d’Arras les précieuses collections documentaires qu’il avait constituées. Elles ont malheureusement péri pendant la Grande Guerre.

Il est aussi, pendant vingt-sept ans, secrétaire infatigable de la Commission départementale des Monuments historiques qu’il préside pendant deux ans ; promoteur des excursions scientifiques ; toujours en quête de communications, il pense obstinément au but à atteindre et presse ses collègues dans leurs missions.

Il avait épousé en 1834 Adèle-Henriette De Bray mais ils furent durement touchés par la mort en bas âge de deux enfants en 1842 puis, d’un fils en 1861. Un autre deuil les frappe encore en 1870 : une fille âgée de vingt-six ans. Éprouvé moralement par ces deuils familiaux, il meurt à soixante-trois ans, salué par ses contemporains pour la réalisation d’œuvres savamment documentées même si son nom n’apparait que rarement.

Publication dans les Mémoires de l’Académie

Discours de réception le 25 avril 1845, MAA, 1ère série, t. XXII (1845), p. 358-364.

Autre publication

Dictionnaire historique des rues d’Arras, avec d’HERICOURT Achmet, 1856

Sources

PARSIS-BARUBÉ Odile : "Des historiens dans la ville : structure et représentations du groupe chez les érudits arrageois du XIXe siècle", Mémoires de l’Académie d’Arras, 6° série, t.3 (2000), p.104.

HAUTECLOCQUE G de, "Recensement exhaustif du legs Godin (manuscrits, pièces détachées, biographies)", Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, T. XXVIII, 1897, p.105 à 124.

MAILLARD d’ONTOT, "Réponse au discours de réception de M. Godin", Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXII (1845), p.365-369.

VAN DRIVAL E. « Notice nécrologique de M. Godin », et « Discours prononcés par les représentants de plusieurs sociétés », Bulletin des Antiquités départementales du Pas-de-Calais, T.III, p. 265-270, 306-311.

Gérard et Agnès Devulder