Doullens 22.07.1882 - Arras 18.07.1968. Docteur en droit, avocat, bâtonnier et homme politique français

Élu le 7 mars 1941 pour succéder au conseiller général Jean François Paris sur le 19e fauteuil. Il n’est pas reçu du fait de l’interdiction de tenir des séances publiques pendant la guerre. Il est remplacé en 1969 par le notaire André Leviez.

Fils de Philippe Jacques Gerber, officier de gendarmerie d’origine alsacienne ayant opté pour la France après 1871 et de Marie Julie Angélique Le Gentil, fille d’un notaire d’Étaples,  il enseigne, après son doctorat en droit, comme maître de conférence à la faculté libre de Lille de 1907 à 1913, tout en étant inscrit dès 1904 au barreau d’Arras dont il sera à plusieurs reprises bâtonnier. Sillonniste militant de la Jeunesse catholique, il collabore au bulletin À la voile. En 1908, à Duisans, il épouse  Marie Antoinette Laroche (1885-1978), sœur des abbés Jean-Marie et Gabriel Laroche, dont la famille a possédé le quotidien catholique, le Courrier du Pas-de-Calais. Il en sera administrateur jusqu'à sa démission en septembre 1941.

Philippe Gerber est avocat au barreau d'Arras à partir de 1906. C'est un catholique social, fondateur avant 1914 de l’Union sociale artésienne, il vante les avantages de la loi Ribot que la société d’habitation à bon marché l’Arlésienne applique en faisant construire des maisons ouvrières. Mobilisé en 1914 comme sous-officier au 33e régiment d’infanterie, il reçoit la croix de guerre après avoir été blessé en Champagne. Évacué de Verdun l’année suivante pour maladie, il est promu officier et rejoint le front d’Orient en 1918. Après la guerre, dans la lignée de ses engagements antérieurs, il assiste de ses conseils l’Union locale des syndicats chrétiens et fait partie du comité des Semaines sociales. Il fait partie, en 1924, des fondateurs du Parti démocrate populaire dans le Pas-de-Calais, en devient le président fédéral et siège à sa commission exécutive. En 1935, il entre au conseil municipal d’Arras sous l’étiquette démocrate chrétienne puis devient adjoint au maire. Lors de la seconde guerre mondiale, proche de la Résistance, il s’investit beaucoup pour créer des lieux de rassemblement et de réflexion pour les chrétiens. À la Libération, il est membre du Comité local de Libération, qui rassemble les résistants, puis directeur de la Liberté du Pas-de-Calais (remplacé en mars 1945 par Libre-Artois).

En mai-juin 1944, proche de Jules Catoire, il préside à la fondation de la jeune fédération départementale du MRP (Mouvement républicain populaire). Conseiller de la République (sénateur) de 1946 à 1948, il est tête de liste MRP aux municipales de 1945 et, en 1947, accepte la proposition de J. Catoire de faire alliance avec la SFIO de Guy Mollet au sein du conseil et devient adjoint au maire.

Ancien combattant de la Grande Guerre, Croix de guerre 1914-1918, Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire. 

Agnès et Gérard Devulder.

Sources 

BONIFACE Xavier, "La libération d'Arras (1944) vue par un adjoint au maire, Philippe Gerber", in La Revue du Nord 2019/3 (n°413), p. 651-663.

BETHOUART Bruno et BONIFACE Xavier, "Gerber Philippe" in Arras, Artois, côte d’Opale. Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. Beauchesne Paris, 2013. 

Anciens sénateurs IVe République, senat.fr

Dictionnaire des parlementaires français.