Élu en 1834 pour succéder à JN J.N. Sauvage sur le 1er fauteuil. Remplacé en 1845 par le procureur Edmond Lallier.

 Paris 09.07.1791 – Paris (1er) 16.12.1853. Saint-cyrien, ancien officier de l’armée napoléonienne, colonel commandant de la 24e Légion de gendarmerie à Arras.

Élu en 1834 pour succéder à J.N. Sauvage sur le 1er fauteuil. Remplacé en 1845 par le procureur Edmond Lallier.         

Il est le fils de Joseph Servatius, et de Catherine Wetzell. Son père, ancien commis de banque, était propriétaire du château de Grand-Rullecourt acheté comme bien national en 1795.

Mathias Servatius, entré à l’École spéciale impériale militaire de Fontainebleau en 1806, sort en 1809 de cette même école transférée à Saint-Cyr, avec le grade de sous-lieutenant. Il participe ensuite successivement aux campagnes d'Espagne, du Portugal (1811), de Russie (1812) et de Prusse (1813) ; pendant la campagne de France (1814), il est blessé d'un coup de feu au bras gauche à la bataille de Fère-Champenoise le 25 mars 1814. Rallié à Napoléon pendant les Cent Jours et, promu capitaine le 15 avril 1815, il combat à Waterloo « pour l'indépendance et la dignité de la France ». 

Sous la Restauration, mis à la retraite d’office, il abandonne l’état militaire : quand il épouse Louise Jeanne Massias, âgée de quinze ans, fille du baron Nicolas Massias, et de Charlotte Boecklin von Boecklisau, à Vitry-sur-Seine, le 2 janvier 1822, il est enregistré en tant que « ancien chef de bataillon en retraite, chevalier de la Légion d’honneur ». Son nom n’apparaît ni dans l’Annuaire officiel des officiers de l’armée active de 1820, ni dans l’Annuaire militaire de France au 1er janvier 1830. À la naissance de son cinquième enfant, sa fille Stéphanie, à Cahagnes (Calvados) le 12 janvier 1830, il est toujours « ancien officier supérieur, officier de l’ordre royal de la Légion d’honneur ».

Il rentre en activité lors des Journées de Juillet 1830. Chargé de protéger au Palais Bourbon les délibérations des représentants de la Nation, il mérite cette flatteuse appréciation : « Le général Servatius a sauvé le 30 juillet 1830 la Chambre des Députés d’un 18 brumaire populaire ». ( A. Pentel).

On le retrouve sous la Monarchie de Juillet. L’ordonnance du 13 mai 1831 du roi Louis Philippe, lui attribue la « Croix de juillet ». Instituée par la loi du 31 décembre 1830, elle a été décernée aux habitants de Paris et de la banlieue qui ont joué un rôle pendant les « 3 glorieuses » de juillet 1830. C’est probablement à ce moment qu’il réintègre l’armée, car il apparaît dans l’Annuaire officiel des officiers de l’armée active de 1832 comme « colonel », officier de la Légion d’honneur, commandant la 24e Légion de la gendarmerie à Arras depuis le 25 octobre 1832. C’est d’ailleurs ainsi qu’il est enregistré dans l’acte de naissance de son fils Ernest, le 11 décembre 1832, à Arras, ainsi que dans l’acte de décès de ce même fils, quatre ans plus tard, le 1er février 1837.

Élu à l'Académie d'Arras le 3 octobre 1834, il en est membre actif pendant dix ans, et assume la charge de vice-chancelier du 3 juin 1836 au 7 juin 1840.

Le 14 avril 1844 il est promu général de brigade (maréchal de camp), ce que confirme l’acte de naissance à Arras de son cinquième et dernier enfant, le 5 mai 1844. L’acte ne lui attribue plus de commandement à Arras.  Après son départ d’Arras, l’Académie lui décerne en 1845 le titre de membre honoraire. 

L’Annuaire de l’état militaire de la France pour l’année 1846 le donne comme « inspecteur général de la Gendarmerie » en 1845, et « en disponibilité » en 1846. Cette année-là, l’Annuaire statistique et administratif du département du Pas-de-Calais pour 1846 le cite dans la liste des électeurs et des jurés du Pas de Calais d’Arras dans le canton d’Arras-Sud, avec sa qualité de « maréchal de camp », sans autre indication.

Il reçoit de Louis-Philippe le titre de baron héréditaire, par l’ordonnance du 12 novembre 1846 et lettres patentes du 7 avril 1847, et il est promu Commandeur de la Légion d’honneur en 1848.

À partir de 1850, les annuaires militaires le citent comme général de brigade, commandant à Bourges la 2e subdivision de la 13e division de gendarmerie.

Sa carrière se termine sous la Deuxième République, avec le grade de général de division (décret présidentiel du 22 décembre 1851) et le rôle de membre du Comité consultatif de la Gendarmerie (organisé par le décret du 16 décembre 1851) dont il fait partie jusqu’à son décès.  

Retiré dans sa propriété solognote du Loir-et-Cher, il exerce les fonctions civiles de conseiller municipal de Tremblevif (aujourd’hui Saint-Viâtre) et de conseiller général de Salbris en 1852-1853. Il meurt à Paris avant la fin de ses mandats électifs.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Rapport sur les remplacements militaires, MAA, 1ère série, t. XVI - 1835, p 49-57.

Sources

On sait peu de choses précises de sa carrière : son état civil parisien, détruit en 1871, n’est que « reconstitué » et son dossier de la Légion d’honneur ne figure pas dans la base Léonore. Les premières étapes de sa carrière sont mentionnées dans le site : http://diesbach.com>belleroche>servatius. Elles sont vraisemblables, mais n’ont pu être vérifiées. Quelques données proviennent de son acte de mariage à Vitry-sur-Seine et 1822, de l’acte de naissance de sa fille Stéphanie à Cahagnes (Calvados) le 12 janvier 1830 et des actes de naissance et de décès de son fils Ernest, à Arras en 1832 et 1837, ainsi que de l’acte de naissance de son fils René à Arras en 1844. Sa carrière après 1830 a pu être reconstituée à partir des Annuaires militaires et des annonces officielles publiées dans la presse nationale et locale.

État civil : mariage : AD 94, 1 M I 1029, p 25/82 ; naissance de sa fille Caroline  le 12 janvier 1830 à Cahagnes (Calvados) : AD 14, Cahagnes, 1826-1833, p. 211/428 ; naissance de son fils Ernest le 11 décembre 1832 : AD 62, 5 MIR 041/36, p 914/1335 ; décès de son fils Ernest le 1er février 1837, AD 62, 5 MIR 041/55, p 369/1325 ; naissance de son fils René le 5 mai 1844 : AD 62, 5 MIR 041/38, p 144/1301.

Carrière :

Journal des Débats politiques et littéraires, 15 mai 1831

Annuaire officiel des officiers de l’armée active 1832, 1842

Annuaire de l’état militaire de France pour 1844, 1846,

Annuaire militaire de la République française pour l’année 1850, 1851, 1852

Annuaire militaire de l’Empire français pour l’année 1853

Archives nationales, Titres et armoiries, Successions aux titres et aux majorats (1808-1956), BB/29/977.

BOUCHER Jean-Jacques, Histoire du Loir-et-Cher à travers son Conseil général, de 1790 à nos jours, Paris, 1984.

PENTEL Achille, Notes biographiques sur le général Mathias Servatius, Archives de l’Académie d’Arras, registre des PV n° 5 (6 octobre 1939-7 mars 1947, p. 134-135.

Wikipedia : Conseillers généraux du canton de Salbris de 1833 à 2015.

Publication dans les Mémoires de l'Académie d'Arras

Rapport sur les remplacements militaires, MAA, 1ère série, t. XVI, p. 49-57.

Michel Beirnaert