Langres (Haute-Marne) 11.01.1783 – Toul 26.02.1856. Polytechnicien, brillant officier du génie de la Grande Armée, mis en disponibilité en 1814, réintégré dans son grade en 1816, lieutenant-colonel commandant le régiment du génie d’Arras.

Élu à l’Académie en 1829 pour succéder à Victor Derode sur le 21e fauteuil. Il quitte l’Académie après la révolution de juillet 1830 et il est immédiatement nommé académicien honoraire. Il est remplacé en 1831 par le docteur Pierre Joseph Dassonneville.

Fils d’un conseiller juge magistrat au bailliage de Langres, il passe par l'École centrale de Dijon avant d’être admis à l’École polytechnique le 21 décembre 1798, à peine âgé de seize ans. À sa sortie, deux ans plus tard, il rejoint l’École d’application du génie à Metz où il fait ses premières armes, sous-lieutenant le 22 décembre 1800, lieutenant le 21 décembre 1801, capitaine le 22 décembre 1804.

Ses états de service, dans son dossier de la Légion d’honneur, sont sommaires, mais le signalent à Langres où il commande le génie du département de la Haute-Marne (1804), à l’île d’Elbe (1805-1806), où il commande le fort de Porto Longone (aujourd’hui à Porto Azzuro), puis dans l’armée de Marmont, duc de Raguse, en Dalmatie, de 1806 à 1808, notamment à la bataille de Castel-Nuovo (Montenegro actuel) contre les Russes, en septembre 1806. En 1809, il est engagé contre l’Autriche et participe à la bataille de Wagram où il gagne sa Légion d’honneur (7 septembre 1809). En 1810, il est en Illyrie et à Fiume.

Le 8 novembre 1811, il est affecté à l’état-major du génie de la Garde. C’est à ce titre qu’il prend part à la campagne de Russie, qui semble avoir été son engagement principal. Il aurait été le premier à franchir le Niémen et à poser le pied sur le sol russe le 24 juin 1812. Il est à la prise de Vitebsk (28 juillet 1812), à celle de Smolensk (17 août 1812), à la bataille de la Moskowa, (7 septembre 1812), à la bataille de Krasnoï (15-18 novembre 1812), et au fameux passage de la Berezina (26-29 novembre 1812) lors de la tristement célèbre retraite de Russie.

Il ne rentre pas en France, et, en 1813, poursuit la guerre en Allemagne. Nommé chef de bataillon le 26 mai 1813, il commande le génie à Würzburg, et participe ensuite aux batailles de Lützen, Bautzen, Dresde, Leipzig, Hanau.

En 1814, pendant la campagne de France il est à Châlons-sur-Marne (janvier), Provins, Nangis, Montereau, (février). À Arcis-sur-Aube, le 20 mars 1814, il détruit le pont sous le feu de l’ennemi, et permet la retraite de Napoléon. Ce fait d’arme lui vaut d’être nommé major (lieutenant-colonel) le 5 avril 1814, juste avant que Napoléon signe son abdication à Fontainebleau.

Sous la Restauration, d’abord mis en disponibilité, il est réintégré et confirmé dans son grade par Louis XVIII le 4 août 1814, et promu officier de la Légion d’honneur le 15 octobre 1814. Il devient chef d’état-major du génie dans l’armée de Mac Donald jusqu’au 11 aout 1816, et, avec lui, refuse tout emploi pendant les Cent-Jours. Le 12 août 1816, il est nommé lieutenant-colonel commandant le génie à Arras. Il effectue ensuite divers commandements dans des places du Génie, et se retrouve de nouveau à Arras en 1829, date à laquelle il est élu à l’Académie. Il n’y reste pas longtemps, car il renonce à son poste et quitte l’Académie après la révolution de juillet 1830. Quand il est nommé membre honoraire en 1830, il est désigné comme colonel en retraite à Langres. Il est remplacé en 1831 par le docteur Dassonneville.

Élevé à la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur le 30 avril 1835, il se retire finalement à Toul en 1836 et s’y adonne aux sciences et à l’histoire locale jusqu’à sa mort en 1856.

Il est le père du peintre Charles Cournault, né à Langres en 1815

Publications

Mémoire sur la défense de la France par les places fortes, concurremment avec celle des armées, 1820.

 Sources

Légion d’honneur, base Léonore, LH/611/61

Club Mémoires 52, La Haute-Marne sous l’Aigle

SALMON Auguste, Étude sur M. le colonel Cournault, dans Mémoires de l'Académie nationale de Metz, 1869, p. 193-231.

Michel Beirnaert