Arras (Saint-Géry) 18.02.1747 - Arras 14.02.1825. Ancien procureur au Conseil d’Artois, négociant, ancien président du tribunal de Commerce, conseiller de préfecture, conseiller municipal, membre de la loge l’Amitié.

Bourgeois d’Arras, bibliophile et collectionneur, membre de la loge l’Amitié, il fait partie du noyau des onze premiers membres nommés le 7 mai 1817 par le préfet Malouet, pour restaurer l’Académie. Il est installé sur le 15e fauteuil occupé avant la Révolution par Chesnon de Champmaurin. Rapidement démissionnaire, il est remplacé en 1821 par l’avocat Henri Billet

Il est le fils de Jacques Colin, marchand pâtissier, et de Marie Brigitte Lollivier, cuisinière.  

Procureur postulant près le Conseil d’Artois le 31 décembre 1775, il prête serment le 10 janvier 1776, et y exerce cette fonction jusqu’à la suppression du Conseil en septembre 1790.

Il épouse Marie Josèphe Coulon, à Arras, le 2 septembre 1788. Originaire de Couvin (Belgique) elle est la fille d’un premier huissier audiencé au Conseil d’Artois. Le couple donne naissance à quatre enfants, dont les futurs académiciens Jacques-Henri Colin et François Maurice Colin, qui deviendra aussi maire d’Arras.

En 1791 il est administrateur au directoire du district d’Arras et s’occupe notamment de la liquidation des biens de l’abbaye Saint-Vaast. Incarcéré comme suspect le 17 ventôse an II (7 mars 1794), élargi le 3 fructidor an II (20 août 1794), après la chute de Robespierre, il fonde une importante maison de commerce de tissus, rue du Saumon, dans l’ancien hôtel de Gommecourt. Nommé juge au tribunal de Commerce le 15 thermidor an VIII, il en devient président le 15 avril 1810. Nommé au conseil municipal « vers la fin de l’Empire », il donne assez de gages à la Monarchie restaurée pour être nommé conseiller de préfecture en 1815.

Érudit, membre de l’association littéraire des Rosati d’Artois (où il avait côtoyé Lazare Carnot et Robespierre), il est aussi un bibliophile averti qui collectionne les manuscrits. Il avait installé un « cabinet mystérieux » où se trouvaient réunies des collections éclectiques de médailles, pierres gravées, camées, antiquités, porcelaines d’Arras, machines électriques, insignes francs-maçons

Quelques mois après le départ de Malouet, il démissionne de son poste de conseiller de préfecture, ainsi que de l’Académie. Il est remplacé en 1821 par l’avocat Henri Billet.

Sources

État civil : décès AD 62, 5 MIR 041/53, p. 1435/1465

LE GENTIL Constant, « François Adrien Joseph Colin » in « Notice nécrologique de M. François Maurice Colin », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XI (1879), p. 9-10.

Michel Beirnaert