Arras 01.04.1811 - Arras 26.05.1878. Avocat au barreau d’Arras, plusieurs fois bâtonnier de l’Ordre après 1852, l’un des chefs du parti libéral et démocratique sous la Monarchie de Juillet, ancien conseiller municipal et adjoint au maire d’Arras, ancien député du Pas-de-Calais à l’assemblée constituante du 23 avril 1848 au 3 janvier 1849, en retrait de la politique active depuis l’accession de Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir.

Élu le 24 avril 1868 pour succéder au comte Achmet d'Héricourt sur le 8e fauteuil. Il renonce à l’Académie en 1877, et il est remplacé par Jules Richard.

Il est le fils de Louis François Lenglet, négociant en huiles, et d’Augustine Désir. Après ses études au collège d’Arras il fait son droit à Paris où il prend part active à l’insurrection de juillet 1830. Reçu avocat, il s’inscrit au barreau d’Arras en 1836. Il épouse Élisabeth Sauvage, issue d’une famille de négociants, à Arras le 23 août 1843.

Proche des milieux démocratiques, il collabore au Progrès du Pas-de-Calais de Frédéric Degeorge maintes fois poursuivi en justice et dont il est l’avocat. Conseiller municipal et premier adjoint de Maurice Colin, il est élu, le 23 avril 1848, représentant du Pas-de-Calais à l’Assemblée constituante. Il prend place à gauche, avec le Parti démocratique modéré, et paraît quelquefois à la tribune. Déçu par les résultats de l’élection présidentielle du 10 décembre 1848, il cesse de prendre part aux travaux de l'Assemblée et donne sa démission le 3 janvier 1849. Il redevient avocat au barreau d'Arras, et reste à l'écart de la politique active durant toute la durée du Second Empire.

Après la chute du régime, le 4 septembre 1870, Lenglet accepte immédiatement d'être préfet du gouvernement de la Défense nationale pour le Pas-de-Calais, et s’applique activement à faire face avec courage aux nécessités implacables du moment : il lève une avance de 3 100 000 francs auprès du Département afin d'organiser la garde nationale ; il réorganise les comités de secours aux blessés et aux familles des militaires et marins ; il autorise l’émission de « bons de circulation » pour pallier à l'absence d'argent en numéraire, afin de permettre le paiement des ouvriers ; après l’armistice du 28 janvier 1871, il négocie la réduction des contributions de guerre avec le général von Goeben qui commandait l’armée prussienne d’occupation du Nord. Battu aux élections législatives sur la liste républicaine, il démissionne de son poste de préfet le 6 février 1871.

Il est réélu conseiller municipal d’Arras et conseiller général du canton d’Arras Nord en 1871, postes qu’il occupe jusqu’à son décès.

Chevalier de la Légion d’Honneur le 1er juillet 1876.

Sources

État civil : mariage, AD 62, 5 MIR 041/45, p. 1264/1368.

Base Léonore , Dossier : LH/1587/39

VISSE Jean Paul, La presse arrageoise 1788-1940, 2009, p. 334.

DISSAUX Jean-Marc, Les préfets du Pas-de-Calais, 1996.

Le Pas-de-Calais au XIXe siècle. Notices rédigées à la demande du Conseil général pour servir à l'histoire de ce département pendant le XIXe siècle. Tome I, Administration générale, villes, arts et lettres, 1900.

« Eugène-Émile Lenglet », dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français, t. IV LAV-PLA, 1891, p. 96-97.

LE GENTIL Constant, « Notice nécrologique de M Émile Lenglet », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. X (1879), p. 78-137.

Nécrologie, « Émile Lenglet », Annuaire du Pas de Calais pour l’année 1879, p.347-350.