Marquette-en-Ostrevent (Nord) 02.10.1811 – Arras 18.09.1870. Médecin, directeur et professeur de clinique interne à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie d’Arras.

Élu en 1841 pour succéder à Léopold Ledru sur le 22e fauteuil, il est membre de l’Académie pendant vingt-neuf-ans, jusqu’à son décès. Il est remplacé en 1871 par le chanoine Clovis Envent.

Fils d’Albert François Joseph Ledieu, cultivateur et d’ Ernestine Stéphanie Joseph Dehée, il épouse à Arras Élise Joséphine Dauchez (1812-1893), le 21 décembre 1836, et s'installe à Arras en 1837.

Il commence ses études de médecine sur les bancs de l’école préparatoire de médecine et de pharmacie d’Arras qu’il devait un jour diriger, et les poursuit à la faculté de médecine de Paris. Pressé de venir s‘installer à Arras où il a aussitôt une nombreuse clientèle, il n’a pas le temps de concourir pour l’internat. En 1837, il retrouve l’école préparatoire de médecine où il occupe la chaire d’anatomie, puis, en 1857, celle de clinique interne. Apprécié dans ces deux fonctions, il est de plus un chirurgien remarquable et contribue à la bonne réputation de l’école. Nommé directeur en 1852, il est à la fois sévère, aimé, respecté et toujours soucieux d’accroître ses connaissances et compétences et d’apporter les améliorations matérielles que réclamait l’école.

Il occupe encore d’autres fonctions importantes : il est médecin en chef de l'hospice civil, vice-président du Conseil départemental d'hygiène publique et de salubrité, membre du Conseil académique.

Il est mort prématurément au début de la guerre franco-prussienne de 1870. Bien que malade, il est allé le 14 septembre 1870, au milieu de la nuit, accueillir en gare d’Arras des blessés qui arrivaient de Sedan. On attribua son décès à la fatigue et à un refroidissement dans la longue attente du convoi. Le 16, vaincu par les progrès du mal, il doit se mettre en retrait et le 18, il succombe, victime de son dévouement. Ses obsèques sont célébrées à la cathédrale. Le docteur Ledieu a été considéré comme mort sur un champ de bataille « pour perpétuer le souvenir des services qu’il a rendus à la France » (arrêté du maire, M. Deusy).

Académicien d’Arras pendant de longues années, il avait fait des qualités du médecin le thème de son discours de réception, sans se désintéresser de la poésie, dont il rapporta certains concours. Très occupé, il n’a pas participé aux travaux de l’Académie autant qu’il l’aurait voulu, mais l’a toujours fait avec plaisir.

Officier de l'Instruction publique.

DChevalier de la légion d’honneur le 11 août 1855.

 

 

 

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Rapport sur la Strychnine, MAA, 1ère série, t. XXXIII (1861), p. 237-254.

Observations sur une dent machelière d’éléphant trouvée à Ervillers, MAA, 1ère série, t.XXV (1851), p. 87-92.

Du rang que tient la médecine parmi les Sciences naturelles. Qualités du médecin, ( discours de réception), MAA, 1ère série, t. XX (1842), p. 196-205.

Rapport sur le concours de poésie, MAA, 1ère série, t. XX (1842), p. 74-84.

Sources

Base Léonore : LH/1542/16

« Nécrologie - M. Ledieu, Directeur de l’École de médecine d’Arras », Annuaire administratif et statistique du Pas-de-Calais, 1871, p. 324-328.

PROYART Joseph, « Discours prononcé sur la tombe de M. Ledieu », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. IV (1870), p. 199-201.

« Personnel de l’Ecole médicale d’Arras », Bulletin administratif de l’Instruction publique, année 1855, p. 264.

Le Courrier du Pas-de-Calais.

Agnès et Gérard Devulder