Paul LAROCHE
Paul LAROCHE

Arras 19.01.1839 – Duisans 11.07.1909. Propriétaire, patron de presse.

Élu en 1884 pour succéder à Cicéron Caron sur le 18e fauteuil. Il est reçu le 16 juillet 1886 par le chanoine Eugène Van Drival. Il est remplacé en 1910 par Fernand Lennel.

Il est l’un des sept enfants de l’académicien Antoine Laroche et de Louise Dubois.

Il épouse en premières noces Marguerite Wartelle le 18 février 1867 à Paris (7e), fille du lieutenant-colonel Louis Amédée Wartelle et d’Aglaé Mattelin. Le couple donne naissance à sept enfants. Marguerite Wartelle décède à Arras le 11 janvier 1887 à l’âge de 39 ans. Il épouse en secondes noces le 22 novembre 1888 à Paris (6e), Clémentine Leclos, fille d’un aide commissaire de la marine. Le couple donne naissance à trois enfants.

Scolarisé d’abord par un précepteur au château de Duisans, il poursuit ses études chez les Jésuites de Tournai (1850-1853), puis chez ceux de la Providence à Amiens.

Très tôt attiré par les livres et l’édition, il débute sa vie professionnelle comme sous-bibliothécaire à la bibliothèque d’Arras tout en commençant une collection de tout ce qui était sorti des presses d’Arras et de la région. Après un stage à l’imprimerie Mame de Tours, il est pendant plusieurs années le gérant de la maison Casterman à Paris. C’est là qu’il se marie. Fort de cette expérience, il accepte en 1876 de prendre la direction de la Société du Pas-de-Calais à Arras. Fondée en 1875, cette imprimerie installée rue d’Amiens dans l’ancienne manufacture des sœurs Delemer édite l’hebdomadaire conservateur Le Pas-de-Calais.  Paul Laroche en fait un puissant quotidien de propagande conservatrice. Pour étendre son influence sur la Picardie il crée La Somme hebdomadaire. Le 20 février 1890, il rachète au baron de Sède le quotidien arrageois Le Courrier du Pas-de-Calais. Trop à l’étroit rue d’Amiens et pour fêter les cent ans du titre, il fait construire un immeuble imposant en face de la gare, inauguré en 1902. Il crée aussi l’Almanach du Pas-de-Calais, le Colporteur du Pas-de-Calais, le Colporteur de la Somme, l’Almanach de la Somme… Progressivement il devient imprimeur officiel de l’évêché d’Arras et imprime La Semaine Religieuse, La Croix d’Arras et du pays minier, supplément hebdomadaire à La Croix de Paris.

Admis à l’Académie d’Arras en 1884, après le décès de son père, il en est un membre assidu, érudit passionné d’histoire locale ; il est élu chancelier en 1906.

Chrétien engagé, et patron de presse militant, il est intervenu en 1874 au 2e Congrès des Catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, à Lille, sur la diffusion de la presse catholique. Il était à Arras membre du conseil de la Confrérie de Notre-Dame des Ardents, maïeur de la Confrérie du Saint-Sacrement, président de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul de la paroisse de Saint-Nicolas-en-Cité, et à Duisans, membre du Conseil paroissial et conseiller municipal depuis la mort de son père.

En 1903 il prépare sa succession en confiant la direction de son entreprise à Jules Éloy, un jeune ingénieur issu de l’Institut catholique des Arts-et-Métiers de Lille.

Chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 16 juillet 1886, MAA, 2e série, t. XVIII (1887), p. 30-48.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 3 E 279/15, p. 90/206 ; premier mariage, AD 75, 1867, (07), V4E_00828 ; second mariage, AD 75, 1888, mariages (06), V4E_5919, p. 14/31.

VISSE Jean Paul, La presse arrageoise, 1788-1940

LENNEL, « Discours de réception le 27 octobre 1910 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XLI (1910), p. 308-318.

ROHART, « Réponse au discours de réception de M. Lennel, Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XLI (1910), p. 319-328.

VAN DRIVAL Eugène, « Réponse au discours de réception de M. Paul Laroche », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XVIII (1887), p. 49-56.

« Courrier du Pas-de-Calais », 13 juillet 1909.

Michel Beirnaert