LAROCHE Antoine
LAROCHE Antoine

Arras 11.07.1797 – Duisans 30.08.1884. Ancien magistrat, propriétaire, châtelain et maire de Duisans.

Élu en 1856 pour succéder à Jacques François Dudouit sur le 12e fauteuil, il est reçu par le colonel Répécaud, président, le 26 août 1856. Chancelier en 1862 et 1863, président de 1864 à 1867. Il est remplacé en 1884 par le chanoine Augustin Deramecourt.

Né à Arras, dans l’hôtel de son grand-père Ferdinand Dubois de Fosseux, rue du Marché-au-Filé, il est le fils d’Antoine Laroche, docteur en médecine et chirurgien des armées, et de Marie Thérèse Dubois de Hoves de Fosseux.

Il est scolarisé au lycée de Rouen, où son père est médecin chirurgien militaire. Il fait ensuite son droit à Paris, et opte pour la magistrature. Il exerce huit ans à la Cour d’Amiens où il est conseiller auditeur. Mais, fervent légitimiste, il démissionne lors de la Révolution de 1830, pour rester fidèle au serment qu’il a prêté à Charles X, et se retire au château de Duisans où son père s’est retiré en quittant Rouen en 1818. C’est là qu’il épouse, le 18 juin 1833, sa cousine Marie-Thérèse « Louise » Dubois de Hoves de Fosseux, dont il a fréquenté la famille à Amiens.

En 1835 Antoine Laroche accepte les fonctions de délégué de l’administration générale des Hospices de Paris pour la circonscription d’Arras. Il abandonne cette charge en 1840, après la mort de son père en 1839, pour se consacrer à la gestion de ses propriétés de Duisans.

Il est maire de Duisans de 1840 à 1842 et de 1846 à 1849. Il cède ensuite la place à son premier adjoint, Adrien François Raffeneau de Lile, et, au printemps de 1850, la famille Laroche quitte Duisans pour Tournai. Elle s’impose cet exil afin de  donner à ses cinq fils dont la santé fragile ne permet pas l'internat, l’éducation souhaitée dans le collège Notre-Dame tenu par les Jésuites exilés de France.

La famille se réinstalle à Duisans en octobre 1853. Les deux fils aînés, Antoine et Paul poursuivent leur scolarité chez les Jésuites à la Providence à Amiens ; les deux cadets au petit séminaire d’Arras. Antoine Laroche retrouve son mandat majoral en 1861 et l’exerce jusqu’en 1874.

Élu en 1856 à l’Académie d’Arras, il est d’abord le rapporteur consciencieux des concours d’histoire, avant de faire œuvre d’historien avec l'évocation d' « Une vengeance de Louis XI » et celles de deux académiciens éminents de l’Ancien Régime, Alexandre Xavier Harduin et son aïeul Dubois de Fosseux. Il occupe par ailleurs les fonctions successives de chancelier puis de président, de 1862 à 1867.

Retiré de la vie publique, il se consacre à des œuvres d’apostolat social et religieux, « animateur fervent de conférences familières aux apprentis et ouvriers de la ville d’Arras à qui il prodigua les trésors de sa science et de sa charité » (chanoine Deramecourt). 

Le couple a donné naissance à sept enfants : Marie, en 1734, décédée à la naissance ; Antoine, en 1836, devenu prêtre ; Joseph, en 1837, décédé à l’âge de 14 ans en 1852 à Tournai en Belgique ; Paul, en 1839, qui fait une carrière d’homme de presse et qui est élu à l'Académie d'Arras comme son père ; Charles, en 1840 devenu prêtre lui aussi ; Ferdinand, en 1842, mort à l’âge de 11 ans au petit séminaire d’Arras ; Marie Thérèse, en 1846, devenue religieuse.

Membre correspondant de la Société historique de Tournai (Belgique) en 1854.

Il est le père de l'académicien Paul-Marie Laroche.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Allocution sur la tombe de M. de Sars, MAA, 2e série, t. II (1868), p. 335-340.

Paroles prononcées sur la tombe de M. Broy, MAA, 2e série, t. II (1868), p. 332-334.

Discours d’ouverture de la séance publique du   1867, MAA, 2e série, t. II (1868), p. 7-24.

Notice sur M Harbaville, MAA, 2e série, t. I (1867), p. 297-394.

Note sur le poète Joyel, MAA, 2e série, t. I (1867), p. 207-232.

Réponse au discours de réception de M. Paris (1866), MAA, 2e série, t. I (1867), p. 43-50.

Discours d’ouverture de la séance publique du 23 août 1866, MAA, 2e série, t. I (1867), p. 18-24.

Discours sur la tombe de M. Harbaville, MAA, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p. 131-140.

Réponse au discours de réception de M. Raffeneau de Lile, MAA, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p. 45-57.

Discours d’ouverture de la séance publique du 27 juillet 1865, MAA, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p. 7-14.

Une vengeance de Louis XI, MAA, 1ère série, t. XXXVII (1865), p. 237-356.

Discours d’ouverture de la séance du 23 août 1864, MAA, 1ère série, t. XXXVII (1865), p. 5-20.

Notice sur M.A-X. Harduin, MAA, 1ère série, t. XXXVI (1864), p. 51-86.

Réponse au discours de réception de M. Édouard Sens, MAA, 1ère série, t. XXXIV (1862), p. 81-92.

Les suites d’une sentence de Juge de Paix, MAA, 1ère série, t. XXXIII (1861), p. 159-182.

Rapport sur le concours d’histoire de 1860, MAA, 1ère série, t. XXXIII (1861), p. 89-138.

Rapport sur le concours d’histoire de 1859, MAA, 1ère série, t. XXXII (1860), p. 35-178.

Rapport sur un ouvrage de M. Hyacinthe Corne, intitulé : Adrien, MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 137-158.

Rapport sur le concours d’histoire de 1857, MAA, 1ère série, t. XXX (1858), p. 85-100.

Discours de réception le 27 août 1856, MAA, 1ère série, t. XXIX (1857), p. 167-198

Sources 

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 041/31, p 1221/1426 ; mariage, 5 MIR 279/2, p. 626/1670 ; décès : 5 MIR 279/3, p. 26/85.

Annuaires administratifs et statistiques du Pas-de-Calais.

VALICOURT de SERANVILLERS Marthe de, « Antoine Laroche », Nos souvenirs de famille, 1899, p. 145-160.

DERAMECOURT Augustin, « Discours de réception le 26 février 1885 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XVI (1885), p.250-263.

Michel Beirnaert