Chanoine Irénée Faustin FRECHON
Chanoine Irénée Faustin FRECHON

Hesdin 18.06.1804 – Arras 05.04.1852. Chanoine, prédicateur réputé, l’un des quinze ecclésiastiques élus députés en 1848. en 1853 par Edmond Lecesne.

Élu en 1844 pour succéder à l’ingénieur Adolphe Drappier sur le 16e fauteuil, il est reçu le 5 juillet 1844 par le président Maillard d’Ontot. Il est remplacé en 1853 par Edmond Lecesne.

Né dans une famille de commerçants d’Hesdin, il fait ses études secondaires au petit séminaire et au collège d’Arras, puis entre au grand séminaire. Ordonné prêtre le 22 décembre 1827, il est d’abord vicaire à Vitry-en-Artois. Deux ans plus tard, en avril 1829, il est nommé professeur d’éloquence sacrée et d’écriture sainte, puis de théologie, au grand séminaire d’Arras. En 1832, en pleine épidémie de choléra, il se porte volontaire pour remplacer le curé de Frévent qui venait d’en décéder et se fait remarquer par son dévouement aux malades. Prédicateur apprécié, il est chargé en 1833, à 29 ans, du sermon lors de la consécration de la cathédrale d’Arras. Dès lors, on le sollicite dans de nombreuses paroisses. Il est nommé chanoine titulaire en 1841. Il s’occupe de l’œuvre des ouvriers de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul d’Arras (1845).

Il est élu à l’Académie d’Arras en 1844 et aux Antiquaires de la Morinie.

Il manifeste une certaine indépendance vis-à-vis de son évêque lors d’une affaire qui opposa Mgr de la Tour d’Auvergne à un des prêtres, l’abbé Godart en 1843. Disgracié, il abandonne son enseignement au séminaire en juin 1846. Il continue cependant à prêcher dans tout le diocèse, donne des retraites dans plusieurs villes et même à Londres en 1847 où il prêche la station de carême à la Chapelle française.

Légitimiste rallié à la République, sa popularité acquise tant par ses prédications que son action lors du choléra à Frévent le fait élire à l’Assemblée constituante de 1848 où il siège au comité des cultes. Après avoir rédigé une profession de foi libérale, il rejoint toutefois le parti de l’Ordre. Il est réélu sous cette étiquette en 1849 à la Législative. Pendant son mandat il a prêché à Saint-Thomas d’Acquin et à Saint-Roch à Paris.

Au coup d’état de 1851, il vote la déchéance des Bonaparte et fait partie des parlementaires aussitôt arrêtés. Il rentre ensuite dans la vie privée et décède peu après à l’âge de 47 ans.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Étude biblique, MAA 1ère série, t. XXIII (1846), p. 413-421.

Rapport sur le concours de poésie, MAA 1ère série, t. XXII (1845), p. 284-297.

Discours de réception, MAA, 1ère série, t. XXI (1844), p. 137-150.

Autres publications

Mémoire sur l'introduction du christianisme dans la Morinie, Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, t. 6, 1843.

Notice sur Lambert de Guînes, évêque d'Arras, Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, t. 6, 1843.

Sources

GUISLAIN Jean-Marc et HILAIRE Yves-Marie, « notice FRECHON », Arras-Artois-Côte d’Opale, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2013.

HILAIRE Yves-Marie, Une chrétienté au XIXe siècle ? La vie religieuse des populations du diocèse d’Arras (1840-1914), 1977.

FORTIN A. Contribution à l’histoire de la Révolution de 1848 dans le Pas-de-Calais, Arras, Société d’éditions du Pas-de-Calais, 1950.

ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889.

MAILLARD-D’ONTOT, « Réponse au discours de réception de M. l’abbé Fréchon », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XXI (1844), p. 151-156.

Michel Beirnaert