Douai 20.07.1906 - Brimeux 11.10.1974. Avocat, procureur de la république à Arras puis à Béthune.

Élu le 7 décembre 1951 pour succéder à Lucien Chodorge sur le 27e fauteuil. Devenu académicien honoraire en 1968, il est remplacé le 11 avril 1969 par le juge François Froment.

Il est le fils de Charles Foucart, avocat et secrétaire de la Chambre des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, et de Thérèse Pierre de Borville, fille d’un avocat général près de la cour d’appel de Douai. À l’âge de huit ans, aîné de cinq enfants, il perd tragiquement son père aux premiers jours de la guerre de 1914, tué d’un coup de fusil par un garde-voie de Dechy (Nord) qui l’a pris pour un espion, alors qu’il revenait de présider une commission de réquisition de chevaux. Adopté par la Nation le 29 janvier 1920¸ il effectue ses études secondaires chez les Jésuites à Lille, puis, suivant l’exemple de son grand-père maternel et de son père, il entreprend des études de droit. Licencié et titulaire d’un diplôme d’études supérieures juridiques, il s’inscrit au barreau de Douai en 1932. Il épouse à Douai, le 24 avril 1933, Antoinette de la Forest de Divonne.

Il réussit le concours de la magistrature en 1935 et commence une nouvelle carrière. D’abord juge suppléant au tribunal de Mirecourt, il revient à Douai le 31 janvier 1936, puis est nommé substitut au parquet de Boulogne le 23 août 1937. Il quitte alors la magistrature assise pour la magistrature debout qu’il ne quitte plus jusqu’à la fin de sa carrière.

Mobilisé en 1939 comme lieutenant, fait prisonnier en 1940, il est libéré en 1941 en tant que « père de quatre enfants ». Après avoir été repris son poste au parquet de Boulogne-sur-Mer le 16 janvier 1941, puis il est muté à Lille le 31 décembre 1941. Il est promu procureur à Arras le 24 février 1945. Il conserve ce poste durant quatorze ans. Il termine sa carrière au parquet de Béthune à partir du 2 juillet 1959. Il se surmène dans ce poste difficile et doit prendre un congé spécial à partir du 23 juin 1965. Il est admis à la retraite le 23 juin 1969. Il se fixe alors à Brimeux.

Son intransigeance absolue sur les principes d’honnêteté morale, de vérité, de justice et de droiture, tant sous le régime de Vichy que pendant les années de l’épuration, puis pendant les séquelles de la guerre d’Algérie, et son refus des « promotions » dans les juridictions d’exception ne lui ont sans doute pas permis de faire la brillante carrière qu’il aurait pu.

Dès son élection à l’Académie d’Arras, il révèle sa passion pour l’histoire. Il propose chaque année plusieurs communications. Elles se rapportent souvent à l’histoire anecdotique : il tire de l’oubli des faits dont il souligne l’intérêt après des recherches méthodiques et scrupuleuses menées comme des enquêtes judiciaires.  Il a aussi été rapporteur du concours de littérature en 1953. Malgré son éloignement d’Arras après 1969, il ne coupe pas les liens avec l’Académie qu’il continue à fréquenter comme académicien honoraire pour y présider jusqu’en 1974 le concours annuel d’histoire et de folklore et donner de nouvelles communications. Les deux dernières, qui étaient dans ses cartons avant son décès, ont été lues le 22 novembre 1974 et le 10 octobre 1975.

Administrateur du monument de Notre-Dame de Lorette. 

Membre de la Commission départementale des Monuments historiques.

Chevalier du Mérite social, titulaire des Palmes académiques, Croix des Services militaires volontaires, chevalier de la Légion d’honneur au titre du ministère de la Justice le 17 août 1955.

 

Communications à l’Académie

La pierre de Kensington (28 mars 1952).

Azincourt (23 mai 1952).

Russie,1812 (14 novembre 1952). 

La libération de Boulogne et de Calais en septembre 1944 (26 février 1954).

Réponse au discours de réception du général de la Bretesche (académicien honoraire) (20 octobre 1954).

Un conte de Noël : fraternisation entre Saxons et Ecossais à Frelinghien, 1914 (10 décembre 1954).

Peuplement de l’Amérique du Nord : Les Vikings au IXe siècle, l’introduction du christianisme en Islande, au Groënland et dans le nord du continent (11 mars 1955).

La défense d’Arras en mai 1940 (27 janvier 1956).

Lettres d’Outre-Tombe (lettres de soldats allemands tués à Stalingrad, messages de marins japonais se sachant condamnés à une mort atroce dans leurs sous-marin  (22 juin 1956).

Souvenirs du passé, heurs et malheurs de quelques monuments célèbres : le Jacquemart à Courtrai, les chevaux de Saint-Marc à Venise, le quadrige de la Victoire à Berlin, La croix du grand Ivan à Moscou (22 mars 1957).

Considérations sur Azincourt, 1457 (22 novembre 1957).

Les origines dijonnaises d’Arthur Rimbaud (9 mai 1958).

La bataille d’Arnhem (Market Gardens), en septembre 1944, causes de l’échec anglo-américain (11 décembre 1958 et 9 janvier 1959).

En marge de la prise d’Anvers en 1832, les prisonniers hollandais dans le Pas-de-Calais (26 mai 1961).

Beaurains 1915 (22 février 1963).

Le casque d’honneur, guerre de 1870 (8 mai 1964).

Neuve-Chapelle 1915 (26 novembre 1965).

L’ingénieur architecte français Louis Thibault, 1750-1815 (8 décembre 1967).

Le premier voyage d’un Français (Paulmier de Gonneville) au Brésil en 1504 (26 avril 1968).

Les tribulations d’un juge de paix, Bernard de Corbehem, mort à Saint-Pol en 1852 (13 juin 1969).

Journal de marche d’un Versaillais aux derniers jours de la Commune : Henri de la Forêt Divonne. (22 mai 1970).

L’affaire de Ficheux, 26 septembre 1915 (14 mai 1971).

L’explorateur Pierre Lesueur (14 avril 1972).

Raid de bombardiers alliés sur l’Artois, 17 août 1943 (lecture posthume le 22 novembre 1975).

Notes sur divers personnages de l’Artois et du Saint-Polois au XVIIIe siècle (lecture posthume le 10 octobre 1975).

 

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Neuve - Chapelle, mars 1915, MAA, 5e série, t. 4 (1960-1965), p. 78-81.

La bataille d’Arras (1940), MAA, 5e série, t. 2 (1955-1959), p. 53-73.

La prise de Boulogne, 22 septembre 1944, MAA, 5e série, t. 1 (1947-1955), p. 138-148.

Le siège et la prise de Calais (25 septembre-1er octobre 1944), MAA, 5e série, t. 1 (1947-1955), p. 149-155.

Sources

Archives de l’Académie d’Arras : registres des procès-verbaux des séances.

Base Léonore : 19800035/1220/40856

Nomination dans la magistrature : (JO du 19 juin 1965, p. 6523)

Annuaire rétrospectif de la magistrature

État civil : décès de son père (matricule Cambrai 1891/1220, AD 59, 1 R 2287 ; mariage, AD 59, 3 E 6137, p. 61/199.

TRICART Marcel, Éloge funèbre de Charles Foucart, archives de l’académie.

Michel Beirnaert