Paris (18e) 03.06.1878 - bois-Fumin (sur le territoire de l’ancienne commune de Vaux-devant-Damloup, Meuse) 01.08.1916. Archiviste départemental.

Élu en 1914 pour succéder au comte de Gustave de Hauteclocque sur le 29e fauteuil, il n’a pas pu être reçu. Il est remplacé le 12 mars 1920 par le nouvel archiviste départemental, Georges Besnier.

Fils de Louis Flament, employé, et de Marie de Gournay, propriétaire, il se marie en octobre 1911 dans le 6e arrondissement de Paris avec Marie Amiaud. Il reçoit son diplôme d’archiviste-paléographe en février 1900, après avoir soutenu une thèse sur Un ambassadeur de France en Turquie au XVIe siècle, Philippe de Harlay, comte de Césy (1580-1652).La même année, il obtient une licence en droit et, il est attaché au département des imprimés de la Bibliothèque nationale jusqu’en septembre 1903, date à laquelle il devient archiviste départemental de l’Allier. Il consacre son activité scientifique au Bourbonnais. En 1913, il est nommé dans le Pas-de-Calais. Mobilisé le 3 août 1914, il est blessé dès le 14, fait l’objet d’une citation le 12 septembre et obtient la Légion d’honneur par arrêté du 20 novembre 1914, en qualité de lieutenant du 121e régiment d’infanterie où il se fait remarquer par ses qualités de bravoure et d’énergie. Transféré le 27 mars 1915 au 413e régiment d’infanterie, il est promu capitaine le 21 juin et obtient la croix de guerre avec palme. Il est tué à la tête de ses hommes par une grenade, au bois-Fumin, dans le secteur des Éparges. Il est inhumé à la nécropole nationale de Douaumont dans une tombe individuelle.

En tant qu’archiviste du Pas-de-Calais, et bien que sous les drapeaux, au cours d’une permission de quinze jours en août 1915, il rédige pour le préfet, le 25 août 1915, un rapport concernant le transfert en lieu sûr des archives du Palais Saint-Vaast. Pour prévenir les conséquences des bombardements, dès qu’ils commencèrent, on avait descendu dans les caves les plus précieuses des archives anciennes, pris des mesures pour conserver les documents qui restaient au premier étage et pour remplacer par de l’étoffe les carreaux des quarante-quatre fenêtres brisées. Le bombardement du 5 juillet 1915 causa d’énormes destructions. Alexis Lavoine, adjoint de Pierre Flament, après plusieurs demandes, obtient hommes de corvée et camions pour transférer les documents : les plus anciens sur Paris (hôtel de Soubise), la partie contemporaine vers Boulogne-sur-Mer, les registres paroissiaux et les archives hospitalières d’Arras vers Montreuil-sur-Mer, les documents concernant les bâtiments et biens communaux considérés comme importants pour l’évaluation des dommages de guerre vers les archives départementales de la Haute-Garonne à Toulouse. D’autres fonds restent en outre à Arras. Cette évacuation réalisée en août 1915 est difficile : les camions doivent s’engager à travers les ruines d’Arras jusqu’à la gare de Duisans. L’opération s’effectue durant dix-sept nuits consécutives, tous feux éteints.

Il est membre correspondant (1907-1914), 1907-1914 du Comité des travaux historiques et scientifiques et président de la Société d'émulation du Bourbonnais

Sources 

SENS Georges, Allocution d’ouverture de la séance publique du 30 juin 1921, MAA, 3esérie, t.1 (1921), p.154.

Le Lion d’Arras, 15 décembre 1916.

Légion d’honneur, base Leonore

 Agnès et Gérard Devulder