Châlons-sur-Marne 05.12.1775 – Douai 24.02.1854. Militaire en activité, chef de bataillon d’artillerie.

Élu en 1819 pour succéder au au baron Rohault de Fleury sur le 27e fauteuil. Il quitte Arras et l’Académie quand il est nommé à la sous-direction de l’artillerie à Alger le 25 décembre 1831. Il est remplacé en 1832 par Evariste Audibert, professeur à l’École du Génie. Il a été témoin au mariage de l'académicien Auguste Cot en 1828. 

La carrière militaire de cet académicien, de 1795 à 1834, commence avec l’expédition d’Égypte et se termine avec la conquête de l’Algérie ; elle illustre les guerres du Directoire, du Consulat, de l’Empire et de la Restauration. Elle éclipse son rôle modeste dans les rangs de l'Académie d'Arras.

Fils d’un maître-jardinier, Jean Faille est admis à l’École d’artillerie de Châlons-sur-Marne le 2 janvier 1795. Sorti lieutenant le 4 mars 1798, il est affecté en juin 1798 à la « deuxième expédition d’Égypte » qui, de Toulon, doit rejoindre le gros de l’expédition parti en mai. La défaite navale d’Aboukir (août 1798) y met un terme prématuré, et Jean Faille, débarqué, est affecté à la défense des côtes, commandant de l’artillerie à l’île de Port-Cros en 1798 et 1799. Le 10 mars 1800, il est nommé adjoint du général Gassendi, directeur général des parcs d’artillerie de l’armée d’Italie. Il  passe le Grand Saint-Bernard avec l’empereur le 29 mai 1800, participe à la bataille de Marengo les 14-15 juin 1800, puis est nommé commandant de l’artillerie de la ville et du fort de Plaisance et de la tête de pont sur le  Pô en 1801 et 1802. En 1805, en prévision des campagnes à venir, il est envoyé au recrutement dans les quatre départements de Bretagne.

Le 9 mars 1806, nommé capitaine de deuxième classe, adjoint à l’état-major général de l’Armée d’Italie, il participe à l’occupation de l’Istrie et de la Dalmatie, rattachées directement à la France par le traité de Presbourg (26 décembre 1805). D’août 1806 à fin 1807, il commande une compagnie d’ouvriers d’artillerie, chargée des travaux d’aménagement de l’arsenal de Venise, puis, en 1808, chargée de compléter les fortifications extérieures de Palmanova dans le Frioul vénitien.

Sa carrière prend un autre tour le 25 septembre 1808 quand il rejoint le 1er corps de l’armée d’Espagne à Madrid où Joseph Bonaparte a été nommé roi le 6 juin. Il fait toute la campagne de ce corps d’armée, de 1808 à 1813, et participe à la sanglante bataille de Talavera de la Reyna (26, 27 juillet 1809), au siège de Cadix (février 1810-août 1812) et à la bataille de Chiclana-Barrosa (5 mars 1811) contre une armée anglo-espagnole qui tentait de briser le siège de Cadix. Nommé capitaine de première classe commandant la 4e compagnie d’ouvriers d’artillerie le 15 février 1812, il suit le repli de l’armée du maréchal Soult, participe encore à la bataille de Vittoria (21 juin 1813) et à la bataille devant Bayonne (13 décembre 1813).

De retour en France, nommé chef de bataillon le 8 janvier 1814, il est envoyé à l’état-major de la Grande Armée à Paris. Il est à Fontainebleau le 14 avril 1814, peu après l’abdication de Napoléon.

Il est mis en disponibilité le 10 septembre 1814 après le retour de Louis XVIIIl.

Il reprend du service pendant les Cent-Jours, le 18 mars 1815, nommé adjoint à la Direction de l’artillerie à Valenciennes où, après la défaite de Waterloo, il résiste au siège de cette place par l’armée hollandaise. Puis il est de nouveau mis en disponibilité par suite du licenciement général de l’armée le 31 août 1815. 

Il est rappelé au service le 16 octobre 1816, chargé du commandement de l’artillerie du dépôt de la marine, puis nommé commandant de l’artillerie à Arras le 4 mars 1817. Il y reste jusqu’au 18 septembre 1831.

C’est pendant ces quinze années de service en temps de paix qu’il se consacre à l’Académie d’Arras. Il participe à la députation de l’Académie qui est reçue par le roi Charles X lors de sa visite à Arras en septembre 1827 et il signe l’adresse de félicitations au roi Louis Philippe le 22 octobre 1830.

La dernière étape de sa carrière se déroule à Alger, tout juste conquise, où il est nommé à la sous-direction de l’artillerie, le 25 décembre 1831. Il y reste jusqu’à son départ en retraite, en 1834.

Chevalier de la Légion d’honneur le 6 août 1811.

Chevalier de Saint-Louis le 22 avril 1818.

Sources

Son dossier très détaillé de la Légion d’honneur., base Léonore, dossier LH/925/33.

Michel Beirnaert