Alfred Duquenoy
Alfred Duquenoy

Aire-sur-la Lys 10.02.1881 – Anzin-Saint-Aubin 29.04.1940. Pharmacien de l’hôpital Saint-Jean, numismate.

Élu le 16 janvier 1925 pour succéder à Louis Advielle sur le 1er fauteuil, reçu le 25 novembre 1926 par le chancelier Georges Sens. Il est remplacé en 1941 par le chirurgien Auguste Tierny.

Il est le fils de Victor Joseph Duquénoy, receveur principal des postes et de Mathilde Sénéca. Après ses études secondaires à Calais où son père était receveur principal des postes, il intègre la faculté mixte de médecine et pharmacie de Lille, où il obtient son  diplôme de pharmacien et d’interne des hôpitaux. Il exerce d’abord à la faculté de Lille au sein du laboratoire du professeur Ernest Gérard.

Il épouse à Roubaix, le 2 juillet 1910, Louise Truffaut, fille d’un fabricant de tissus. Le couple donne naissance à une fille, Madeleine, future épouse de Jules Lamoril, avocat à Arras et président départemental de l’Association catholique de la Jeunesse française.

Mobilisé du 4 août 1914 au 31 octobre 1919 comme pharmacien aide-major, il est affecté successivement dans des hôpitaux militaires de l’arrière et des ambulances divisionnaires du front, avant de terminer cette longue période sous les drapeaux à Arras, où, revenu à la vie civile, il décide alors de s’installer, rue Gambetta.

Reconnu dans sa profession, Alfred Duquénoy a, pour reprendre l’expression du chancelier Georges Sens, « toujours eu l’esprit tendu vers les progrès des sciences, de la médecine et de la chimie ». Outre son métier en officine, il exerce également les fonctions de pharmacien des hospices, de chimiste expert près le tribunal et de membre de la commission d’hygiène de l’arrondissement.

Parallèlement à sa profession, il acquiert une notoriété comme archéologue et numismate.

Intéressé par la géologie dès sa jeunesse, il est initié à l’archéologie préhistorique en 1916 par le conservateur du musée du Périgord, avec qui il visite les grands sites de la région pendant les loisirs que lui laisse sa charge à l’hôpital militaire de Périgueux. Il poursuit sa formation après la guerre avec le délégué départemental à l’archéologie préhistorique du Pas-de-Calais.

Numismate par passion, membre de la Société française de numismatique, il consacre son discours de réception à l’Académie d’Arras en 1926, à l’histoire monétaire de l’Artois, après avoir salué la mémoire de Louis Alice Advielle, son prédécesseur. Arras lui doit de posséder l’exceptionnel trésor de Beaurains, exposé en son musée mais aussi au British Museum. En effet, on eut recours à lui en 1922 pour obtenir la restitution par ses inventeurs du trésor, découvert le 21 septembre de la même année, puis sa cession à la Ville d’Arras. Pendant les phases de négociations puis d’acquisition par la ville, il fut nommé séquestre provisoire du trésor par le maire d’Arras.

Membre auxiliaire de l’Institut, de la Commission départementale des monuments historiques et de la commission administrative du musée d’Arras, il exerça également les fonctions de juge au tribunal de commerce.

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 25 novembre 1926, MAA, 3e série, t. VI (1926), p. 173-184.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 014/18, p. 359/1236 ; mariage, AD 59, 3 E 15960, p. 325/341.

Registre matricule, AD 62, Saint-Omer, 1901, matricule 1625.

SENS Georges « Réponse au discours de réception d’Alfred Duquénoy», Mémoires de l’Académie d’Arras, 3e série, t. VI (1926), p. 185-192.

Matthieu Lamoril