Abondant (Eure-et-Loir) 04.08.1761 - Arras 26.01.1846. Régent de rhétorique au collège d’Arras, poète.

Il est élu le 15 mai 1817 pour compléter la liste des trente membres de l’Académie en cours de restauration. Il est installé sur le 1er fauteuil occupé avant la Révolution par l’abbé Jacquemont. Il est remplacé en 1834 par le baron Servatius.

Il est le fils de Jean-Baptiste Sauvage, vigneron, et de Marie-Louise Pichon.

Il a épousé Geneviève Chenu à Paris le 12 juillet 1792. Elle est la fille de Jacques Chenu, relieur, et de Madeleine Pasquier. Elle est décédée en 1808.

Il est admis à prendre sa retraite le 26 décembre 1829 (64 ans).

Officier d'Académie.

Royaliste légitimiste en 1815, membre assidu de l'Académie pendant dix-sept ans, se piquant de belles lettres, il propose régulièrement poèmes, fables et épitres. Mais, homme d’un autre temps, il ne se sent plus à l’aise dans une Académie renouvelée après la révolution de 1830. Il la quitte en 1833. Son « Épitre à ma Muse » publiée dans les Mémoires en 1834 est un ultime cri du cœur :

À mon âge, n’est-il pas tems    

De céder à d’autres la place ?

On est peu de mise au parnasse,    

Quand on a passé soixante ans,

D’ailleurs nos auteurs du bon ton    

Ne rêvent plus que polémique,

Que charte et constitution,    

Nos grands orateurs de salon

Ne rabâchent que politique,   

Avec tout autant de logique

Que Nicodème ou Bridoison.

 Autrefois mainte académie   

Servait de refuge aux savans :

Mais une affreuse épidémie    

Afflige aujourd’hui les talens :

Partout l’esprit de coterie,    

Déclare la guerre au génie

Et met en fuite le bon sens.

Adieu donc, savantes retraites,

À la saine philosophie    

Je vais consacrer mes instans

Et, sage sans misanthropie,    

Apprendre, en passant, d’Uranie

Le véritable emploi du tems.

Le nocher, qui brave la mort,   

 Doit-il affrontant les orages,

Courir à de nouveaux naufrages,    

Quand il peut rester dans le port.

Publications dans les Mémoires de l'Académie d'Arras

Paroles prononcées sur la tombe de J.-B.-N. Courtalon, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 379-380.

Traduction libre de la première ode du premier livre d'Horace, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 374-375.

Les promesses du jour (poésie), MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 376-378.

Les deux lézards, fable, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 511-512.

Le pouvoir de la liberté, fable, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 513-514.

Le Chêne et le Lierre, fable, MAA, 1ère série, t. IV (1821), p. 47-48.

La Boussole et la Girouette, fable, MAA, 1ère série, t. V (1822), p. 144-149.

Imitation de l'ode sixième du quatrième livre d'Horace, MAA, 1ère série, t. VIII (1825), p. 88-92.

L'Épagneul corrigé, fable, MAA, 1ère série, t. IX (1826), p. 208-210.

Épître à un ami, MAA, 1ère série, t. XIII (1831), p. 95-100.

Épître à ma Muse, MAA, 1ère série, t. XIV (1833), p. 204-211.

Les Assignats, ou le Juif de Livourne, conte, MAA, 1ère série, t. XIV (1833), p. 2213-214.

Sources

État civil : naissance, AD 28, 3 E 001/003, p. 227/498 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/56, p. 346/1318, acte n°35.

Gazette des écoles, journal de l’instruction publique et de l’université, n° 5 (10 janvier 1830), p 1.

Michel Beirnaert