Biefvillers-lès-Bapaume 20.01.1879 - Biefvillers-lès-Bapaume 21.01.1951. Professeur d’histoire à l’école normale d’instituteurs d’Arras et membre de la Commission départementale des Monuments historiques.

Élu à l’Académie le 24 novembre 1933 pour succéder au chanoine Abel Barbier sur le 6e fauteuil, il est reçu le 13 décembre 1934 par le chanoine Édouard Fournier. Démissionnaire, il est remplacé en 1941 par Léonce Petitot.

Il est le fils de Benoît Morel, domestique, et d’Octavie Plouviez,

Initié au latin par le curé de Grévillers, classé premier du canton à l’examen du certificat d’études primaires, il réussit à quinze ans et demi, avec dispense d’âge, le brevet et le concours d’entrée à l’école normale d’instituteurs, où il est pendant trois ans l’élève de Jules Sion. Il y acquiert une solide culture générale. Il est ensuite nommé instituteur à Arques, puis à Saint-Omer. Après avoir effectué un an de service militaire en 1900-1901 au 33e RI à Arras, il intègre à Beauvais une classe préparatoire réservée aux meilleurs instituteurs, la « quatrième année d’école normale ». Il y obtient en même temps le certificat d’aptitude au professorat et l’admission à l’école normale supérieure de Saint-Cloud. En 1902, âgé de vingt-trois ans, il est nommé professeur à l’école normale de Parthenay, puis en 1904 à Arras où il fera le reste de sa carrière. Il épouse alors, à Biefvilliers-lès-Bapaume, le 30 décembre 1905, Jeanne Pronier, fille de l’instituteur.

Professeur curieux du passé, il est nommé membre de la commission départementale des Monuments historiques.

La guerre le rappelle au service actif du 3 août 1914 au 25 janvier 1919. Il est affecté en tant que sous-officier au 5e RTI. Il est cité à l’ordre du régiment le 30 mai 1917 : « Sous-officier de renseignement, il accomplit avec un zèle au-dessus de tout éloge les délicates fonctions qui lui sont confiées. S’est particulièrement distingué lors du bombardement du 7 avril et lors de l’attaque du 24 mai 1917 où il a recueilli sous un feu violent et avec une promptitude remarquable des renseignements précis qui ont été utiles au commandement ». À cette date, son régiment est positionné à Pfetterhouse, au sud de l’Alsace, à la frontière suisse, au kilomètre zéro de la ligne du front qui court sur près de 750 km jusqu’à la Mer du Nord. Il est ensuite, le 26 juin 1917, détaché comme interprète à la mission militaire française attachée à l’armée britannique.

De retour à la vie civile, il reprend son poste à l’école normale d’Arras où il hérite de la chaire d’histoire. Il est alors estimé comme professeur dynamique et inventif. Admis à la retraite en août 1935, il peut s’engager dans la voie du journalisme et donner libre cours à son intérêt pour la chose publique et à ses talents de polémiste comme rédacteur-en-chef du quotidien républicain conservateur l’Avenir d’Arras et du Pas-de-Calais. Déjà en perte de vitesse, ce journal, devenu hebdomadaire en 1936, cesse de paraître le 16 septembre 1939. Jules Morel  se retire alors dans son village natal. Il démissionne en 1940 de l’Académie où il ne semble pas avoir joué un rôle actif depuis sa réception en 1934.

Officier d’académie le 13 juillet 1913, officier de l’Instruction publique le 2 août 1935.

Publication dans les Mémoires de l’Académie

Discours de réception le 13 décembre 1934, MAA, 3e série, t. 13, p 165-175.

Sources

État civil, naissance : AD 62 5 MIR 129/2, p. 266/535 ; mariage, AD 62, 3 E 129/11, p. 88/148.

État des services militaires, matricule ARRAS 1899/62, AD 62, 1 R 7105, 9 111/898.

VISSE Jean-Paul, La presse arrageoise (1788-1940), 2009.

FOURNIER Édouard, « Réponse au discours de réception de Jules Morel le 13 décembre 1934 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 3e série, t. 13, p 176-183.

 Michel Beirnaert