Hesdin 02.11.1749 – Barly 03.08.1837. Ancien officier des armées de l’Ancien Régime, de la Révolution et de l’Empire, ancien député au Corps législatif sous l'Empire, ancien commandant du génie de la Place d’Arras.

Élu le 15 mai 1817, à la restauration de l’Académie, au 20e fauteuil, occupé avant la Révolution par Lazare Carnot. Il est remplacé dès 1819 par Emmanuel Pochon

 

Issu d’une ancienne famille militaire, dont la filiation comme ingénieur remonte sans interruption jusqu’au règne de Louis XIV, il est le fils d’Antoine Joseph Gaspard Noizet de Saint-Paul, maréchal de camp, chevalier de l’ordre de Saint Louis, directeur des fortifications, commandant du fort de Saint-Sauveur à Lille, et de Marguerite Rosalie Blin de Barly.

Après trois ans d’études préliminaires, il entre comme sous-lieutenant à l'école du génie de Mézières le 1er janvier 1769, et en sort lieutenant le 1er janvier 1771. Il reçoit son brevet de capitaine le 8 avril 1779.

Il épouse Clotilde Jacquemont du Donjon à Hesdin, le 24 octobre 1786. Leur fille unique, Rosaline, se mariera à Barly, le 9 janvier 1811, avec Jean-Guillaume-Joseph Thieulaine de Hauteville, (le dernier académicien élu avant la Révolution, au 23e fauteuil).

Employé dans différentes places frontières, pendant les premières années de la Révolution, il est fait chevalier de Saint-Louis le 16 octobre 1791. Resté à son poste lors des guerres de la Révolution, il est nommé chef de bataillon le 22 septembre 1794, puis, à l’occasion de la réforme des corps d’infanterie par le Directoire, « chef de brigade provisoire » (colonel) de l’armée du Nord, le 27 février 1796.  

Le 1er août 1799, il est appelé au commandement de la direction du génie de la place d'Arras, poste qu’il conserve jusqu’à sa retraite en août 1815. Il en a toutefois été détaché à deux reprises, en 1801, au comité des fortifications à Paris, puis à l’armée des côtes de l’Océan à Boulogne, sous les ordres de l'amiral Latouche-Tréville, où il se fait remarquer pendant l’attaque anglaise par l’escadre de l’amiral Nelson les 4 et 15 août 1801

Rentré dans sa direction du génie d’Arras, il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 6 décembre 1803, puis officier le 15 juin 1804.

Membre du collège électoral du département du Pas-de-Calais, il est élu député au Corps législatif, par le Sénat conservateur, le 2 mai 1809 et exerce ce mandat jusqu’au 4 juin 1814.

Lors de la première Restauration, il est fait commandeur de Saint-Louis et maintenu dans son commandement à Arras. Georges Besnier témoigne : « Son sang-froid évita le pire lors des graves incidents qui suivirent Waterloo à la fin de juin 1815 dans notre ville ». Il est admis à la retraite le 1er août 1815, âgé de soixante-six ans, avec le grade de maréchal de camp (général de brigade).

Il est élu à l’Académie le 15 mai 1817, pour occuper le 20e fauteuil, dans une fournée de dix membres, dont le Préfet Malouet. Il fait partie des nombreux académiciens « éphémères » dont on ne connaît guère la participation à la vie de la compagnie ! Il signe le règlement intérieur le 5 novembre, mais il est remplacé à l’Académie dès le 14 juin 1819 par l’archiviste Pochon, bibliothécaire de la ville.

Il se retire en son château de Barly. Il y meurt le 3 août 1837.

Publications

Traité complet de fortification… 3e édition, 1818

Éléments de fortifications à l'usage des officiers des états-majors des armées, et mis à la portée des jeunes élèves des écoles militaires, 1811

Traité complet de fortificationDeuxième partie : de la fortification de campagne ou passagère, 1798.

Traité complet de fortification ...Première partie : de la fortification des places de guerre, 1792

Sources

Base Léonore :  LH 2001/14.

État militaire de France pour l’année 1793.

BLANCHARD Anne, Les ingénieurs du « Roy » de Louis XIV à Louis XVI, Montpellier, 1979.

HAUTECLOCQUE Gustave de, "Les Cent- Jours dans le Pas-de-Calais (20mars -8 juillet 1815)", Mémoires de l'Académie d'Arras, 2e série, t. XXXVI (1905), p. 29-188 ; "La seconde Restauration dans le Pas-de-Calais", Mémoires de l'Académie d'Arras, 2e série, t. XXXVII (1906) à XLII (1911).

MAZAS Alexandre, Histoire de l'ordre royal et Militaire de Saint-Louis depuis son institution, jusqu'en 1830, Tome 2, Paris, 1860, p. 471. ; Tome 3, 1861, p. 271.

LIEVYNS, VERDOT, BEGAT, Fastes de la Légion d’honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 3, Paris, 1845. 

Michel Beirnaert