Saint-Marc, (île de Saint-Domingue)16.04.1763 – Rilly-sur-Loire (Loir-et-Cher) 16.09.1847. Ancien émigré, militaire en activité, colonel du Génie et directeur des fortifications d’Arras depuis le 17 juillet 1816.

Élu le 4 octobre 1817 pour succéder au docteur Joullieton sur le 12e fauteuil. Il est président en 1829, et il est remplacé le 14 janvier 1831 par Jacques François Dudouit .

Il est le fils de Jean-Sylvain Lucas de Blaire, natif de Paris, avocat en parlement, installé à Saint-Domingue où il est procureur du roi au siège de Saint-Marc et doyen des procureurs de l’île, et de Marie Elisabeth Bellumeau de La Vincendière.

Julien Lucas de Missy entre dans la carrière militaire le 1er janvier 1782, comme élève sous-lieutenant à l’École du génie de Mézières ; lieutenant en 1788, capitaine en juin 1791, il émigre le 1er mai 1792, et sert « en pays étranger, tant sur le continent que dans les colonies, jusqu’en juillet 1802 ». En réalité, il se fixe en Angleterre où il épouse Eleanor Manley à Londres, le 19 décembre 1809. Leurs trois premiers enfants y naissent.

Il ne rentre d’émigration qu’avec Louis XVIII et il est réintégré dans l’armée en novembre 1814, avec le grade de major. Il suit Louis XVIII en exil pendant les Cent-Jours et revient de nouveau avec lui. Il est promu colonel le 17 juillet 1816 et nommé directeur des fortifications d’Arras, et c’est à Arras que, le 21 juin 1817, naît son quatrième enfant, Jules Pierre Ferdinand Lucas de Missy, qui gravira comme son père, les échelons de la carrière militaire et deviendra, sous le Second Empire, lieutenant-colonel des cuirassiers de la Garde Impériale.

Julien Lucas de Missy est élu à l’Académie d'Arras le 4 octobre 1817. Il y occupe le 12e fauteuil laissé vacant par le départ impromptu du docteur Joullieton. Missy joue à l’Académie un rôle actif, tâche d’intéresser ses collègues aux observations météorologiques, et assure les fonctions de président de 1829 au 13 août 1830, jour où il donne sa démission pour montrer son désaccord avec les évènements politiques en cours. 

Il est admis à la retraite le 1er janvier 1832 avec le grade de maréchal de camp, et se retire au château de Rilly-sur-Loire où il décède le 16 septembre 1847.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d'Arras

Discours d’ouverture de la séance publique du 29 août 1829, MAA 1ère série, t. XII (1829), p. 1-11                                                                                                                                   

Allocution en distribuant des médailles aux élèves qui suivent, à Arras, le cours de géométrie appliquée aux Arts, d’après la méthode de M. le baron Charles Dupin, MAA 1ère série, t. XII (1829), p. 295-296.

Sources

État civil : décès : AD 41, 5 MI 189/R3, p. 509/745 ; décès de son épouse : AD 62, 3 E 888/11, p 60/141. Registre de Jean-Rabel, Saint-Domingue (an V - an XIII), Français de la Caraïbe ayant émigré en Angleterre ou ayant servi dans les armées britanniques pendant la Révolution (D49Z 10 aux Archives de Paris)

Base Léonore : L1889050.

Bulletin des Lois du Royaume de France, IXe série, aout 1832, p 334-335.

CHALINE Olivier, La France au XVIIIe siècle. Belin, 2004, p. 39-40.

BLANCHARD Anne, Les ingénieurs du « Roy », de Louis XIV à Louis XVI. Etude du corps des fortifications. Montpellier, 1979, Université Paul Valéry, p. 202 ; Dictionnaire des ingénieurs militaires, 1691-1791, Montpellier, Université Paul Valéry, 1981.

VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras depuis sa fondation, en 1737, jusqu’à nos jours. Arras, 1872, p. 100, 109, 120, 129, 135, 137.

Jean Pierre Diers