Arras 1764 - Arras 06.12.1825. Médecin, puis bibliothécaire de la ville d’Arras.

Élu en 1819 pour succéder à Jean-François Noizet de Saint-Paul sur le 20e fauteuil. Il est remplacé par le chanoine Bruno Dissaux en 1826.

Il est le fils d'Antoine-Joseph Pochon et de Marie-Dominique Valet. Il est demeuré célibataire.

Ses parents, marchands épiciers rue Sainte-Croix lui font faire de bonnes études au collège d’Arras tenu par les Oratoriens. Il entre ensuite au séminaire diocésain, en vue de la prêtrise. La fermeture du séminaire en 1791 le laisse sans emploi et sans projet. L’ouverture d’une école centrale d’instruction publique au début de l’année 1793, pour pallier la fermeture du collège lui offre un emploi de professeur d’histoire naturelle, mais l’expérience tourne court. La loi des suspects (17 septembre 1793), appliquée rigoureusement par Lebon à Arras, le conduit en prison où il paye son attachement à la religion et à la famille royale. Pendant sa détention de plusieurs mois, il côtoie un botaniste [?] dont il apprend beaucoup. Libéré après Thermidor (juillet 1794), il cherche de nouveau sa voie. Ses nouvelles connaissances en botanique trouvent à s’exercer dans le jardin botanique de la nouvelle école centrale ouverte à Arras en 1795. Ce n’est qu’un pis-aller dont il se satisfait quelque temps. Aussi, quand l’Académie de Douai ouvre un cours d’instruction médicale en novembre 1800, Pochon se hâte de s’y inscrire. Il y réussit ses études et est reçu médecin « honorablement ».

Le docteur Pochon exerce alors pendant plusieurs années la médecine à Arras, prodiguant notamment ses soins aux indigents, jusqu’à ce que la maladie ne l’oblige à cesser cette pratique.

Après la chute de l’Empire, le retour au pouvoir des Royalistes, le remet en selle. Il est connu comme « sincèrement attaché à son Roi, à sa religion, à sa patrie ». On lui offre le poste de commissaire de police d’Arras.  « Mais cette place n’était pas dans ses goûts… Il préféra le titre de bibliothécaire de cette ville ».

Il assure alors, à partir de 1815, et pendant les dix années qui lui restent à vivre, la lourde succession à la bibliothèque d’un certain Caron qui, d’après Besnier, en quelques mois, avait mutilé de plus du tiers de leurs feuillets les superbes manuscrits. Il y rétablit ordre et probité, s’attache à dresser un inventaire exact et complet et laisse deux énormes in-folio où se trouvaient inscrits par ordre alphabétique tous les ouvrages que possédait la bibliothèque et qui ont malheureusement disparu dans l’incendie de 1915.

Son honorabilité, les services qu’il avait rendus, ses connaissances scientifiques et littéraires, son nouveau poste de bibliothécaire, lui donnent accès à l’Académie d’Arras en 1819. Il ne semble pas y avoir joué un rôle particulier.

Sources

État civil : décès, AD62, 5MIR 041/54, p 81/1338.

BESNIER Georges, Les trente fauteuils de l’Académie d’Arras, Le Courrier du Pas-de-Calais, 20-26 avril 1937.

TOURSEL Auguste « Paroles prononcées sur la tombe de M. Pochon par M. Toursel, fils, docteur en médecine », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. VIII (1825), p. 93-99.

Agnès et Gérard Devulder