Achicourt 21.06.1867 – Le Mans 21.08.1951. Ingénieur, directeur d’une agence d’assurances, poète.

Élu en 1911 pour succéder à l’ingénieur général des Mines Félix Adrien Louis Leprince-Ringuet, sur le 12e fauteuil, il est reçu le 12 juin 1912 par le président Gustave Acremant. Il quitte Arras pendant la guerre, et n’y revient pas. Démissionnaire en octobre 1921, il est remplacé le 25 novembre 1921 par Émile Poiret.

Edmond Pilat est issu d’une riche famille rurale de Brebières (fabricant de sucre) qui compte de nombreux notables : son père Théodore (1823-1907) est conseiller général, son oncle Charlemagne est un des fondateurs de la faculté de médecine de Lille, un autre oncle, Louis, a été maire de Brebières, président de la première section des Agriculteurs de France et président du Comité des fabricants de sucre de l’arrondissement d’Arras.

À la mort de son père, il reprend les affaires familiales avec sa mère Hélène de Songnis. Déjà reçu chez les Rosati, il avait été aussi deux fois lauréat du concours de poésie de l’Académie, une fois pour Flora où il se montre préoccupé des grands problèmes sociaux, une autre fois pour Par les Chemins.

À peine reçu à l’Académie, il se voit confier, en novembre 1912, le rapport sur le concours de poésie. Auteur de nombreuses poésies, d’essais, d’un délicieux acte en vers : L’Amoureux des Roses, il rédige son discours de réception en vers, se demandant gravement s’il y a un antagonisme entre la science et l’imagination.

Réfugié à Paris pendant la guerre, il est en lien avec l’industriel arrageois Eugène Guerrin qui anime une amicale des réfugiés de l’Artois et qui l’aide à publier un de ses recueils de poésies, sous le titre « Arras, les Huns ont passé là », vendu au profit des sinistrés d’Arras. Le fils d’Eugène, Aimé Guerrin, « l’abbé Guerrin », resté à Arras sous les bombardements, rédacteur du célèbre Lion d’Arras, se sert de l’un de ses poèmes, consacré au lion du beffroi d’Arras, pour galvaniser las Arrageois restés dans leur ville, et le publie dans Le Lion d’Arras le 25 juillet 1916 :

Il campe sur son faîte, le Lion de l'Artois,

Et fier de la cité glorieuse et tenace,

Dans un geste qui veut protéger tous ses toits,

Lève bien haut sa griffe et dresse la menace

De sa pique dorée où s’accroche un soleil.

Après avoir quitté Arras pour Paris, Edmond Pilat demeure membre honoraire de l’Académie, et correspond avec elle : deux de ses envois sont publiés en 1923 et 1926.  

Il était l’époux de Jeanne Cornuau dont le père avait été secrétaire de Gambetta puis de Thiers pendant « l’année terrible » (août 1870-juillet 1781). Sa sœur Hélène a épousé Jules Grardel (1861-1956) élu à l’Académie en 1927.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

« Vive l’Empereur ! », sur un dessin reproduisant un tableau de Raflet, MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 94.

Pour les morts du « Vendémiaire », MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 95-96.

Discours de réception le 27 juin 1912, MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 216-233.

Rapport sur le concours de poésie (1912), MAA, 2e série, t. XLIII (1912), p. 273-286.

Rapport sur le concours de poésie et de littérature (1913), MAA, 2e série, t. XLIV (1913), p. 187-200.

Chansons, MAA, 2e série, t. XLIV (1913), p. 108-112.

À propos pour le 150e anniversaire de la constitution de l’Académie, MAA, 3e série, t. III (1923), p 181-184.

Variations sur des thèmes connus, MAA, 3e série, t. V (1926), p. 105-126.

Gérard Devulder