Georges Paris
Georges Paris

Arras 23.09.1895 – Arras 21.10.1970. Médecin.

Élu le 1er juin 1945 pour succéder à Jules Mathon sur le 9e fauteuil. Président de 1953 à 1956, vice-chancelier de 1965 à 1967. Il est remplacé en 1971 par le notaire Marcel Tricart.

Fils de l'académicien Jean Paris, et le petit-fils de l'académicien Auguste Paris, il fait toute sa scolarité au collège Saint-Joseph d’Arras, de 1900 à 1914, mais passe le baccalauréat en 1915 à Châlons-sur-Saône où sa famille s’est réfugiée après les premiers bombardements d’Arras. Victime d’une grave lésion à la jambe au début de l’année 1914, il est profondément mortifié de se voir réformé définitivement. Fidèle à la tradition familiale, il s’inscrit à la faculté de droit de Dijon et décroche facilement sa première année de licence. C’est alors qu’il s’affirme et décide de renoncer à une carrière juridique pour s’orienter vers la médecine. Il est marqué, lors de ses études à la faculté de médecine de Lyon, par des professeurs profondément humains. En 1919, il gagne Paris pour terminer son externat. En 1920, il remplace pendant quelques semaines, dans sa clinique de Petite-Synthe, le docteur Louis Dewèvre dont il connaît la famille depuis plusieurs années. Il épouse Madeleine, l’une des filles du médecin, le 18 avril 1921. Il soutient sa thèse en 1923 et obtient en outre un diplôme de médecine légale. Il s’installe à Arras, rue des Gauguiers (aujourd’hui rue du Général Barbot), dans la maison de ses grands-parents maternels Viltart, une des rares maisons d’Arras intacte au sortir de la guerre. Ouvert au progrès, il y installe un des premiers appareils de radiologie. Plus tard il s’initie également à l’homéopathie et à l’acupuncture. Il suit, en 1928, à la faculté de Strasbourg, des cours sur le cancer et la tuberculose. Pendant la seconde guerre mondiale, privé de sa voiture à essence, il utilise une voiturette électrique.

Il s’installe à Arras, rue des Gauguiers (aujourd’hui rue du Général Barbot), dans la maison de ses grands-parents maternels, une des rares maisons d’Arras intacte au sortir de la guerre. Ouvert au progrès, il y installe un des premiers appareils de radiologie. Plus tard il s’initie également à l’homéopathie et à l’acupuncture. Avide de connaissances, il suit en 1928 à la faculté de Strasbourg des cours sur le cancer et la tuberculose. Désintéressé et désirant se mettre au service du plus grand nombre, il délaisse une clientèle privée lucrative, passe le concours de médecin des Hospices d’Arras et accepte la charge du service de pédiatrie et du suivi de l’hospice des vieillards. Il est également médecin attitré de l’orphelinat du Père Halluin, de l’institution Saint-Joseph, du couvent-pensionnat du Bon-Pasteur, du service de santé des cheminots d’Arras… Pour beaucoup d’Arrageois modestes, il devient vite « le bon docteur » Paris.

Il joue un rôle public essentiel pendant le second conflit mondial. Pendant les jours tragiques de mai 1940, il ne quitte pas Arras où il reste le seul médecin civil. À son poste dans l’hôpital Saint-Jean lors des bombardements du 23 mai 1940, il réussit à faire évacuer les malades et les nombreux soldats blessés lorsque les incendies de la rue des Teinturiers se propagent à l’hôpital et le détruisent en grande partie. Cet acte courageux est récompensé plus tard par la croix de Guerre. Pendant l’Occupation, médecin de la prison, il prodigue ses soins tant aux détenus civils qu’aux patriotes arrêtés par l’occupant. Plus tard, devenu académicien, il a raconté, dans deux récits précieux, ces moments douloureux de l’histoire d’Arras.

Admis à l’Académie d’Arras en 1945, il y assume la présidence de 1953 à 1956. À ce titre il accueille le duc de Lévis-Mirepoix de l’Académie Française et le professeur Van Kalken, de l’Académie Royale de Belgique, reçus comme membres d’honneur le 9 mai 1954. Faute de place, l’Académie n’a pas publié ses communications sur le musicien arrageois Léonce Georges et sur Constantin Norman, maire d’Arras sous le Directoire. N’ont pas été publiées non plus sa « Promenade à Arras en 1656 » dans sa réponse au discours de réception du général de la Bretesche (honoraire) le 10 octobre 1954, ni ses considérations sur « le chant grégorien » dans sa réponse au discours de réception du chanoine Beilliard, maître de chapelle à la cathédrale, le 20 novembre 1955.

Profondément chrétien, il a été maïeur de la Confrérie de Notre-Dame-des-Ardents (dont il a transféré les archives aux Archives de la ville d’Arras) et membre du conseil de fabrique de la paroisse Notre-Dame-en-Cité. Il est chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand.

Son épouse, Madeleine Paris-Dewèvre (Dunkerque 15.05.1899 - Arras 01.04.1976), a été une femme en avance sur son temps. Scolarisée à domicile sous la direction de son père, elle poursuit ses études en Angleterre puis à Neuilly dans le célèbre cours privé de Madeleine Daniélou. Bachelière en 1916, elle réussit une licence d’Anglais en 1917. De retour à Petite-Synthe elle fait fonction d’interprète et d’aide infirmière dans l’hôpital militaire installé par les Anglais dans la clinique de son père. Après la guerre, elle dirige la restauration de la clinique. Mariée en 1921, elle utilise ses loisirs dans la capitale où son mari achève ses études de médecine, pour suivre les cours de dessin du peintre aquarelliste Pierre Vignal, et commence à peindre des aquarelles qu’elle expose plusieurs années de suite au Salon des artistes français. Après l’installation de son mari à Arras en 1923, elle devient d’abord son assistante. Elle entre en 1927 au Comité d’Arras de la Croix-Rouge Française, puis obtient en 1932 un diplôme d’état d’infirmière, Elle contribue activement en 1935 à la création de l’école d’infirmières d’Arras où elle enseigne jusqu’en 1965. Elle assume la vice-présidence du Comité de 1940 à 1967. À l’automne 1940, elle est appelée à siéger au nouveau conseil municipal d’Arras où elle est chargée de la commission d’assistance. Son mandat cesse à la Libération. Elle est assesseur au tribunal pour enfants d’Arras à partir de 1945 à 1957 et reçoit en 1968 la médaille de l’Éducation Surveillée. Elle est encore membre de la Commission des monuments historiques depuis 1941 et publie en 1966 « Un village d’Artois à travers l’histoire : Duisans ». Elle participe à la création du musée diocésain d’art sacré avec l’abbé Jean Lestocquoy en 1933, et devient ensuite membre de la commission diocésaine d’art sacré. Elle s’est dépensée sans compter au service des paroisses d’Arras. Après le décès de son mari, elle donne à l’Académie d’Arras, le 8 février 1974 une communication sur l’histoire de la famille Paris : « Une famille d’Arras à travers deux siècles d’histoire : 1780-1970 ». Elle a été en mars 2021 l’une des quinze « Dames d’Arras » dont la photographie et la biographie ont été exposées sur les grilles du beffroi, à l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes.

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Lettres inédites du sénateur Auguste Paris, MAA, 5e série, t. 4 (1960-1965), p. 37-43.

Arras pendant les journées de mai 1940 et les mois suivants, MAA, 5e série, t. 2 (1955-1959), p. 11-52.

La prison d’Arras de 1940 à 1945, MAA, 5e série, n°2 (1955-1959), p. 100-112.

Éloge funèbre de Monsieur Lemaire prononcé sur sa tombe le 8 mars 1955, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 85-86.

Éloge funèbre de Monsieur Savagner, à la séance du 25 février 1955, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 84-85.

Éloge de Monsieur le chanoine Fournier prononcé à l’issue de la cérémonie funèbre, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 66-67.

Éloge funèbre de Monsieur le chanoine Foulon, prononcé à l’issue de ses funérailles à Frémicourt, le 10 décembre 1954, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 64-65.

Léopold Malpeaux, 1935-1952, MAA, 5e série, n°1, (1945-1955), p. 39-40.

Fernand Anselin, notice nécrologique, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 20-21.

Docteur Woillez, notice nécrologique, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 13-14.

Jules Mathon, notice nécrologique, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 8-10.

Le docteur Henri Brassard, notice nécrologique, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 5-6.

Note du président, MAA, 5e série, n°1 (1945-1955), p. 1-2.

Autre publication

Un demi-siècle de vie arrageoise, 1900-1950, Souvenirs d’un témoin, Arras 1971

Sources

Archives de l’Académie d’Arras, TRICART Marcel, hommage au docteur Georges Paris dans son discours de réception le 27 mars 1972.

État civil : mariage, AD 59, 3 E 13385, p. 86/175.

Registre matricule : Arras, 1915, 624.

Michel Beirnaert