Jean Paris
Jean Paris

Arras 06.12.1867 – Arras 01.01.1940. Docteur en droit, avocat et homme politique.

Élu en 1899 pour succéder sur le 19e fauteuil à l’industriel Louis Blondel il est reçu le 27 mai 1901 par l’abbé Louis Rambure. Vice-chancelier de 1920 à 1923. Il est remplacé en 1941 par l’avocat Philippe Gerber

Il est le fils de l'académicien Auguste Paris et le père de l'académicien Georges Paris.

Après ses études au collège Saint-Joseph à Arras, il fait son droit à la faculté catholique de Lille de 1885 à 1888 (il préside la conférence des étudiants en droit en 1888). Il s’inscrit ensuite au barreau d’Arras pour être l’auxiliaire de son père et continuer sa formation sous sa direction. Il soutient sa thèse de doctorat à la faculté de Paris en 1892, avec deux mémoires : en droit romain, « La poursuite d’office en matière de délits publics » et en droit français, « Les rapports du juge d’instruction et du ministère public ». 

Sa formation achevée, il épouse le 21 juin 1894 Gabrielle Viltart, fille du notaire Georges Viltart et nièce de l’avocat et académicien d’Arras Léonce Viltart.

Il exerce son métier d’avocat avec beaucoup d’humanité, il plaide gratuitement pour les ouvriers et acquiert une large audience dans les classes moyennes d’Arras. Avocat de l’évêché, lors de la « guerre scolaire », il soutient notamment Mgr Williez en 1910 quand il est assigné devant le tribunal civil d’Arras par l’amicale des instituteurs à propos des manuels scolaires. Il est membre du bureau de la Société des pères et mères de famille catholiques, constituée à Arras en 1903 pour ouvrir de nouvelles écoles libres après l’expulsion des congrégations religieuses.

Chrétien convaincu, il est membre du conseil paroissial de l’église Saint-Nicolas-en-Cité, et mayeur de la confrérie de Notre-Dame-des-Ardents. Il préside l’Association des anciens élèves de l’institution Saint-Joseph à Arras en 1919, et il est membre du conseil d’administration des Facultés catholiques de Lille jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent.

Ce républicain de droite entre au conseil municipal d’Arras à l’occasion d’une élection partielle en 1899, et il est réélu en 1904. Il adhère à l’Action libérale populaire fondée en 1902. Ce parti non confessionnel, voulait rassembler tous les « honnêtes gens » et être le creuset voulu par Léon XIII où s'uniraient catholiques et républicains modérés pour soutenir une politique de tolérance et de progrès social. Il devient conseiller général (Arras-Sud) en 1910 et il le reste jusqu’en 1940. Plusieurs fois candidat malheureux aux élections législatives, il menace sérieusement le socialiste Raoul Briquet lors de celles de 1914 (Arras I).

Lieutenant de réserve, libéré de toute obligation militaire en 1911, il participe activement, fin août - début septembre 1914, à l’organisation d’une ambulance dans l’ancien couvent du Saint-Sacrement mis à la disposition de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) par l’évêque d’Arras. Avec son épouse, Gabrielle, et leurs filles Jeanne et Lucienne, il se dépense sans compter pour les soldats qui affluent de Belgique et du Nord après l’échec de la bataille des frontières. Réintégré au 59e RTI le 27 mars 1915, il est affecté jusqu’au 10 février 1919 à l’état-major de la place de Châlons-sur-Saône. Après-guerre, il devient vice-président de la Société de secours aux blessés militaires, qui installe à Arras en 1935 la première école d’infirmières de la région.

Académicien depuis 1899, il est rapporteur du concours de poésie de 1901 à 1908, vice-chancelier de 1920 à 1923, et c’est lui qui répond au discours de réception de Mgr Julien le 26 avril 1922.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Réponse au discours de réception de M. le chanoine Abel Barbier le 17 décembre 1925, MAA, 3e série, t. V (1925), p. 187-202.

Réponse au discours de réception de Mgr Julien le 26 octobre 1922, MAA, 3e série, t. II (1922), p. 181-194.

Réponse au discours de réception de M. Tierny le 27 juin 1912, MAA, 2e série, t XLIII (1912), p. 204-215.

Rapport sur le concours de poésie de 1909, MAA, 2e série, t. XL (1909), p. 414-426.

Rapport sur le concours de poésie de 1905 MAA, 2e série, t. XXXXVI (1905), p. 217-231.

Rapport sur le concours de poésie de 1904, MAA, 2e série, t. XXXV (1904), p. 121-129.

Rapport sur le concours de poésie de 1903, MAA, 2e série, t. XXXIV (1903), p. 444-459.

Rapport sur le concours de poésie de 1902, MAA, 2e série, t. XXXIII (1902), p. 437-453.

Rapport sur le concours de poésie de 1901, MAA, 2e série, t. XXXII (1901), p. 256-271.

Discours de réception le 27 mai 1901, MAA, 2e série, t. XXXII (1901), p. 41-56.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 041/40, p. 341/1301 ; mariage, AD 62, 3 E 041/453, p. 34/77.

GUISLIN Jean-Marc, « Paris Jean », in M. Beirnaert, X. Boniface, A. Cassan, Y.-M. Hilaire (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2013, p. 430-431.

HILAIRE Yves-Marie, Une chrétienté au XIXe siècle ? La vie religieuse des populations du diocèse d’Arras (1840-1914), 1979.

GERBER Philippe, « In mémoriam, Un avocat d’Arras, Jean PARIS », Mémoires de l’Académie d’Arras, 4e série, t. 1er, (1941), p. 159-168.

 Michel Beirnaert