Vis-en-Artois 21.02.1836 – Équihen 06.02.1923. Vétérinaire, chef du service vétérinaire départemental, sénateur du Pas-de-Calais de 1897 à 1920.

Élu en 1899 pour succéder à Henri Loriquet sur le 15e fauteuil, il est reçu le 27 mai 1901 par l'abbé Charles Rohart président. Ayant quitté Arras, il démissionne en octobre 1921, et il est remplacé en 1922 par le général Leleu.

 Fils d’un « marchand-épicier », lui-même propriétaire, agriculteur, vétérinaire, il accepte rapidement de prendre des responsabilités importantes et devient directeur départemental des services vétérinaires, secrétaire de la Société de médecine vétérinaire du Nord-Pas-de-Calais, président d’honneur du Cercle agricole. Il s’intéresse aux problèmes provoqués par les épizooties, mais aussi aux questions d’hygiène sociale. 

Sous le Second Empire, républicain progressiste, Jules Viseur combat la candidature officielle et le plébiscite.

Membre du comité d'armement du Pas-de-Calais, sous le gouvernement de la défense nationale, il fut chargé en cette qualité d'acheter environ trois cent chevaux pour les besoins de l'armée du Nord.

Il reçoit la Légion d’honneur en 1872, à la demande du ministère de l’Agriculture, pour avoir recouru aux méthodes les plus rigoureuses dans la lutte contre la peste bovine apportée par les Prussiens lors de l’occupation de la guerre de 1870.

En 1873, dans une lecture à l'Académie de médecine, il a démontré en particulier « l’unité de la tuberculose humaine et bovine et sa facile inoculabilité sous ces deux origines, même aux carnivores ». Il publie de nombreux travaux sur l'agriculture et l'économie du bétail. Spécialisé dans la race chevaline, on lui doit une Histoire du cheval boulonnais ; ses Récits et Pensées conserveront le souvenir de son originale personnalité, d’une droiture si sympathique.

En 1893, il accepte d'être candidat à l'élection législative dans la 2e circonscription d'Arras contre le candidat conservateur ; il obtient 9.704 voix contre 9.791 à Tailliandier, qui est réélu. Il a plus de chance le 1er août 1897 où, au premier tour de scrutin, il est élu sénateur en remplacement de Camescasse, décédé, par 1.499 voix sur 1.798 votants. Dès son élection au Sénat il cesse d'exercer ses fonctions de chef du service vétérinaire départemental. Son mandat lui est renouvelé le 28 janvier 1900, toujours au premier tour de scrutin, par 1.189 voix sur 1.792 votants. Il reste sénateur du Pas-de-Calais jusqu’en 1920, inscrit au groupe de l'Union républicaine.

Il meurt en 1820, dans sa maison d’Equihen où il s’est retiré pendant la guerre, sans avoir repris contact avec l’Académie.

 

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 27 mai 1901, MAA, 2e série, t. XXXII (1901), p. 10-27

 Autres publications 

Récits et Pensées, 1906.

Histoire de la race chevaline boulonnaise. De son évolution depuis ses origines il y a deux mille ans. 1896.

Nouvelle invasion de la clavelée dans le département du Pas-de-Calais. 1878.

Un cas de morve sur l’homme, historique de la maladie, résultats d’inoculation au cheval, à l’âne, à la chèvre. 1876.

De la contagiosité de la phtisie tuberculeuse. 1875.

 Sources

MÉNAGER Bernard, FLORIN Jean-Pierre, GUISLIN Jean-Marc, Les parlementaires du Nord-Pas-de-Calais sous la IIIe République, Lille,2000.

JOLLY Jean, « Jules Viseur », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), 1960.

BESNIER Georges – « Les trente fauteuils de l’Académie d’Arras », dans Le Courrier du Pas-de-Calais, 20-26 avril 1937.

ROHART Charles, Réponse au discours de réception de M. Jules Viseur, Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XXXII (1901), p. 10 à 40.

Sénat.fr, anciens sénateurs de la IIIe République, notice Viseur.

Base Léonore.

 Jean-Pierre Diers