Thérèse Wang
Thérèse Wang

Dijon (Côte-d’Or) 31.08.1922 - Maison-Alfort (Val-de-Marne) 19.11.2019 (voir article). Professeure d’allemand retraitée, guide conférencière, ambassadrice de la culture chinoise à Arras.  

Élue à l’académie d’Arras en 2007 pour succéder à Marie-Rose MILLOT sur le 6e fauteuil, elle est reçue le 15 juin 2008 par Odile Parsis-Barubé.

Elle est la fille unique de Charles Vinant et de Gabrielle Gaby Simon. Elle arrive dans le nord de la France quand son père devient chef de la comptabilité à l’agence d’Arras de la Banque de France, obtient son baccalauréat à Arras en juillet 1939, et commence ses études supérieures à Lille. En mai 1940, elle quitte précipitamment Arras avec sa mère, pour Quimper, après que son père eut reçu l’ordre de transférer les fonds du Quartier général britannique déposés à la Banque de France d’Arras, vers l’ouest de la France, afin d’éviter que ce trésor ne tombe aux mains des Allemands. Rentrée à Arras en octobre 1940, elle reprend ses études, et obtient sa licence d’allemand en 1943. Elle commence à enseigner l’allemand au cours privé Montalembert à Bully-Grenay, d’octobre 1942 jusqu’au printemps 1944, puis, à la rentrée 1944, au collège de jeunes filles d’Arras. Après la guerre, elle s’engage comme interprète traductrice auprès du Gouvernement militaire de la Zone française d’Occupation. Elle passe deux ans à Baden-Baden, dans un pays vaincu et ruiné et en même temps elle bénéficie des manifestations culturelles de haut niveau organisées par les autorités françaises, visite le pays et multiplie les contacts avec la population. Reçue au CAPES d’allemand en 1947, puis à l’agrégation en 1956, elle fait toute sa carrière d’enseignante au Lycée de Jeunes-Filles d’Arras où elle lance les échanges scolaires franco-allemands et se bat pour ouvrir les établissements scolaires à la culture et au patrimoine. Conseillère pédagogique pendant plusieurs années, elle est sollicitée pour accéder au poste d’IPR (inspecteur pédagogique régional), ce qu’elle refuse.

À Arras, elle fait partie du cercle d’intellectuels qui, autour du couple Léonce et Marie-Paule Petitot, s’ouvrent à la musique contemporaine, au cinéma d’art et d’essai, aux grands problèmes des années 1970-80. Grande voyageuse, elle fait un périple qui la mène aux Etats-Unis, au Mexique, au Guatemala et plus tard, en Inde. Outre sa passion pour la civilisation aztèque, elle s’initie à la langue chinoise avec Lian Tseng Wang (Pékin, 18.02.1909-Arras 20.04.1987), alors étudiant chinois à l’école des Hautes Etudes internationales, qu’elle épouse le 3 septembre 1979 à Arras. Elle multiplie alors les voyages en Chine avec son époux, jusqu’à son décès, puis seule, puis avec des groupes d’Arrageois. Elle consigne la chronique de ses voyages en Chine dans des carnets d’une grande tenue dont deux, magnifiquement illustrés, font, en 2005 et 2007, l’objet d’une publication par l’Université pour Tous de l’Artois. Elle contribuera aussi à la création de l’institut Confucius à Arras, le 23 octobre 2008 et à son partenariat avec l’Université d’Artois.

Devenue membre correspondant de l’Académie d’Arras, elle donne en 2001 une communication sur l’armée enterrée en terre cuite de Xian : Quin Shi Huang Di, premier empereur de Chine, la sépulture. Admise comme résidente en 2007, elle a donné le 18 février 2009 une communication intitulée : Dans l’empire du Milieu, que représente la province de Sichuan ?

Sa vie durant, elle a encouragé les échanges culturels entre nations : avec l’Allemagne tout d’abord, avec la Russie, puis la Chine. D’une grande générosité, elle décelait le bon fonds dans chaque personne qu’elle côtoyait. Elle avait une grande ouverture d’esprit et n’arrêtait jamais d’appendre. À l’âge de la retraite, après avoir obtenu un diplôme d’histoire de l’art et passionnée des monuments historiques, elle s’engage comme guide conférencière d'Arras, occasion pour elle de communiquer ses vastes connaissances. Même au-delà de ses 90 ans, elle prenait encore des cours d’informatique.

Elle passe ses six dernières années dans la maison de retraite Simone Weil à Maisons-Alfort pour se rapprocher de ses dévoués petits-neveux d’origine chinoise. Elle décède à l’âge de 97 ans. Elle est inhumée le 4 décembre 2019 à Arras, où une rue porte désormais son nom.

Agnès et Gérard Devulder

Publications

« Voyage au sud de la Chine, 2006 : des confins du Tibet à la mer de Chine méridionale », Université pour tous, Arras.

« L’étonnante odyssée du trésor de guerre de l’état-major britannique », Le Monde, 28 août 2010

Sources :

Contact avec un petit-neveu : Baichuan Zheng

Correspondance personnelle de Thérèse Wang

PARSIS-BARUBÉ Odile, Réponse au discours de réception de Thérèse Wang, le 15 juin 2008

Souvenirs des familles Lefranc-Simon : http//g.lefranc.pagesperso-orange.fr