Eugène Desprez
Eugène Desprez

Caen 29.05.1874 – Rennes 19.08.1951. Chartiste, docteur ès lettres, archiviste départemental du Pas-de-Calais.  

Élu en 1906 pour succéder à Édouard Sens sur le 11e fauteuil reçu par Victor Barbier le 22 novembre 1906. Il est remplacé en 1909 par Jules Sion.

Favorisé par la carrière universitaire de son père proviseur à Caen puis au lycée Henri IV à Paris et par un goût très vif pour les études historiques, Eugène Desprez est remarqué par son professeur de philosophie Henri Bergson. En 1894, il est admis à l’École des Chartes. Sorti en bon rang dans la promotion de 1898 avec une thèse sur Hugues Aubriot, prévôt de Paris sous Charles V, il est envoyé à l’École française de Rome de 1898 à 1902. Il participe à la publication des actes de deux papes d’Avignon, Clément VI et Innocent VI, dont il étudie la correspondance diplomatique. Il y trouve la matière d’une thèse sur la Papauté et les origines de guerre de Cent ans qui obtint le prix Gobert.,

En 1905, il est nommé archiviste départemental du Pas-de-Calais et bibliothécaire-archiviste à Arras. Il s’intéresse à Robespierre dont il entreprend d’éditer les œuvres complètes. Son œuvre essentielle reste l’inventaire détaillé du fonds de l’abbaye Saint-Vaast, ainsi que son recueil sur les Volontaires nationaux de 1797.

Sa réception à l’Académie d’Arras en 1906 crée un malentendu difficile à dissiper : après l'éloge de son prédécesseur (Édouard Sens), Desprez fait une critique acerbe de la tradition dont Victor Barbier, qui le "reçoit", est un fervent défenseur. La réponse aigre-douce de Barbier ressemble à une remontrance et invite fermement à fuir "l'acrimonie d'Alceste" et à lui préférer "la bonhomie de Philinte". Le départ de Desprez est dès lors inévitable, et il démissionner en 1909.

Ses titres lui donnant accès à l’enseignement supérieur, il est nommé à la faculté de Lettres de Rennes le 18 juillet 1913, d’abord en qualité de chargé de cours puis de professeur. Lieutenant de réserve en 1914, il s’élève en grade et termine la guerre colonel. Il reprend ensuite ses cours à la Faculté de Rennes, participe à de grands congrès historiques, mène des recherches sur les grandes découvertes. Après son départ en retraite le 30 septembre 1941, il reste très actif : conférences à l’étranger, nombreux articles dans plusieurs journaux. Il est empêché d’en faire un usage plus savant par une mort brutale.

Publication dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Discours de réception le 22 novembre 1906, MAA, 2e série, t. XXXVIII (1907), p. 34-44.

Parmi ses nombreuses publications (catalogue complet sur data.bnf.fr)

Histoire du Moyen-Âge, 1938.

Impressions d’Allemagne, 1933.

Les Grands voyages et les grandes découvertes jusqu'à la fin du XVIII° siècle, origines, développement, conséquences, 1930.

La Conférence d'Avignon, 1344. L'arbitrage pontifical entre la France et l'Angleterre, 1925.

Études de diplomatie anglaise, de l’avènement d’Édouard 1er à celui de Henri VII (1272-1485), 1908.

Les Volontaires nationaux (1791-1793), étude sur la formation et l’organisation des bataillons, d’après les archives communales et départementales, 1908

Les origines républicaines de Bonaparte, 1908.

Rapport sur les archives départementales du Pas-de-Calais (1907-1908), 1908.

Les opérations de la vente des Biens nationaux, organisation générale et direction centrale, 1907.

Les préliminaires de la guerre de Cent ans, la papauté, la France et l’Angleterre, 1328-1342, 1902

Les ambassades anglaises pendant la guerre de Cent ans, catalogue chronologique, 1327-1450, 1900.

 Sources 

POCQUET DU HAUT JUSSE B. A., « Eugène Déprez (1874-1951 », note biographique, Bibliothèque de l’École des Chartes, 1952.

POCQUET DU HAUT JUSSE B. A., « Eugène Déprez (1874-1951) », notice nécrologique, dans les Annales de Bretagne et pays de l’Ouest, 1952.

BESNIER Georges, Les Trente fauteuils de l’Académie d’Arras, 1937.

BARBIER Victor, Réponse au discours de réception de M. Eugène Desprez, MAA, 2e série, t. XXXVIII (1907), p. 45-52.

Agnès et Gérard Devulder