Arras (paroisse Saint-Jean-en-Ronville) 02.05.1714 - Arras (paroisse Saint-Jean-en-Ronville) 07.01.1776. Avocat, professeur à l’école militaire, journaliste et auteur dramatique.

Élu le 10 novembre 1742 pour succéder à Benoît-François Lallart de Berles sur le 24e fauteuil. Il est remplacé en 1746, après son départ pour Paris, par l'avocat Jean-Baptiste Denis de Riacourt.

Il est le fils de Philippe Bauvin et de Barbe Cappois. Issu d’une famille honorable, mais très modeste, il peut néanmoins faire d’excellentes études, et finalement, il est reçu avocat au parlement de Paris. « Homme de sens et homme de goût »,  il est aussi « laid et bancal », et de ce fait, « trop timide pour se livrer à l’art oratoire » (Marmontel), et il ne plaide pas.  

C’est à ce moment que la Société littéraire d’Arras l’accueille en son sein. Il est âgé de vingt-huit ans. Il y donne en 1744 une Ode sur le rétablissement de la santé du Roi, et une Ode chrétienne. Mais, pressé de rejoindre Paris, il en démissionne rapidement.

À Paris, en 1746, il fait la connaissance de Jean François Marmontel, et il entreprend avec lui un journal intitulé l’Observateur littéraire qui cesse de paraître après huit numéros. Il collabore aussi avec le Mercure de France et le Journal encyclopédique.

Peu doué pour gérer sa carrière et craignant de se mettre en valeur, il accepte alors une chaire de professeur à l’école royale militaire (Paris ? Arras ?), « place peu rétribuée qu’il remplit avec honneur » (Albertine Clément-Hémery) jusqu’à ce qu’il en soit réformé, en 1772, en raison de son âge (58 ans).

C’est alors, tardivement, qu’il se fait connaître en composant une tragédie, Arminius, pour tenter d’obtenir la pension de 600 livres promise par les États d’Artois au poète qui célèbrerait un héros artésien. Las, les comédiens du Théâtre français, à qui elle est transmise, refusent de la jouer. Il revient à la charge en la faisant imprimer, après quelques corrections, sous le titre « Arminius ou les Chérusques, tragédie tirée du théâtre allemand », et il obtient finalement que les acteurs la jouent. Mais ils le font avec tant de mauvaise grâce que le public proteste. L’affaire fait du bruit. Finalement, le comte d’Artois s’intéresse au sort de Bauvin et lui fait avoir la pension promise par les États.  Il peut en vivre chichement jusqu’à son décès à Arras en 1776.

Publications

Arminius, tragédie, 1769.

Arminius ou Les Chérusques, tragédie tirée du théâtre allemand, 1772.

Projet d'histoire de la province d'Artois, Arras.

Sentences de Publius Syrus, traduites du latin.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 041/7, p. 1249/1370 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/8, p. 695/1347.

MARMONTEL Mémoires, livre III, p. 147, sq., 1800.

MICHAUD, « Bauvin », Biographie universelle, ancienne et moderne, volume 3, 1811.

CLÉMENT née HÉMERY Albertine, « Bauvin », in « Extrait de la biographie des hommes célèbres du département du Pas-de-Calais », Mémoires de l’Académie d’Arras, 1ère série, t. XVIII (1839), p. 157-160.

VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras, 1872.

CARDEVACQUE A. de, Dictionnaire biographique du département du Pas de Calais, Arras, 1879, p. 40.

GUÉNOT Hervé, « Bauvin », in Dictionnaire des journalistes,  http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/

La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, t. 5, « Bauvin », p. 911.

Michel Beirnaert