Benoît Clapeyron

Paris 26.02.1799 – Paris 28.01.1864. Ingénieur des Mines, constructeur des premières lignes de chemins de fer en France.

Élu en 1835 pour succéder à Guillaume Lenglet sur le 22e fauteuil. Il est remplacé en 1836 Léopold Ledru

Fils de Claude Clapeyron, négociant, et de Marie Agathe Godde. Il est élève des Oratoriens du Collège de Juilly de 1808 à 1814, puis de l’École polytechnique, de 1816 à 1818. Il complète sa formation à l’École d’application des Mines. À sa sortie, en 1820, il est détaché à Saint-Pétersbourg, en compagnie de son ami le mathématicien Gabriel Lamé, afin d’y former les élèves de l’Institut et Corps du génie des voies de communication. Il y enseigne la mécanique et la physique appliquée, ainsi que l’art des constructions. À la demande de l’architecte Auguste Ricard de Montferrand chargé par Alexandre 1er de reconstruire la cathédrale Saint-Isaac, Lamé et Clapeyron calculent en 1821 la dimension exacte de sa grande coupole entièrement métallique et son agencement dans la construction. Par la suite, le gouvernement russe confie aux deux jeunes ingénieurs la construction de ponts suspendus. Après les événements de juillet 1830, la tension s'aggrave subitement entre la France et la Russie, et les deux amis doivent rentrer en France.

Revenu à Paris en 1831, Clapeyron enseigne à l’École des Ponts et Chaussées, où, dès 1844, il est titulaire de la chaire du cours de machine à vapeur.

En 1834, il réside à Arras, où il est « Ingénieur ordinaire des Mines du département du Pas-de-Calais ». Son épouse, Mélanie Vasseur, y met au monde leur fils, Georges Arthur, le 1er décembre 1834. L’acte de naissance donne l’adresse du couple (77 rue Baudimont, à proximité des ateliers d’Alexis Hallette), et l’un des témoins signataires de l’acte est Alexis Hallette.  

Au cours de ce séjour à Arras, Clapeyron est vraisemblablement introduit à l’Académie par Alexis Hallette qui y siège depuis 1817, et il y est élu en 1835 au 22e fauteuil. Il succède au juge de paix Guillaume Lenglet. Toutefois, rapidement, ses compétences le rappelent à Paris et il quitte l’Académie. Dès 1836, le 22e fauteuil est réattribué au docteur Léopold Ledru.

Saint-simonien, Clapeyron est un des principaux promoteurs du chemin de fer : il rédige les projets et dirige la construction de la ligne de Paris à Saint-Germain (1835-1837), de Paris à Versailles-rive droite (1836-1839) ; il rédige encore études et projets du chemin de fer du Nord (1837-1845), et participe à la construction des lignes du Midi (1852).

Le 22 mars 1858, il est élu membre de l'Institut, à l’Académie des Sciences, à la place laissée vacante par la mort du mathématicien Cauchy. Son nom est inscrit sur la tout Eiffel avec celui de soixante et onze autres savants.

Publications

Clapeyron est l’auteur de très nombreuses publications à caractère scientifique et technique, dont :

Vues politiques et pratiques sur les travaux publics en France, en coll. avec Gabriel Lamé et Stéphane et Eugène Flachat, Paris, Imprimerie d’Éverat, 1832.

 Sources

État civil : naissance de son fils Georges Arthur : AD62, 5 MIR 041/36  

Annales des Mines

École polytechnique. Le livre du centenaire, 1794-1894, Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897, 3 vols., vol. I, p. 122-159, 161, 194-198 (biographie), 221 et 422 ; vol. III, p. 135, 221, 224, 229, 257, 566 et 579.

Légion d’honneur, base LÉONORE, dossier Clapeyron.

Wikipedia, notices Gabriel Lamé, Émile Clapeyron, cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg.

VAN DRIVAL, Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras (Depuis sa fondation, en 1737 jusqu’à nos jours), Arras, A. Courtin, 1872.

 

Jean-Pierre Diers et Michel Beirnaert