Bapaume 21.08.1927 – Beaurains 05.02.1985. Artiste peintre.

Élu le 29 juin 1979 pour succéder à Henri Caudron sur le 15e fauteuil, reçu le 22 mars 1981. Il est remplacé en 1987 par Emmanuel Delétoille.

Lucien Langlet baigne très tôt dans un milieu artistique : son père Daniel Langlet est peintre décorateur et, à ses moments de loisirs, peintre animalier. À seize ans, le jeune homme suit les cours des Beaux-Arts de Lille, section peinture. Il est l’élève de Constant Clety et de Léonce Bocquet. Lauréat de cette école en 1947, il avait étudié en parallèle la décoration et la publicité. Lors d’un séjour à Antibes, puis de son service militaire à Marrakech, il découvre la lumière méditerranéenne. Il connaît un autre choc lors de son séjour à Rome et à Florence, à l’occasion d’une bourse de trois mois. Revenu à Lille, il se consacre pendant dix ans à la technique du vitrail dans l’atelier du maître-verrier Gaston Surty. Il expose dans de nombreux salons, notamment ceux des Indépendants et Artistes français dont il devient sociétaire. Il participe à la décoration des pavillons français aux expositions universelles de Bruxelles (1958), Montréal (1967), Osaka (1970), Philadelphie (1976), à l’exposition française de Moscou (1961)…Il reçoit de nombreuses commandes pour des entreprises, des organes de presse. C’est ainsi qu’il réalise des peintures murales à la Caisse de prévoyance artisanale et au Crédit agricole d’Arras, à la Chambre des métiers du Nord, à Lille, dans les bureaux de la Voix du Nord à Arras, Lens, Dunkerque. Il réalise et décore des stands publicitaires pour la Voix du Nord, l’Automobile-club ; il décore même des véhicules publicitaires. En 1973, il collabore à la troisième chaîne comme décorateur pour les réalisations théâtrales et culturelles. Il participe à un concours pour la création de vastes vitraux dans l’oratoire de Kerezinen en Bretagne où il travaille avec le maître-verrier d’Amiens, Claude Barre. Ils ont la mission, sur d’immenses surfaces d’illustrer les mystères du Rosaire. Il expose aussi en de nombreux lieux : en 1962, à la galerie de la Baume à Paris, en 1967, dans les salons de l’Hôtel du commerce à Arras où il présente quarante toiles montrant des paysages d’Alsace, de la côte normande, de la Somme, des dessins et des portraits ainsi que vingt-cinq gouaches rapportées du Canada. En 1970, il expose à la galerie Nithido à Tokyo, en 1973, à la galerie de Vallombreuse à Palm Beach, en 1974, à la galerie Mouffe à Paris, en 1973 et en 1975, à l’exposition des peintres figuratifs contemporains à Lille. En 1987, une rétrospective de ses œuvres est organisée à l’hôtel de ville de Bapaume. En 2005, pour les vingt ans  de sa mort, un hommage est organisé à Bapaume : rétrospective de ses œuvres, concert-poésie avec la participation des Rosati, messe en musique à l’église Saint-Nicolas.

Langlet a obtenu de nombreuses récompenses et distinctions : en 1958, médaille d’argent de l’Académie d’Arras dont il préside ensuite le jury du concours des Beaux-Arts ; en 1967, rose d’or des Rosati; en 1971, chevalier des arts et des lettres.

Travailleur acharné, homme indulgent et modeste pour qui toute vie ne doit être qu’une recherche, une acceptation des leçons de la nature, des choses et des hommes, il fait preuve d’une grande générosité notamment à l’égard des jeunes qu’il encourage en soutenant leurs initiatives. Adjoint au maire de Bapaume, président du Lions club de la même ville, à cinquante-sept ans il est victime d’un accident de voiture à la sortie d’Arras. Ses funérailles sont l’occasion de vibrants hommages dans l’église Saint-Nicolas de Bapaume qu’il a décorée de deux tableaux représentant la Vierge et la Résurrection.

Sources :

Archives des Rosati, Voix du Nord (passim), notes personnelles de Lucien Langlet.

                                                                                                          Gérard Devulder