Saint-Servan 06.09.1879 - Arras 10.06.1961. Archiviste départemental.

Élu le 12 mars 1920 en même temps que quinze autres académiciens, pour combler les vides depuis 1914, et, comme les autres, dispensé de discours de réception. Il succède à Pierre Flament sur le 29e fauteuil. Il est remplacé en 1963 par Marguerite Charageat.

Né en Ille-et-Vilaine, d’un père, caissier à la Banque de France et d’une mère sans profession, il poursuit l’essentiel de sa scolarité au collège Stanislas de Paris. Après sa sortie de l’École des Chartes, où il consacre sa thèse à Lally-Tollendal et la perte de l’Inde, il devient archiviste départemental de l’Eure (1902-1906), puis du Calvados à partir de 1906. Mobilisé du 2 août 1914 au 5 mars 1919, il sort avec la Croix de guerre (trois citations) et le grade de capitaine. Il choisit alors le département du Pas-de-Calais où il succède à Pierre Flament, tué devant Verdun le 3 août 1916.

Archiviste départemental, il assume aussi la responsabilité de la bibliothèque et des archives municipales d’Arras. Très vite intégré dans la vie culturelle du département, il est nommé membre de la Commission départementale des monuments historiques le 15 janvier 1920 et, dès la même année, est élu à l’Académie d’Arras. Conservateur des antiquités et objets d’art depuis 1927 pour le Pas-de-Calais et 1935 pour la Somme, il sillonne les routes, visite les communes et les églises, souvent aidé par l’érudition de son ami Roger Rodière. Georges Besnier multiplie les tâches et l’archiviste, par souci d’aider son prochain, devient administrateur. Il prend la direction du service départemental d’apurement des comptes de guerre des communes envahies.

En 1940 il assure aussi le secrétariat général de la mairie d’Arras et s’engage dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo en 1943, il est incarcéré à la prison Saint-Nicaise d’Arras puis à Loos. En septembre 1944, il est secrétaire du Comité Local de Libération (CLL).

Militant au « Sillon » dans sa jeunesse et proche des idées de Mgr Julien , G. Besnier s’est toujours affirmé comme un chrétien social, dont le dévouement et le désintéressement étaient reconnus de tous. On le voyait souvent à la messe matinale à Notre-Dame-des Ardents. Il devient membre du tout jeune Mouvement Républicain Populaire (MRP), présidé dans le Pas-de-Calais par Philippe Gerber jusqu’en 1948. En 1959 il se présente aux élections municipales et fait partie de la minorité qui, contre Roger Poudonson, accepte de s’associer avec la SFIO de Guy Mollet. Il devient adjoint au maire jusqu’à son décès accidentel en gare d’Arras le 12 juin 1961. Mgr Lestocquoy a très finement évoqué sa personnalité complexe : « Démocrate autoritaire, aristocrate de tempérament,…il ne se trouvait à l’aise que dans les situations extraordinaires, les cataclysmes, où son exceptionnelle intelligence pouvait s’imposer hors des contraintes de l’existence quotidienne ».

Publications dans les Mémoires de l'Académie

L'exécution de Béthune-Pénin en 1794 (résumé), MAA, 3e série, t. XIV (1935-1937), p. 70.

Notes sur Ladislas Le Duc et sur quelques parents et amis de Robespierre (résumé), MAA, 3e série, t. XIV (1935-1937), p. 145

Notes sur Nicolas Le Bon, sergent à verges de l'échevinage d'Arras (résumé), MAA, 3e série, t. XIV (1935-1937), p. 248.

Notes sur Henri-Joseph Démuliez, accusateur public au Tribunal révolutionnaire (résumé), MAA, 3e série, t. XIV (1935-1937), p. 257.

Sources

VIDAL Nathalie, Georges Besnier (1879-1961) ou l’intelligence et la vertu, Arras, 1998, 175p.

PARIS Georges, Un demi-siècle de vie arrageoise, 1900-1950, Souvenirs d’un témoin, Arras, 1971, p .121.

Alain Nolibos