, …… ?….. - Luçon .. 07.1783 (?). Prêtre séculier, principal du collège d’Arras.

 Élu en 1767, au 33e (ancien) fauteuil ; reçu le 2 mai 1767, il succède à Foacier de Ruzé

 On sait peu de choses de cet ecclésiastique. Il serait peut-être originaire de Normandie... Appelé par le Magistrat d’Arras en 1763, il est nommé principal du collège confié au clergé séculier après l’expulsion des Jésuites en 1762. Dans un tract qu’il fait distribuer il se présente comme licencié en théologie de la faculté de Paris. Pour s’assurer la confiance des familles et attirer de nouveaux pensionnaires, il fait paraître un « précis des moyens employés par le principal et les maîtres du collège d’Arras pour l’éducation des pensionnaires confiés à leur soin » ; il promet que tous les maîtres s’appliqueront à apprendre aux élèves à parler la langue française avec toute la pureté dont elle est susceptible. Et il rédige un plan d’études. (On peut relever qu’il inscrivit au nombre de ses élèves externes le jeune Maximilien Robespierre). Ses efforts pour constituer un corps professoral à partir d’individualités compétentes recrutées ici et là sont jugés insuffisants par les administrateurs du collège que préside l’évêque d’Arras, Mgr de Conzié. Un rapport adressé aux États d’Artois conclut qu’il serait préférable de confier le collège à un Ordre dont tous les membres partageraient les mêmes visées éducatives. S’estimant désavoué, l’abbé Monlien de la Borère, qui s’entend fort mal avec l’évêque, donne sa démission le 11 août 1776 et quitte Arras. À la rentrée de 1777, les prêtres de l’Oratoire remplacent le clergé séculier.

L’abbé Monlien de la Borère est admis à l’Académie en 1767, trois ans après son arrivée à Arras. Comme de coutume à l’époque, il se voit confier, peu de temps après son arrivée, la responsabilité de chancelier en 1769 et de directeur en 1770.

Dans ses interventions à l’Académie, ce prêtre dont on ignore l’origine et l’âge, s’affirme comme spécialiste de l’éducation : Discours de réception contenant un plan d’éducation fort détaillé dans lequel tous les enseignements littéraires sont dirigés vers la Morale, dont ils forment pour ainsi dire un cours complet (1768) ; Épitre en vers sur l’éducation adressée par un jeune homme à son gouverneur (1769) ; Discours sur les préjugés qui s’opposent à la réforme de l’Éducation publique (1770) ; Dissertation sur les passions des enfants et sur la manière de les diriger pour leur former le cœur et l’esprit (1774), Sur la manière de faire tourner les passions des jeunes gens au profit de leur éducation (30 mars 1776).

Est-ce lui qui, après avoir quitté Arras à la fin de l’année 1776, réapparaît dans le diocèse de Luçon en 1777 ? Les archives de la Vendée ont gardé la trace d’un chanoine « Georges Gilles Monlien de la Borère » qui accompagne Mgr de Mercy, nouvel évêque de Luçon depuis 1775,   dans ses visites pastorales du 12 septembre 1777 au 20 mai 1778. Le même, qualifié cette fois « d’abbé Monlien de la Borère, grand-archidiacre et vicaire général de Luçon », publie à Fontenay en 1778 un traité d’éducation : Manière de rendre les études plus avantageuses aux élèves du petit séminaire de Luçon, dressée par ordre de Mgr l’évêque et baron de Luçon. Ce chanoine Georges Gilles Monlien de la Borère, « doyen du chapitre et vicaire général », nouveau venu, arrivé dans le diocèse de Luçon peu de temps après Mgr de Mercy, s’y installe. Il acquiert à Luçon en 1781 une vieille maison qu’il fait rebâtir. Il meurt en juillet 1783. Les archives de Vendée n’en savent pas plus de lui. Et nous ne pouvons que conjecturer qu’il s’agit du même personnage que l’académicien d’Arras. Si tel est le cas, son parcours s’apparente à celui de l’abbé Louis Delys

Sources 

Abbé Monlien de la Borère à Arras :

Mercure de France, février 1769, mai 1770.

MARCHAND Philippe, « Le collège d’Arras : 1762-1793 », Arras à la veille de la Révolution, Traditions et Lumières, Mémoires de l’Académie d’Arras, 6e série, t. I (1990), p.165-180.

HAUTECLOCQUE Gustave de, « L’enseignement secondaire dans le Pas-de-Calais avant 1789 », Mémoires de l’Académie d’Arras, t. XIV (1883).

VAN DRIVAL Eugène, Histoire de l’Académie d’Arras, 1872.

PROYART Joseph, « Histoire de l’enseignement dans la ville d’Arras, jusqu’à nos jours », Mémoires de l’Académie d’Arras, t. XXIV (1849).

Abbé et chanoine Monlien de la Borère à Luçon :

AD 85, « extrait du procès-verbal de la visite de la paroisse de Saint-Nicolas de Grue faite par Mgr l’évêque et baron de Luçon le 17 juillet 1877 », in Rapports et délibérations du Conseil général de Vendée 1902. Inventaire du patrimoine de la région Pays de Loire. AHD Luçon, VP1.

DE LA FONTANELLE DE VAUDORE A.-D., Histoire du monastère et des évêques de Luçon, Fontenay-le-Comte, 1847.

Michel Beirnaert