Arras 13.10.1728 (ou 1738) - Arras 05.12.1791. Chapelain de la cathédrale et notaire apostolique du diocèse.

Élu en 1756 pour succéder à Louis-François Palisot  sur 30e fauteuil ; reçu le 12 juin 1756. Son fauteuil est attribué en 1817, à la restauration de l’Académie, à Norbert Joseph Duquesnoy.

Licencié en droit, sa vie publique commence en 1756 quand il est admis à l’Académie d’Arras, âgé seulement de 28 ans. Il est alors qualifié d’abbé Delys chapelain de la cathédrale et notaire apostolique du diocèse. Membre actif de l’Académie, il en est président en 1759, chancelier en 1762, de nouveau président en 1763. Il donne chaque année une ou deux communications sur des sujets très divers : Dissertation sur le point de savoir si la diversité des langues est utile ou nuisible aux sciences proprement dites, les observations météorologiques, Mémoire sur la vie de François Richardot, évêque d’Arras, l’éducation des abeilles… En 1759 quand il est reçu avocat au Conseil d’Artois il s’aventure en économie-politique : Dissertation dans laquelle après avoir pesé les avantages et les inconvénients de l’augmentation considérable des fermages, on conclut non-seulement qu’elle est préjudiciable à ceux qui ne possèdent pas de biens-fonds, mais aussi qu’elle est contraire aux vrais intérêts du propriétaire, et enfin qu’elle nuit au bien de l’État. En 1765, Dissertation sur le seigle ergoté.

Il quitte Arras pour Saint-Omer en 1766, au moment où Louis-Hilaire de Conzié devient évêque de Saint-Omer. Nommé chanoine, il aurait été principal du collège dont les Jésuites ont été chassé en 1762. En tous cas, en 1767, il est protonotaire apostolique et vice régent de l’officialité diocésaine et il accompagne son évêque dans les tournées pastorales qui nécessitent la présence d’un juriste. Lorsque Mgr de Conzié est nommé à Arras, le chanoine Delys l’accompagne. Il devient l’un des bénéficiers les plus rentés de la cathédrale d’Arras, secrétaire du chapitre, et l’un des huit vicaires généraux de l’évêque, « le » légiste de l’administration diocésaine.

Quand vient la Révolution, il joue un rôle actif lors de l’élection des délégués du Clergé aux États Généraux en 1789, et il signe le 21 décembre 1790, la protestation du chapitre contre l’obligation de se dissoudre.

Il meurt à la fin de l’année 1791 et échappe ainsi aux représailles qui s’abattent sur les membres du clergé demeurés fidèles à leurs convictions.

Publication

Lettre astronomique sur la lune pascale. 1756.

Sources

BERTHE Léon, Dictionnaire des correspondants de l’Académie d’Arras au temps de Robespierre, Arras, 1969, notice 313.

COOLEN Georges, "La Vierge de Bourbourg et Mgr L. de Conzié," Bulletin de la Société des Antiquaires de la Morinie, volume 16, années 1938-1945.

DERAMECOURT Augustin, Le Clergé du diocèse d’Arras pendant la Révolution, t I, pp. 12, 312, 392 ; t II, p. 101, 1884-1886.

VAN DRIVAL, Histoire de l’Académie d’Arras, Arras, 1872.

La France littéraire contenant I. les Académies établies à Paris et dans les différentes villes du Royaume…, Paris, 1769.

Michel Beirnaert