Bapaume 02.09.1861 - Arras 05.11.1927. Ancien avocat, directeur d’une compagnie d’assurances, secrétaire de la Société de secours mutuels, bibliophile avisé.
Il est élu le 25 novembre 1921, sous la présidence de Georges Sens, pour succéder au bâtonnier Achille Brochart sur le 4e fauteuil. Il est remplacé le 27 avril 1928 par Félix Simon.
Il est le fils d’Henry Delaby, receveur de l’enregistrement et d’Octavie Marie Amas. Tout jeune enfant, il perd sa mère le 12 février 1863, et il est élevé par la seconde épouse de son père, Léontine Lenglet.
Il commence sa scolarité à Bapaume, la poursuit au collège de Péronne puis à celui d’Arras et fait son droit à la faculté de Douai. Il s’inscrit au barreau d’Arras et commence une carrière d’avocat.
En 1893, il fait partie du groupe de notables catholiques d’Arras, ralliés à la République (Louis Blondel [futur académicien], Henri Lancial, Henri Gheerbrandt, Achille Brochart [futur académicien], Jean Paris) qui créent un « comité républicain libéral » pour ouvrir une voie politique entre les conservateurs désorganisés et les socialistes anticléricaux. Ils se dotent en juillet 1893 d’un hebdomadaire, La République libérale d’Arras et du Pas-de-Calais, le transforment en quotidien le 15 octobre 1894, et fondent, pour l’imprimer, la SA de l’imprimerie moderne d’Arras (7, place du Wez-d’Amain). Sur le plan local, ils militent contre la politique du maire Émile Legrelle soutenu par L’Avenir du Pas-de-Calais. Ernest Delaby s’engage avec fougue dans ce combat, au point de se retrouver opposé en duel, à Dainville, le 15 août 1893, face à Charles Vaillant, rédacteur en chef de L’Avenir. Ses témoins sont les avocats Jules Grardel et Jean Paris, futurs académiciens.
Faute de lecteurs, le quotidien cesse de paraître le 1er janvier 1897, et l’hebdomadaire le 1er janvier 1899. Ernest Delaby, Jean Paris et Henri Lancial s’en sont déjà retirés en octobre 1895. C’est le moment où Ernest Delaby donne un autre tour à sa carrière. Il épouse Thérèse Gheerbrandt, fille du minotier Henri Gheerbrandt et d’Élisa Castelein, à Saint-Nicolas, le 5 novembre 1895. Peu après, il renonce au barreau, et devient agent général d’une importante compagnie d’assurances.
Attaché à l’armée, et sous-lieutenant de réserve à l’issue de son service militaire, il effectue des périodes d’instruction à intervalles réguliers, et termine capitaine de réserve au 5e Régiment territorial d’infanterie d’Arras en 1907.
Amateur éclairé des livres, il s’est créé une bibliothèque réputée.
Élu à l’Académie en 1921, il succède à son mentor Achille Brochart à qui il rend hommage dans son discours de réception, avant de disserter sur « la Poésie ». Académicien assidu, il n’y a guère laissé de traces.
Sources
État civil : naissance AD 62, 5 MIR 080/, p. 1118 / 1298 - acte 51 ; mariage, AD 62, 3 E 764/22, p. 27-28/208 ; décès, AD 62, 3 E 041/585, p. 120/157.
Situation militaire, matricule Arras 1881/39
À propos du duel Delaby-Vaillant : La République libérale, 9 août 1893 et l'Avenir d'Arras, 9 août 1893
SIMON Félix, « Discours de réception le 6 juin 1929 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 3e série, t. IX (1930), p. 63-98.
VERGNEAU, « Réponse au discours de réception de M. Félix Simon le 6 juin 1929 », Mémoires de l’Académie d’Arras, 3e série, t. IX (1930), p. 99-110.
VISSE Jean-Paul, La presse arrageoise, 1788-1940, 2009, p. 356-360. Et La Presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de l'Echo du Nord, 1819-1944. Presses Universitaires du Septentrion, 2004.