Sainte-Catherine-les-Arras. 10.06.1975. Astronome à l’Observatoire de Paris – PSL (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides).
Élu le 27 juin 2018, il succède à Odile Parsis-Barubé sur le 25e fauteuil. Il est élu président en juin 2022. Il est reçu le 30 novembre 2023 par Bernard Sénéca.
Ses parents sont enseignants (lettres classiques et mathématiques). Ses grands-parents paternels vivent à Neuville-Bourjonval, ses grands-parents maternels dans les Côtes-du-Nord où son grand-père maternel est arrivé après avoir fui les camps de réfugiés espagnols des Pyrénées Orientales (Argelès-sur-Mer).
Enfant et adolescent, il a la chance de recevoir une éducation artistique, et pratique la danse classique et la clarinette pendant quinze ans. Il rencontre en 1984 l’abbé Roland Delplanque, professeur de sciences physiques et animateur des Groupes Scientifiques d’Arras, qui l’initie à l’approche multidisciplinaire de l’astronomie, socle de ses schémas de pensée.
Elève au collège Verlaine de Saint-Nicolas-les-Arras, puis au lycée Robespierre d’Arras, il obtient son baccalauréat en 1993, mention "très bien" dans la série C (mathématiques et sciences physiques). Après une licence et une maîtrise de mathématiques pures obtenues à l’Université de Lille, il rejoint l’Observatoire de Paris en 1998 pour y préparer un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) en « Astronomie Fondamentale, Mécanique Céleste et Géodésie », alors dirigé par Nicole Capitaine.
Il part ensuite à l’Observatoire de la Côte d’Azur, pour y préparer une thèse sous la direction de Pierre Exertier, qu’il soutient à Grasse le 18 décembre 2002. Elle est intitulée : « Théorie semi-analytique des mouvements quasi-circulaires moyens en mécanique spatiale : applications aux satellites géodésiques », et porte sur la détermination des variations temporelles des grandes longueurs d’onde du champ de gravité terrestre, à partir de l’interprétation des perturbations orbitales subies par les satellites artificiels munis de retroréfecteurs laser. Il passe ensuite 18 mois en post-doctorat à travailler pour le CNES et à l’Université de Namur sur l’étude de la stabilité de la constellation Galileo, le système européen de radionavigation par satellites.
Florent Deleflie est recruté au printemps 2005 dans le corps des astronomes et physiciens, affecté à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Il rejoint l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides à l’Observatoire de Paris en 2010, pour y développer un projet sur l’étude de l’environnement spatial de la Terre, en étudiant le mouvement des débris spatiaux autour de la Terre. Il est le concepteur du modèle dynamique du logiciel STELA (Semi-analytical Tool for End-of-Life Analysis), l’un des outils français de référence mis par le CNES à la disposition des acteurs du secteur spatial pour déterminer la conformité des trajectoires long terme avec les dispositions prévues par la Loi sur les Opérations Spatiales (LOS). Ce logiciel est aussi à la base du modèle français d’évolution de la population des débris spatiaux (MEDEE, Modellling the Evolution of Debris in the Earth’s Environment).
Sur le plan professionnel, son statut CNAP lui fait partager son temps entre activités de recherche (en collaboration avec laboratoires publics, agences spatiales et opérateurs privés), activités d’enseignement (de l’école primaire aux formations de master en astrodynamique), services à la communauté (il coordonne le centre français d’analyse de données de télémétrie laser sur satellites et travaille aussi au Service des Éphémérides de l'IMCCE), diffusion de la culture scientifique (y compris dans les média régionaux et nationaux). Il s’investit aussi dans les taches collectives de pilotage de la recherche, en étant par exemple directeur-adjoint de son laboratoire jusque fin 2024, membre des Conseils d’Administration et Scientifique de l’Observatoire de Paris.
Profondément investi dans l’organisation en 2015 du retour en France de la famille de son ami syrien Ali Sammuneh, alors professeur de génie civil à l’Université d’Alep, Florent Deleflie est aujourd'hui membre du comité de parrainage du programme PAUSE, le Programme d’Aide en Urgence des Scientifiques en Exil, hébergé au Collège de France.
Florent Deleflie vit aujourd’hui à nouveau dans l’arrageois. Il aime aussi se définir comme étant un « astronome de proximité » très attaché à la terre qui l’a vu naître, et pas seulement parce qu’il aime cultiver son jardin. On lui doit l’organisation à Arras d’événements scientifiques au sein des Groupes Scientifiques d’Arras qu’il préside depuis 2017 : la conception du cadran solaire analemmatique de la place Foch à Arras (budget participatif 2019), la série « on the moon again @ Arras » (qui se tient tous les ans à Cité Nature au début de l’été), la fête du Soleil à Arras, la fête de la Science, la coordination avec Didier Schreiner (le directeur d'Orionis à Douai) du réseau Fripon/Vigie-ciel des Hauts de France.
Florent Deleflie a été élu membre correspondant de l’Académie des Sciences Lettres et Arts d’Arras en mars 2017, puis membre résidant le 27 juin 2018. Il en est le président depuis juin 2022. Il est également membre du Bureau des longitudes depuis 2017, en service extraordinaire au titre de l’Observatoire de Paris. Il est médaillé d’or de la Ville d’Arras en juillet 2023. Il est aussi le vice-Président de l’Office Culturel d’Arras, et membre du Conseil d’Administration de Cité Nature (2023). Relevons que l'astéroïde 38470 a été nommé Deleflie en son honneur par l'Union Astronomique internationale !
Discours de Bernard Sénéca recevant Florent Deleflie, 30 novembre 2023