La-Ferté-Vidame (Eure-et-Loir) 25.08.1785 - Paris (6e) 11.06.1865. Ingénieur des Mines du Pas-de-Calais.

Haut fonctionnaire départemental, il fait partie, avec les ingénieurs des Ponts et Chaussées Jean-Baptiste Courtalon et Pierre Jacques Dominique Martin, tous trois affiliés à la loge maçonnique  l’Amitié, des quatorze premiers membres nommés le 7 mai 1817 par le préfet Louis Malouet pour reconstituer l’Académie. Il est installé sur le 29e fauteuil, occupé avant la Révolution par le comte Lannoy de Beaurepaire. Peut-être en froid avec ses collègues, il démissionne rapidement et il est remplacé en 1820 par le docteur Toursel. Il n’est pas nommé membre honoraire.

Il est le fils d’Armand Garnier, conseiller, inspecteur des chasses et officier de la Maîtrise des eaux et forêts de la Ferté-Vidame, et de Jacqueline Cornet.

Ancien élève de l’école centrale de l’Eure, polytechnicien (1803), diplômé de l'École des mines de Paris (1805).

Il est un membre actif de l’Académie d’Arras de 1817 à 1819. Sa Lettre à M. Martin, secrétaire perpétuel, sur la notice de M. Demarquoy fils, sur les cristaux de gypse ou de chaux sulfatée qu’il a découverts au sud de Saint-Omer, illustre le désir de l’Académie de se rendre utile en encourageant les recherches susceptibles de faire progresser l’économie départementale, même si, dans ce cas précis, Garnier met en garde contre les faux espoirs. Apparaît-il comme donneur de leçons ? Le secrétaire Pierre Dominique Martin, dans son Rapport sur les travaux de l’année 1919, mentionne que « M. Garnier, Ingénieur des Mines, ancien membre résidant, a envoyé un mémoire sur la manière de considérer la Statistique minéralogique du département. La Société désirerait que l’auteur ne se contentât pas d’un projet à cet égard, mais qu’il voulût bien traiter lui-même cette matière, avec le talent dont il a déjà donné des preuves en diverses circonstances ».

Il travaille beaucoup et bien. En 1821, il remporte le prix de 3000 fr. décerné par la Société d’encouragement à l’industrie nationale pour le meilleur mémoire sur l’art de percer ou forer les puits artésiens. Son travail est intitulé Mémoire sur les différentes espèces de terrains dans lesquels on doit rechercher des eaux souterraines, et sur les moyens qu’il faut employer pour ramener une partie de ces eaux à la surface du sol, à l’aide de la sonde du mineur ou du fontainier. Publié en 1822 sous le titre De l'art du fontainier sondeur et des puits artésiens, cet ouvrage va longtemps faire autorité.

On lui doit aussi des coupes du gisement houiller du Bas Boulonnais.

Le 17 février 1823, il est élu membre correspondant de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts du département du Nord sise à Douai. Et le 17 août 1826, il est élu membre correspondant de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts du département de l’Eure.

Il épouse le 11 février 1828 à Paris (6e) Joséphine Amélie Le Gonidec de Kerdaniel, fille d’un ancien conseiller à la cour de cassation de Paris. Leurs trois enfants, Anatole Frambourg, Joséphine Marie et Jules Frambourg sont tous trois nés à Arras, respectivement les 15 mai 1830, 15 septembre 1832, 19 avril 1834. Garnier cultive ses relations. Amable Enlart de Grandval est témoin de la naissance du premier fils ; le lieutenant-colonel Charles François Dorlodot des Essarts, de la naissance de sa fille ; l’intendant militaire et futur académicien d’Arras, Étienne Blanquart de Bailleul,  de la naissance du dernier enfant.

La Monarchie de Juillet reconnaît ses mérites en le nommant chevalier de la Légion d’honneur le 18 mai 1831, puis officier, le 15 février 1837.

En 1834, il quitte Arras pour Paris où il devient secrétaire du Conseil général des Mines de 1834 à 1840. Il est mis à la retraite du corps des Mines, avec le grade d’inspecteur général de 2e classe le 23 mars 1848.

Il commence alors une carrière privée : le 16 mai 1848, il est nommé gérant de la compagnie spéciale des eaux d'Auteuil, Neuilly et communes environnantes.

Il meurt à Paris le 11 juin 1865, âgé de quatre-vingts ans.

Publications dans les Mémoires de l’Académie d’Arras

Lettre à M. Martin, secrétaire perpétuel, sur la notice de M. Demarquoy fils, sur les cristaux de gypse ou de chaux sulfatée qu’il a découverts au sud de Saint-Omer, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 278-281.

Observation sur la manière de rédiger la statistique minéralogique et géologique du département du Pas-de-Calais, MAA, 1ère série, t. II (1819), p. 283-294.

Publication

De l'Art du fontenier sondeur et des puits artésiens, 1822.

Sources

État civil : naissance de son fils Anatole Frambourg, AD 62, 5 MIR 041/36, p. 527/1335 ; naissance de sa fille Joséphine Marie, AD 62, 5 MIR 041/36, p. 879/1335 ; naissance de son fils Jules, AD 62, 5 MIR 041/36, p. 1140/1335. 

Base Léonore : LH//1076/1.

École Polytechnique, Le Livre du Centenaire, t. III (1897).

Conservatoire numérique des arts et métiers, « Rapport fait par M. le vicomte Héricart de Thury, sur les mémoires adressés à la Société pour les prix proposés pour un Manuel élémentaire et pratique de l’art de percer les puits artésiens », Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, vingtième année, (N° CCVII), septembre 1821, p.271-277.

Michel Beirnaert