Henri COLIN

Arras 23 pluviôse an 7 (11.02.1799) – Arras 09.04.1884. Avocat, juge suppléant au tribunal civil d’Arras, numismate, ornithologue et entomologiste amateur éclairé.

Élu en 1840, pour succéder au juge de paix Pierre-Louis-Augustin Le Ducq sur le 30e fauteuil, il est remplacé en 1884 par le juge Julien Boutry.

Il est le fils de l’académicien François-Adrien-Joseph Colin, le frère de l’académicien François Maurice Colin et le père de l’artiste peintre Gustave Colin.

Licencié en droit, il s’installe avocat à Arras où il épouse, le 28 mai 1823, Charlotte Vaast, fille d’un avoué.

Dépourvu d’ambition, à la différence de son frère Maurice, il mène une carrière paisible dont témoigne l’étonnant éloge funèbre que lui rend le président Lecesne : « Il se montra toute sa vie fidèle aux principes dans lesquels il avait été élevé. La dignité du caractère, la pratique des vertus domestiques, la rigidité des mœurs, tel fut le cachet de sa longue existence. Il est consolant de voir quelques hommes modestes s’en tenir à la situation honorable, mais peu éminente, que leur ont faite leurs ancêtres. Lorsque tant de gens courent après les succès de la vie publique, on ne saurait trop admirer ceux qui se tiennent loin de toutes les compétitions, et qui aiment mieux rester tranquilles et obscurs que d’affronter les tempêtes de la politique : de cette manière, on ne s’élève pas très haut, mais on ne descend pas non plus. Nommé en 1844 à une place de juge suppléant à Arras, il resta toujours dans cette position secondaire et y atteignit le temps de la retraite (...). Ce n’est pas que le talent lui fît défaut, bien au contraire (...) ».

Disposant de nombreux loisirs, il s’adonne à ses trois passions : l’entomologie, l’ornithologie et la numismatique. Amateur éclairé reconnu, il est admis à la Société entomologique de Paris. Coopérateur très actif de la commission du musée d’Arras, il préside la section des sciences, crée des collections d’ornithologie et d'entomologie, en particulier, de lépidoptères. Numismate, intéressé en particulier par les monnaies romaines, il en classe les collections du musée.

Académicien assidu pendant quarante-quatre ans, il a accepté de 1845 à 1851 la charge de la chancellerie.

Sources

État civil : naissance, AD 62, 5 MIR 041/32, p. 130/1437 ; mariage, AD 62, 5 MIR 041/44, p. 890/1395 ; décès, AD 62, 5 MIR 041/59, p. 1206/1288.

LESCESNE Edmond, Paroles prononcées sur la tombe de M. Henry Colin, Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XV (1884), p. 518-521.

BOUTRY Julien, Discours de réception, Mémoires de l’Académie d’Arras, 2e série, t. XVII (1886), p.49-51.

Michel Beirnaert