Saint-Amand-les-Eaux (Nord) 30.12.1804 – Arras 02.03.1864. Polytechnicien, ingénieur en chef des Ponts-et-chaussées.
Élu le 9 novembre 1855 pour succéder à Adolphe Delalleau de Bailliencourt sur le 1er fauteuil ; reçu le 26 août 1857 par Jean-Baptiste Wartelle de Retz ; il est remplacé en 1864 par Pagnoul.
Issu d’une famille protestante. Son père, Benjamin-Joseph, est distillateur. Parmi ses sept frères et sœurs figure le futur médecin, Casimir (1812-1882), qui se rendra célèbre notamment pour ses travaux sur la maladie du charbon.
Admis brillamment à l’école polytechnique en 1824, puis entré deux ans plus tard à l’école des ponts et chaussées, Napoléon-Emmanuel est appelé aux fonctions d’ingénieur ordinaire de deuxième classe le 7 mai 1831 et chargé jusqu’en 1843 du service de l’arrondissement de Lille. Durant cette période, il réalise outre les travaux courants, l’alimentation en eau de la ville de Bailleul, des projets pour le chemin de fer de Lille à Dunkerque, pour le dessèchement des près du Hem (Armentières) et les sections de canaux reliant Seclin et Lens à la Deûle. Nommé ingénieur en chef le 12 novembre1843, il se rend à Amiens pour diriger la construction de la deuxième section du chemin de fer du Nord. En 1848, son projet de ligne de chemin de fer entre Lille et le littoral lui vaut la croix de la Légion d’honneur pour avoir ainsi contribué pour une grande part à l’établissement de la première ligne ferroviaire d’importance en France. L’année suivante, il prend la direction des Ponts et chaussées du Pas-de-Calais, à laquelle s’ajoute en 1853 celle du service hydraulique. On lui doit en particulier les embranchements nécessaires pour relier les exploitations minières aux lignes de chemin de fer principales et l’étude du chemin de fer d’Arras à Étaples, récompensée par une médaille d’or votée en 1859 par le conseil général du Pas-de-Calais. A l’Exposition universelle de 1855, son projet de pont-levis sans contre-poids pour la Lawe est distingué par une médaille de première classe. Atteint par la maladie, il est contraint en 1863 de prendre prématurément sa retraite. Il avait épousé à Lille, le 16 juillet1846, Eugénie Denisart, dont il eut deux enfants.
Travailleur infatigable, mû par le souci de ce qu’il appelle « le bien-être social » dans son discours de réception à l’Académie, il a mis ses compétences au service de la collectivité. Il a été notamment secrétaire, puis président du conseil central d’hygiène et de salubrité du département du Nord, membre du conseil des bâtiments civils, successivement du Nord et du Pas-de-Calais, conseiller municipal de Lille en 1840 et membre de la commission du musée d’Arras en 1860.
Davaine a aussi été actif au sein de sociétés savantes. À la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille qu’il présida en 1839, il a laissé plusieurs mémoires. En 1843, il fut admis à l’Académie royale d’archéologie de Belgique, Comme membre de l’Académie des sciences, lettres et arts d’Arras, il n’assista guère aux séances en raison de ses tâches professionnelles et, écrit A. de Cardevacque, « des nombreux voyages que nécessitait l’altération de sa santé ».
Publications (liste succincte)
« Nivellement des routes royales et départementales, des chemins de grande communication et des rivières et canaux navigables de l'arrondissement de Lille », Mémoires de la Société royale des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, année 1843, p. 231-304.
« Mémoire sur un nouveau mode de construction de la vis d'Archimède... », Id., année 1845, p. 5-188.
Étude d'un chemin de fer de Lille à Dunkerque, Lille, L. Danel, [1848], 51 p.
D'une application de la cohésion des liquides en mécanique, Arras, A. Brissy, [1854], 12 p.
Ponts et chaussées. Département du Pas-de-Calais. Avant-projet d'un chemin de fer à traction animale d'Arras à Étaples ou Verton avec embranchements sur Béthune et sur Frévent. Mémoire à l'appui, Arras, 1859, 72 p.
Rapport sur l'état et les besoins des routes impériales, août 1859, Arras, A. Courtin, [1860], 11 p.
Sources :
CARDEVACQUE Adolphe de, « Notice biographique sur M. Davaine », MAA, 2e série, t. XIV (1883), p. 340-351.
MALLORTIE Henri Marguerin de, « Réponse au discours de réception d’Aimé Pagnoul », Mémoires de l'Académie d'Arras, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p.33-45).
PAGNOUL Aimé, « Discours de réception le 27 juillet 1865 », Mémoires de l'Académie d'Arras, 1ère série, t. XXXVIII (1866), p. 15-32.
Annuaire administratif et statistique du Pas-de-Calais pour 1865, p. 429-431.
Notice nécrologique, Courrier du Pas-de-Calais, 6 mars 1864. « M. Davaine, ancien ingénieur en chef du département ».
« Discours prononcés sur la tombe de M. Davaine », Mémorial de Lille, 7 mars 1864.
« Discours de réception » et « Réponse de M. Wartelle de Retz », MAA, t. XXX, 1858, p. 9-22.
Patrick Wintrebert